L’entreprise citoyenne qui a de tout le temps mis le social au cœur de ses actions, vient de mettre à la porte 250 employés de son usine d’engrais. Beaucoup de gens ne sont pas au courant de ce premier grand licenciement au sein de Toguna agro-industrie. Les plus curieux ont pu s’en rendre compte aux mouvements très réduits des chauffeurs. Il y a moins de mouvement au niveau de l’usine et de la lenteur dans les activités.
À ce jour, selon nos investigations, l’usine d’engrais de Toguna agro-industrie tourne avec 1205 employés, tous des chefs de famille qui nourrissent en moyenne 5 personnes. Le marché de l’engrais, sur le plan international, bat de l’aile. Conséquence : les 1205 employés produisent, mais l’usine de Toguna, selon nos sources, en tire peu de bénéfice.
Sur le marché local de l’engrais, ici au Mali, Toguna agro-industrie, qui emploie plus de 1000 personnes, doit de plus faire face à d’autres concurrents dont le personnel n’atteint guère 200 salariés. De fait, Toguna agro-industrie est privée de la moitié du marché des engrais au Mali. Or, d’après nos investigations, à défaut de conquérir et d’obtenir la moitié du marché des engrais, dans les années à venir, l’usine sera obligée de se débarrasser d’autres travailleurs.
Comme pour dire que le licenciement de 250 travailleurs n’est que le début et cela devrait se poursuivre. «Ce n’est pas de gaieté de cœur que le patron le fait, nous le connaissons. Nous savons ce qu’il a fait ici au Mali pour les pauvres et les personnes en difficulté. Donc nous mettre à la porte, c’est le cœur serré qu’il nous a informés», témoigne un des infortunés travailleurs licenciés.
Dans un passé encore récent, Togouna Agro-industrie a fait florès dans le social. Récemment, son patron a mis la main à la poche dans le cadre de la construction de l’université de Bandiagara. Ses actions dans le monde des religieux, de la santé, la construction des forages, des écoles, éclairages et autres, sont nombreuses.
Mais l’enthousiasme et la détermination d’antan des travailleurs, la prodigalité du chef de l’entreprise citoyenne restent aujourd’hui de beaux souvenirs à Toguna agro-industrie. La tristesse a gagné certains travailleurs de l’usine d’engrais qui fonctionne au ralenti, les activités étant réduites. Mais l’on espère, cette année, que la situation revienne au plus vite à la normale.
Mais rien n’est gagné d’avance puisqu’il y a d’autres concurrents sur le marché des engrais au Mali, même s’ils n’ont pas les mêmes capacités de production que Toguna agro-industrie.
En tout cas, à Toguna agro-industrie, c’est la première fois qu’il y a un tel nombre de personnes licenciées. D’un seul coup. Plusieurs personnes concernées restent sans voix, tant qu’elles pensaient que le caractère citoyen de l’entreprise et les gestes de bonne volonté du promoteur étaient un gage de sécurité et d’assurance pour elles. Mais à l’impossible nul n’est tenu.
Du côté de la direction de la société, personne n’a voulu, pour le moment, répondre à nos sollicitations. Même si plusieurs personnes et travailleurs ont confirmé certaines de nos hypothèses.
Reste à espérer que le tour de vis se limite à ces 250 personnes. Sans quoi, les rues de Bamako accueilleront de nombreux chômeurs, des chefs de famille !
Kassim TRAORE
En Europe ils ont été choppé parce qu’ils touchaient beaucoup de subventions, jusqu’a les USA les ont sanctionné par l’intermédiaire de leur OMC
http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2018/04/11/le-volailler-doux-condamne-a-rembourser-82-millions-d-euros-pour-des-aides-europeennes-indues_5284157_1656994.html
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