Machines à sous clandestines : halte à la concurrence déloyale

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Bien qu’elles soient interdites par la loi, l’utilisation des machines à sous prolifère au Mali depuis quelques mois. Ce qui constitue une concurrence déloyale vis-à-vis du PMU-Mali (Pari mutuel urbain), «le seul opérateur agréé de jeux et paris hippiques au Mali», qui met en garde contre la pratique de jeux illicites.

C’est un secret de polichinelle, la pratique de jeux illicites se développe au Mali. La prolifération de l’utilisation des machines à sous clandestines à Bamako et ailleurs dans le pays en est la parfaite illustration. Ce jeu malsain pervertit les jeunes. Sous le couvert de l’anonymat, un jeune joueur reconnaît qu’il perd très souvent. Il dit parier pour gagner un jour de l’argent. Ce qui n’est pas évident.

D’autant que ces machines à sous clandestines ne sont fondées sur aucune règle de base. Tout se fait dans un flou total sans aucune traçabilité. Les promoteurs de ce jeu illicite sont en réalité les bénéficiaires dans cette affaire qui s’apparente plus à de l’arnaque qu’à autre chose. Une information que confirme un gérant de machines à sous qui estime que la machine à sous rapporte beaucoup d’argent. Sans pour autant préciser le montant, il a indiqué que les week-ends sont des moments prisés. Les clients quant à eux sont de tout âge. Le gérant n’a toutefois pas voulu préciser le lieu de provenance des machines. Il nous est toutefois revenu que des commerçants se font beaucoup d’argent à travers l’importation de ces machines.

Que dit la loi ?

L’impact  des machines à sous est incommensurables, car ces exploitants illégaux ne reversent ni impôt, ni taxe, ni charge sociale et ne créent aucun emploi durable pour les Maliens. S’agissant du PMU-MALI, rapportent des sources concordantes,  c’est la baisse  drastique de ses chiffres d’affaires, en un mot, des dispositions idoines doivent être prises pour y mettre fin, au risque de mettre en péril son activité.

Pourtant, l’utilisation des machines à sous est soumise à des règles et procédures. Le Décret N°97-182/PRM du 12 JUIN 1997 en son article 6 du stipule que «les exploitants des machines à sous sur l’ensemble du territoire de la République du Mali doivent se munir préalablement d’une autorisation d’exploitation administrative accordée par un arrêté conjoint du Ministre chargé du Tourisme, de la Sécurité ou des Finances».

Le PMU-Mali (Pari mutuel urbain) est le seul opérateur agréé de jeux et paris hippiques au Mali. Comme en témoignent les dispositions de la loi numéro 03-025/PRM du 21 juillet 2003 qui disent que «seule la société du Pari Mutuel Urbain (PMU Mali) organise des paris sur les courses de chevaux en dehors des hippodromes et les jeux de hasard». Des sanctions sont prévues en la matière.

Pour lutter contre le phénomène, des policiers recommandent de s’attaquer le mal à la racine en interdisant l’importation des machines à sous. Pour sa part, le PMU-Mali, le seul opérateur de jeux et paris hippiques du Mali, entend procéder à une large sensibilisation contre l’utilisation des machines à sous, qui corrompent la jeunesse malienne. La société n’écarte toutefois pas des poursuites judiciaires contre les contrevenants à la loi. Déjà, la société sur recommandation de ses conseils a introduit une plainte auprès  du Procureur du Tribunal  de la Commune 6 du District de Bamako.

Des objectifs atteints

Société anonyme d’économie mixte ayant démarré ses activités le 1er septembre 1994, la création du PMU-Mali s’inscrit dans le cadre des 37 mesures de sortie de crise édictées en 1993 par le Gouvernement du Mali avec comme objectifs : «générer des ressources pour le Trésor public ; contribuer à la résorption du chômage ; financer des travaux d’intérêt public et des œuvres sociales».

Ce que le PMU-Mali a largement atteint. Car, de sa création à nos jours, il n’est un secret pour personne que la société a contribué de façon significative au développement du Mali. En plus de recruter de milliers de personnes et de générer des ressources pour le Trésor public, le PMU-Mali, l’une des plus grandes entreprises de l’Afrique de l’ouest, a contribué à la construction de nombreuses écoles et de commissariats de police. La société participe à plusieurs œuvres caritatives.

 

Abdrahamane SISSOKO

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