L’Agence Nationale d’Assistance médicale a été créée il y juste 2 petites années par nos hautes autorités avec comme principal objectif, la prise en charge médicale des personnes démunies dans notre pays.
Une initiative salutaire qu’il faut soutenir.
En effet, dans le but d’assurer la couverture médicale des personnes dépourvues de revenus (les indigents), le Gouvernement de la République du Mali a enclenché le processus de mise en œuvre de la politique nationale de protection sociale. Cela, dans le Cadre stratégique de la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) et le Programme de Développement Sanitaire et social (PRODESS).
Cette initiative, s’appuie sur les résultats des études réalisées entre 2001 et 2007 par le Ministère du développement social, de la solidarité et des Personnes âgées, qui ont mis en exergue une insuffisance notoire en matière de couverture médicale de la population en général et des indigents en particulier.
Issue du cadre législatif et réglementaire du RAMED, la loi n° 09-031/AN-RM portant création de l’Agence nationale d’Assistance Médicale (ANAM) était très attendue, notamment par les personnes à faibles revenus, et pour qui, la prise en charge médicale relevait du luxe.
En effet, l’ANAM est chargée de la mise en place du RAMED pour des bénéficiaires potentiels sur la base des documents d’état civil attestant de leur indigence.
Couvrant les hospitalisations (avec ou sans interventions chirurgicales) les soins ambulatoires (les examens laboratoire, l’imagerie médicale les soins médicaux, la maternité, les médicaments en DCI), le panier de soins est disposé au titre du RAMED, dans les établissements conventionnés par l’ANAM.
Il faut préciser que certains domaines sont exclus de la prise en charge par le RAMED.
Il s’agit notamment des évacuations médicales à l’extérieur, les prothèses dentaires, les verres correcteurs, la chirurgie esthétique, les cures thermales…
Créée par le Décret n° 09-554/P-RM du 12 octobre 2009, l’ANAM est un Etablissement public national à caractère administratif (EPA) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placée sous la tutelle du Ministère en charge du développement social, de la solidarité et des personnes âgées.
Ayant en charge la mise en place du RAMED à travers la prise en charge médicale des indigents (environ 5 % de la population malienne), l’ANAM travaille en étroite collaboration avec les collectivités territoriales ainsi que les structures sanitaires publiques.
Des missions bien nobles
La gestion de la Régie d’assistance médicale constitue la mission première de l’ANAM.
A ce titre, elle est chargée de l’encaissement des ressources du Régime d’Assistance médicale, l’immatriculation des personnes éligibles, la passation des conventions avec les formations de soins et le suivi de leur exécution.
En outre, l’ANAM s’occupe du contrôle de la validité des prestations soumises à la prise en charge de l’assistance ainsi que de l’établissement des statistiques de l’assistance médicale.
Un puissant arsenal contre une situation sociale précaire
Au Mali, la situation des indigents est des plus préoccupantes. Et pour cause, avec un potentiel d’indigents estimés a 5 % (de la population), notre pays est classé 160ème rang mondial sur 169 pays, en Indice de développement humain (IDH).
Jusqu’à nos jours, les efforts déployés par les pouvoirs publics, les collectivités territoriales, la société civile et les partenaires techniques et financiers se sont avérés insuffisants aussi bien sur le plan des ressources mobilisées que sur le plan de l’organisation du système.
Bien inspirées, nos hautes autorités ont estimé que, pour la mise en place d’un dispositif efficace de couverture médicale des indigents, il fallait créer le Régime d’Assistance Médicale (RAMED). Mieux, il était bien certain que ce dispositif est à même de renforcer le processus d’extension de la protection sociale au Mali et par conséquent, de lutter contre l’iniquité dans l’accès des populations aux soins de santé de base.
Le RAMED est donc l’un des trois volets du système national de protection sociale contre la maladie au Mali.
De par sa nature, la population cible du RAMED se retrouve sur toute l’étendue du territoire. Ce qui nécessite la couverture de toutes les collectivités afin de faciliter l’accès à ses bénéficiaires potentiels.
S’agissant du financement des prestations dévolues au RAMED, il est à noter que la contribution de l’Etat est fixée à 65 % du budget et celle des collectivités territoriales est le reliquat des 35 %. Du côté des bénéficiaires, aucune contribution n’est demandée en dehors de la confection de certificat d’indigence soutenant leur statut et qui est délivré par leurs communes de résidence.
La collectivité émettrice du certificat d’indigence devra alors contribuer pour sa quote-part (35 %) aux frais de prise en charge sanitaire des indigents de sa circonscription.
"L’arbre ne doit pas cacher la forêt"
L’un des facteurs du reste déterminant qui fait écran au démarrage effectif des activités de l’ANAM est sans doute la grande lenteur liée à la mise en place des mécanismes de cotisation. Toute chose qui incombe chaque collectivité.
En effet, faut-il le signaler, l’Etat malien intervient en grande partie dans la constitution du budget de l’ANAM (à hauteur de 65 %).
Pour leur part, les collectivités contribuent à hauteur de 35 %. Leur apport n’est donc pas négligeable dans le fonctionnement de ce dispositif fort innovant.
C’est pourquoi, l’ANAM ne peut accomplir pleinement sa mission sans la contribution régulière des collectivités territoriales.
L’ANAM est une initiative salutaire qu’il faut soutenir car elle est un espoir certain pour nos nombreux indigents dans le cadre si important de leur prise en charge médicale.
David Dembélé