Le Mali n’est pas prêt pour la mise en application de l’assurance maladie obligatoire (Amo), c’est la conviction du secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), Hammadoun Amion Guindo. Hammadoun Amion Guindo étaie sa thèse par des preuves qu’il croit tangibles. Car il y a des critères que notre pays ne remplit pas pour ce faire. Notamment l’insuffisance de personnel qualifié dans le secteur de la santé et l’inégale répartition de l’existant à travers le pays, qui, en son entendement ne se limite pas au seul district de Bamako.
Selon le secrétaire général de la Cstm, le manque de personnel au niveau du secteur de la santé est criard. Ainsi sur l’ensemble du territoire national, le personnel des Cscom est de 5290, la répartition est inégale par région et par spécialité. Sur un effectif de 20 techniciens de laboratoire, certaines régions n’en disposent même pas. Ségou, Kayes, Koulikoro, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal sont frappées par cette situation. Seule Sikasso dispose de 3 techniciens de santé. 17 techniciens se trouvent au niveau du District de Bamako.
Dans les autres spécialités, pire encore, on dénombre au total 275 médecins, 304 techniciens supérieurs de santé, 906 sages-femmes, 51 obstétriciens… etc.
Le manque d’infrastructures adéquates est un autre goulot d’étranglement pour l’application de l’Amo. Pour Hamadoun Amion Guindo, quand toutes les conditions seront réunies, les critères de rétention sur les salaires adoucis, une éventuelle augmentation des salaires, la Cstm ne s’opposera pas à l’application de l’assurance maladie obligatoire.
Badou S. Koba
