Onecca-Mali : 30 ans déjà !

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L’Ordre national des experts-comptables et comptables agrées du Mali (Onecca-Mali), a, dans le cadre de ses 30 ans d’existence, organisé le 19 mars 2016 à l’Hôtel Salam de Bamako, une soirée-débat, retraçant la vie de l’association. C’était sous la présidence du ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, accompagné de ses homologues de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des sceaux, Mme Sanogo Aminata Mallé, et de Koniba Sidibé, ministre de la Promotion des investissements et du Secteur privé ; en présence de Mme Sidibé Fatoumata Cissé, présidente de l’Onecca et des anciens présidents de l’ordre.

Dans son allocution de bienvenue, la présidente de l’Onecca a rappelé que l’ordre a été créé le 21 mars 1986. Il est un Etablissement public à caractère professionnel doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière créees par la loi 86-16/AN-RM du 21 mars 1986 et modifié successivement par la loi 96 – 024/ AN RM du 21 février 1996 et la loi 08-015/AN-RM du 04 Juin 2008.

Pour elle, L’Onecca-Mali a pour mission d’assurer la défense de l’honneur et de l’indépendance des professions qu’il représente (experts comptables et comptables agrées), et que seul l’ordre est habilité à autoriser l’accès aux professions  d’expert-comptable agréé et de comptable agréé, dans les conditions définies par la loi. Il veille au respect des règles déontologiques. Il  présente aux pouvoirs publics et aux autorités constituées, toutes demandes relatives auxdites professions et est saisi par ces pouvoirs et autorités de toutes questions les concernant. Cette vocation s’exprime par un engagement constant dans l’avenir de la profession, de la formation des jeunes à la maîtrise des grandes évolutions, a-t-elle indiquée. Partout, l’Ordre des experts-comptables répond présent au progrès et à la dynamique du futur. La présidente a estimé que de nos jours, son organisation compte environ 90 membres à l’interne. Elle a déploré le fait que la création de l’Onecca n’a pas été suivi par la mise en place d’un diplôme d’accès à la profession, les personnes désireux d’embrasser cette profession sont obligées d’aller se former à l’extérieur (France, Etats-Unis ou Canada) et à leurs frais. Pour pallier à cette difficulté, l’Uémoa a créé un diplôme d’expertise comptable, dénommé ‘’diplôme d’expertise comptable et financière de l’Uémoa’’, permettant l’accès à la profession dans les 8 pays membres. A ses dires, 15 ans après la création de ce diplôme, seul le Sénégal et la Côte d’Ivoire abritent des centres de formation. Dans le cadre de l’intégration économique, l’Uémoa, à travers le règlement n°04 97 CM relatif à l’harmonisation de la profession comptable libérale dans l’union, a créé le Conseil permanent de la profession comptable (CPPC), chargé de la régulation de la profession et de la création d’un cadre propice à l’exercice de la profession en vue de faciliter la circulation des experts comptables et leur exercice dans l’espace.

Pour Mme Sidibé, 19 ans après sa création, le CPPC n’a pu réaliser aucune des tâches à lui confier.

Elle reconnaitra que les objectifs de la création de l’Onecca ne sont pas atteints : sur la moyenne des 5 000 états financiers déposés annuellement au niveau de l’administration fiscale, seulement 10% porte le sceau d’un membre de l’Onecca, a-t-elle déplorée. La raison principale de cette situation est l’exercice illégal de la profession, mais aussi le faible intérêt des agents économiques censés recourir à la profession de comptable agrée. Pour l’oratrice, leur intervention dans les entités publiques et parapubliques reste encore marginale malgré les potentialités et la nécessité de recours à leurs services. L’obligation de désignation du commissaire au compte par les entités publiques et privées soumises à la règlementation n’est pas effective dans beaucoup de cas, et les moyens de contrôle quasi inexistants, a-t-elle indiquée. Elle a invité ses confrères et consœurs à plus de professionnalisme et au respect stricte de leur éthique et déontologie, mais également à plus de cohésion. Pour le ministre Boubou Cissé, l’Onecca est une source d’informations pour les pouvoirs publics, sur la situation économique du pays. Il a promis que son département ne ménagera aucun effort pour appuyer l’Onecca dans ses missions régaliennes. La cérémonie a été marquée par la remise de distinctions aux anciens présidents de l’Onecca, mais aussi à ceux qui se sont faits remarquer dans cette profession.

B . Bouaré

 

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