Axé sur la promotion de l’entreprenariat et d’activités génératrices de revenus, le projet REJESEP comprend quatre (4) composantes à savoir : 1°) la Formation de 2000 jeunes en Entreprenariat et Leadership ; 2°) l’installation (identification de projet, conception de plan d’affaires, appui à la recherche de financement et coaching individualisé) de 1000 jeunes dans des activités génératrices de revenus ; 3°) la formation de 1000 jeunes en techniques de recherches d’emploi et coaching personnalisé jusqu’à l’obtention d’un emploi ou stage ; 4°) une campagne de plaidoyers pour l’introduction des modules d’Entreprenariat dans les cursus universitaires (à partir de la 3ème année) et professionnels (dès la spécialisation).
Le Projet entend outiller les jeunes leaders pour les aider à comprendre les principes du leadership, c’est-à-dire la façon dont leur comportement influe sur les autres et prendre conscience des qualités qu’ils doivent améliorer pour acquérir cette influence et leur offrir des instruments d’appui à l’aspiration légitime de réussir leur propre avenir et favoriser leur insertion sociale et économique. A ceux-ci, s’ajoutent la promotion de l’entreprenariat, notamment celui en matière d’agro-business, auprès des jeunes pour la réussite des changements stratégiques porteurs de développement économique et de cohésion sociale et l’accompagnement du gouvernement dans le cadre de ses actions de promotion de l’emploi et de l’épanouissement de la jeunesse malienne.
La cérémonie de lancement, placée sous la présidence de la présidente de l’association des femmes ingénieurs du Mali Madame Gakou Salimata Fofana, a été mise à profit par le Président du Radev pour dépeindre la situation actuelle du pays et celle des jeunes. ‘’Nul besoin d’être dans le secret des Dieux pour se rendre compte de la déliquescence de la situation des jeunes au Mali. De la problématique du chômage aux problèmes liés à la formation, en passant par la dépravation des mœurs, le manque de repères et la délinquance juvénile…le bilan n’est pas reluisant et l’assertion selon laquelle la jeunesse demeure une bombe à retardement pour le Mali semble être plus qu’une évidence. L’état ne recrute pas plus de 3% des diplômés chaque année, faute de moyens. Les rares débouchés d’emploi qui se présentent sont gérés dans le népotisme, le clientélisme et la corruption. Les filières et offres de formation ne répondent pas aux besoins du marché de l’emploi’’, a déclaré Fousseyni MAIGA. Avant d’ajouter que la qualité de l’enseignement dispensé dans les structures de formation n’offre pas de pertinentes opportunités de qualification aux jeunes. La société, sensée encadrer la jeunesse, ne joue plus son rôle. La culture de l’entreprenariat et du leadership manque toujours aux jeunes. Les politiques en matière d’éducation sont en déphasage avec les réalités conjoncturelles, tandis que celles en matière d’emploi peinent à atteindre les résultats escomptés.
Toujours selon le Président du Radev, ‘’le divorce au Mali est radical entre l’image de la jeunesse telle que la restitue le discours dominant et la condition de jeune telle que la vivent la majorité des jeunes. Le discours officiel sacralise les jeunes et la jeunesse. Mais les institutions leur imposent un contrôle étroit et pesant. On loue les jeunes, mais on ne leur laisse aucune possibilité de s’exprimer de façon autonome. L’énergie reconnue à la jeunesse cache à peine la crainte de la voir déborder le contrôle social. Pour conclure, disons que la jeunesse au Mali est un mot-valise sacralisée par le pouvoir, pour l’avenir et dans l’abstrait’’.
Autant de situations qui ont motivé la création du Réseau des Ambassadeurs du Développement. Un réseau de jeunes qui ont décidé d’oser, de créer et de surtout de résister. Oser remettre la jeunesse malienne sur le chemin du travail. Oser créer les conditions qui permettront aux jeunes de s’épanouir et de jouer leur partition dans le développement du pays. Créer en valorisant les potentialités que regorge chaque jeune malien. Mais surtout créer de l’espoir et la confiance auprès des jeunes, qui les motiveront ensuite à entreprendre et créer de la valeur ajoutée au développement du pays. Résister face à la conjoncture socioculturelle. Résister face à la facilité et à la fatalité. Mais aussi et surtout contre l’ignorance et le désespoir.
La marraine du projet, et non moins présidente de l’AFIMA, a pour sa part mis l’accent sur la symbolique que représente cette initiative du RADEV. Un projet qui, selon elle, illustre la volonté de plus en plus affichée de la jeunesse malienne à prendre sa destinée en mains et qui constitue une valeur ajoutée au processus de relance économique et de développement social des plus hautes autorités de notre pays. ‘’Les associations, crédibles, organisées et ambitieuses comme le Radev ne manquent pas dans notre pays. Il est du devoir de l’Etat de les encadrer, de les accompagner et de les responsabiliser afin qu’elles jouent leur partition dans la construction de la nation. Le Radev, de par la forte conviction de ses membres et ses différentes actions sur le terrain, nous permet de croire en un lendemain meilleur pour notre jeunesse. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de le soutenir dans toutes ses œuvres’’, a déclaré Mme Gakou Salimata Fofana.
Le lancement du projet a été marqué également par la tenue de deux panels. Le premier intitulé ‘’secteur de l’agro-business, quelles opportunités pour la jeunesse malienne’’ a été animé par deux représentants de l’IER et le Président de la filière aviculture du district de Bamako. Le Docteur Lamissa Diakité et les sieurs Amadou Aya et Bengaly ont partagé avec l’assistance la portée et les opportunités du secteur de l’agro-business. Le deuxième panel intitulé ‘’Oser-Créer-Résister’’, a permis à des jeunes entrepreneurs de partager leurs expériences avec l’assistance.
Tous les participants ont apprécié l’initiative. Le témoignage de ce sexagénaire venu accompagné son fils, monsieur Moussa Togo, est édifiant. ‘’C’est la première fois que je vois une activité de jeunes aussi bien organisée. Initialement prévu pour 9h15, le démarrage a été effectif à l’heure précise pour prendre fin à midi comme mentionné dans le programme. Les panels étaient très intéressants, les panelistes maitrisaient les sujets, les interventions étaient mesurées et responsables, l’accueil bien organisé et la mobilisation au-delà de mes attentes. J’ai été séduit par ces jeunes et j’ai décidé d’adhérer au réseau’’, a-t-il déclaré.
SKK