Après la visite en décembre 2013 du ministre des Mines et de l’Industrie d’alors, Dr Boubou Cissé, les 222 travailleurs de Fitina-sa avaient commencé à jubiler, dans l’espoir d’une reprise très prochaine des activités, après une fermeture en 2006, suite à des problèmes financiers.Ouverte en 2004 avec un capital initial de 4,7 milliards FCFA, cette unité industrielle n’a donc fonctionné que deux années avant de réduire ses machines au silence.
Il a fallu attendre mai 2011, pour que les actionnaires dont des Français majoritaires avec 82,5% du capital suivis de Maliens avec 12,5% et de Mauriciens (5%) se décident de procéder au redémarrage en investissant 1,7 milliard FCFA pour renouveler l’outil de production. Ce qui a permis à Fitina-sa de produire entre 2500 et 3000 tonnes de produits finis, exportés vers la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Tunisie et le Maroc.
Le ministre Boubou Cissé s’était réjoui de cette reprise des activités lors de sa visite et avait pu constater l’importance de cette unité industrielle qui a pour matière première le coton fourni par la Cmdt qu’elle se charge de transformer en produits finis comme des fils à coudre et des tissus. Pour une économie qui parvenait à transformer à peine 3% de sa production importante de coton, c’est une initiative à encourager car la réussite de Fitina-sa ouvrira la voie à d’autres investissements au niveau de la filière coton. En plus, elle emploie plus de 200 personnes et constitue aussi, de ce point de vue, un très bon pourvoyeur d’emplois.
Comme convenu avec les investisseurs, l’Etat devait appuyer la relance des activités et à cet effet, le régime ATT avait prévu une ligne budgétaire de 1 milliard 300 millions (1.300.000.000) FCFA. Malgré le changement de régime, ce montant est resté inscrit dans le budget d’Etat, mais les dirigeants de Fitina-sa, qui ont pris toutes les dispositions avec leurs partenaires extérieurs pour renforcer les capacités et opportunités de l’unité industrielle, peinent à recouvrer ce montant.
Les dernières tentatives non seulement ont été vaines, mais révèlent des velléités de ponction sur cette somme au nom d’une prétendue commission que réclamerait un intermédiaire très proche du pouvoir pour permettre le déblocage de la situation.
Le paiement de cette commission de 20% amputerait ainsi Fitina-sa de 260 millions de nos francs et ne contribuerait pas à la réalisation des objectifs de performance de cette industrie qui évolue dans un secteur stratégique de notre économie.
Amadou Bamba NIANG