Pouvez-vous nous faire le bilan de votre gestion durant les 2 mandats à la tête de l’Urtel ?
Mon bilan s’affiche sur les recommandations formulées lors du dernier congrès des 24 et 25 janvier 2011. Il s’agissait de travailler de manière à renforcer la visibilité de l’Urtel ; à initié et renforcer de nouveaux partenariats et à travailler pour le renforcement des capacités des radios membres de l’Urtel. Aussi était-il question de faire en sorte que nous soyons crédibles. Pour cela, nous avons élaboré un plan d’action, mais malheureusement, la crise institutionnelle de 2012 a finalement perturbé ce plan. Mais qu’à cela ne tienne, nous avons continué la collaboration avec les partenaires qui sont parvenus à nous soutenir. Le grand chantier, malgré la crise, était basé sur les élections législatives et le Ravec. Il s’agissait de l’implication des radios dans la sensibilisation des populations. De même que la sensibilisation par rapport au système électoral. Nous nous sommes dis que les radios sont les partenaires qui peuvent aider les populations à comprendre le processus du vote. C’est-à-dire, les structures impliquées dans le vote. La question de l’élection est un long processus. Donc, ce n’est pas le jour du vote que l’électeur doit être imprégné du processus du vote, mais cela doit être fait en amont pour éviter les crises post-électorales. Donc, nous avons travaillé et on a initié la collaboration avec une ONG américaine, AIFESS sur un programme qui nous permet de faire une formation des formateurs. Après cette formation, nous avons planifié une formation à l’attention de 75 agents de nos radios à Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti. Aussi, avons-nous été la première structure a organisé une formation à Gao le 30 mai 2012. C’est ainsi que nous avons été encadré par l’opération Serval. Nous avons aussi initié un partenariat avec l’Ambassade des USA autour d’un projet qu’on appel ‘’Projet de renforcement des medias du Mali’’. C’est ainsi qu’on a mis en plan le même cadre de formation des radios membres avec l’Ortm, la presse écrites et aussi les correspondants régionaux. C’est ce qui nous a permis d’ailleurs de faire une formation à l’attention de 120 agents à Kayes, Ségou et Mopti. C’est dans ce cadre que nous avons écrit à notre partenaire que l’essentiel n’est pas de former et que nous ne sommes pas pour le système des cahiers de participants. Nous avons demandé, si on peut nous appuyer pour que nous puissions éditer une brochure qui sera un support. Nous avons eu une réponse favorable et cette brochure a été distribuée pendant le congrès. C’était un document où on notait les genres radiophoniques, rédactionnelles. En clair, c’est un document qui peut aider toute personne qui s’engageant à faire le journal. En outre, pour la gestion de la crise au nord, nous avons mis en place une étude pour la situation des radios du nord. Et cela, grâce à l’organisation Danoise, International Media support. Ce document a été mis à la disposition de tous partenaires qui voudraient intervenir en faveur des radios du nord. C’est sur cette base que la coopération française a pu financer le projet relance des radios du nord avec Serval et qui a permis de renforcer certaines radios en termes d’équipements. En outre, l’autre atout de l’Urtel a été le partenariat avec une ONG Suisse, la Fondation Hirondelle. Donc, ensemble, nous avons mis en place le projet ‘’Studio Tamani’’, actuellement logé à la maison de la Presse, qui fonctionne avec 60 radios partenaires. Nous avons compris qu’il faut s’appuyer sur les partenariats. C’est dans ce cadre que l’Institut Panos, sur financement de l’Union Européenne, a monté un projet qui s’intitule ‘’Acteur culturel et acteur médiatique’’ qui établit la synergie entre le monde de la culture, le monde des artistes et le monde des journalistes par rapport à des défis que nous avons identifiés collectivement. Il s’agissait des défis liés à la laïcité, à la gouvernance et à la réconciliation. Et nous travaillons sur ce projet pour une période de deux ans. Je pense que mes successeurs vont pouvoir continuer durablement ce projet. Le bilan est, qu’aujourd’hui, nous sommes fiers de l’image que les partenaires (décideurs nationaux ou partenaires techniques) ont vis-à-vis de notre association. Certes, nous avons des difficultés mais nous comptons parmi les faitières de la presse malienne et cela à travers ce travaille élaboré durant ces dernières années avec mes collaborateurs.
Quelles sont les conseils que vous pouvez donner à votre successeur en termes de perspectives?
Il importe aujourd’hui de revoir les statuts et règlements dans la mesure où ces statuts ont été élaborés au moment ou le Mali n’avait pas plus de 24 radios. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 350 radios membres de l’Urtel. Donc il faut revoir et l’adapter au contexte actuel. En outre, il y a surtout des problèmes de paiement de la cotisation qu’il faut revoir. Sur ce point, il faut envisager par rapport à la participation au congrès, une méthode entre les membres votants et les membres non votants. Par exemple : sont membres votants toutes radios à jour par rapport à sa cotisation. Peut être non votants toute radio qui est membre mais qui a des arriérés de cotisation. Çà peut encourager les gens à payer régulièrement la cotisation pour le bon fonctionnement de l’Urtel. En outre, je conseillerais à nos successeurs de renforcer les liens de partenariat initiés pour le bonheur des radios membres. Il faut aussi travailler à positionner les radios par rapport à la mutation numérique qui constitue un défi par rapport à notre structure. Et enfin il est impératif de maintenir la cohésion au sein du groupe.
Propos recueillis par Ibrahim M.GUEYE