Portes closes pour les salles de classes, les enseignants qui vaquent à leurs occupations para-professionnelles, ou d’autres, comme les directeurs d’écoles primaires, assis devant leurs directions pour « passer un peu de temps », les élèves qui retournent à la maison ou d’autres, visiblement plus dévoués au travail, qui se rendent dans les bibliothèques ou dans les cybercafés, voici en substance l’atmosphère de débrayage qui régnait hier dans les établissements scolaires au premier jour de l’application du mot d’ordre de grève de trois jours décrété par la CSTM.
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S’il y a un secteur qui a été fortement affecté par les conséquences de l’arrêt de travail décrété par la centrale syndicale de la Confédération des travailleurs du Mali, CSTM, c’est sans nul doute celui de l’enseignement, surtout fondamental et secondaire, où les élèves ont connu des débrayages importants. Dans bon nombre d’établissements du District, les salles de classes sont restées fermées. Si certains écoliers ont appris la nouvelle du maintien du mot d’ordre de l’organisation syndicale depuis la nuit dernière, d’autres au contraire n’ont pu l’apprendre qu’à leur arrivée à l’école. Les enseignants, pour leur part, pour des « raisons de formalité », disent-ils, ont jugé nécessaire de faire acte de présence ne serait-ce que pour quelques minutes. Notre équipe, qui a fait le tour de certains établissements, a pu constater que la grève a été largement suivie par les militants de la Fédération nationale de l’Education (FEN), un des 14 syndicats affiliés à la centrale syndicale de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali. Au lycée Prosper Camara à 8h 30 déjà, la cour s’était presque vidée de ses occupants habituels. Un enseignant que nous avons rencontré devant la porte de la direction de l’établissement nous a certifié qu’il a été annoncé aux élèves de rejoindre leurs familles respectives pendant la durée de la grève. Même atmosphère de débrayage aux Groupes scolaires de Niomirambougou, Samé, Dar-Salam, du Marché, à Hamdallaye, où les élèves ont vite rebroussé chemin à l’annonce de l’arrêt de travail de leurs enseignants. A quelques pas de là, précisément au lycée Askia Mohamed, à 9heures déjà, 70% des élèves avaient vidé la cour de l’établissement. Pour certains, « il s’agit d’une opportunité de se reposer ». D’autres cependant trouvent le contraire. Interrogée, cette écolière de 11ème année série Sciences biologiques Terminale estime que la meilleure manière de profiter circonstances pareilles est de se mettre à jour dans certaines leçons, ou de passer le temps à lire. Bref, les avis diffèrent selon les élèves.
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Bref, dans tous ces établissements du District de Bamako et de l’intérieur du pays, l’arrêt de travail semble général. Le lycée Dougoukolo Konaré de Kayes et plusieurs autres établissements de la ville ne sont nullement en reste. Jointe au téléphone, une de nos sources nous précise que là-bas seules quelques écoles privées et les jardins d’enfants ont ouvert leurs portes ce mardi.
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Rappelons que la Confédération syndicale des travailleurs du Mali, la branche opposée à l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), regroupe en son sein au total 14 syndicats, dont la FEN et une partie des banques, des sociétés d’assurances et des transports. La centrale syndicale, qui était en négociations avec le gouvernement autour des revendications, avait en effet déposé auprès de celui-ci un préavis d’arrêt de travail de 72 heures pour non satisfaction. Sur les 57 points de négociations, 30 ont été examinés avec le gouvernement. Et sur ces 30 points, explique M. Jean Samaké, un des négociateurs, 13 seule
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ment ont fait l’objet d’un accord, 16 points font objet de désaccord et point d’accord partiel.
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Au nombre des points de discorde entre le gouvernement et la centrale syndicale, figurent, entre autres, la reprise des travailleurs « abusivement licenciés » de Malitel et le rappel de leurs salaires, la relecture du Code des impôts, notamment sur les articles relatifs à l’ITS et à l’IGR, la correction définitive des inégalités constatées dans la grille du statut général des fonctionnaires, notamment pour les catégories B1 et B2, l’immatriculation des chauffeurs et conducteurs routiers à l’INPS sur la base d’un contrat de travail, le retrait de l’école du Programme d’Ajustement Structurel et la définition d’une nouvelle politique de l’Education, l’arrêt immédiat du « recrutement anarchique » des enseignants, l’opérationnalisation des statuts autonomes de l’enseignement supérieur et des chercheurs, etc.
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Issa Fakaba SISSOKO
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