Le secrétaire général de l’Association des établissements privés agrée du Mali (AEPAM), promoteur de quatre groupes scolaires, l’honorable Boulkassoum Touré, n’est pas un exemple à suivre dans le secteur privé de l’enseignement. Les agents vacataires des établissements du député de la Commune I ne touchent plus leurs salaires depuis janvier.
L’Ecole de formation technique industrielle et commerciale (Eftic), le lycée Badarah Touré de Banconi, le lycée Nany Simpara de Fadjiguila et annexe à Sogoniko sont les établissements du secrétaire général de l’Association des établissements privés agrée du Mali, l’honorable Boulkassoum Touré. Elles vivent une situation difficile, très durement ressentie aujourd’hui par ses agents contractuels qui dispensent des cours supplémentaires. Du fait de l’accumulation des salaires impayés.
Selon des enseignants, c’est un véritable calvaire dans les établissements, à cause de la négligence du promoteur à payer les salaires des agents dans les délais. Ils accusent un retard de cinq mois. Face à la situation, ils ont entamé un mouvement de grève illimitée, le lundi 8 mai, finalement suspendu, le mardi dernier, suite à une médiation des directions des différents établissements. Ce sont les enseignants de ces établissements qui souffrent presque le martyre, parce qu’ils ne sont pas payés pendant des mois.
Sous couvert d’anonymat un des enseignants victimes laisse éclater sa colère. “Depuis janvier 2017, les enseignants qui dispensent des cours d’heures supplémentaires dans ces établissements n’arrivent pas à mettre la main sur leurs dus. A cause du mépris du promoteur vis-à-vis des enseignants pourtant indispensables pour le rayonnement de ces établissements scolaires”.
A chaque rencontre sur le sujet, indique-t-il, leurs directions respectives leur assurent que la situation va se régulariser. “Au lycée Badrah Toure, la situation est pire. Aucun enseignant n’a reçu le montant des cours qu’il a donnés”, se lamente-t-il.
Pourtant, ajoute-t-il, les établissements accueillent chaque année beaucoup d’élèves. Comment peut-on expliquer cette mauvaise gestion notoire ? s’interroge-t-il. “Le promoteur a été maintes fois approché par les travailleurs, mais l’honorable Boulkassoum Touré, feint de ne rien entendre”, affirme notre interlocuteur.
Pourtant, le promoteur est un homme bien connu. Il s’agit de Boulkassoum Touré, le député Codem de la Commune I de Bamako, secrétaire général de l’Association des établissements privés agrée du Mali. Une association qui regroupe aujourd’hui 1100 établissements privés de l’enseignement secondaire général et technique du Mali.
Secrétaire général de ce mouvement, l’honorable Boulkassoum Touré s’est fait entendre ces temps-ci. A travers un mémorandum, il avait exigé à l’Etat le dégrèvement du surplus d’effectif du public vers le privé, le redéploiement des élèves des structures inexistantes ou fermées ainsi que ceux du Cerfitex, l’orientation des élèves de 15 ans ayant deux redoublements au fondamental, le déverrouillage des transferts public-privé/privé-public, la régularisation des élèves de 2015-2016 encadrés par les privés et l’équité dans le traitement entre établissements privés laïcs…
Mais le hic est que le président semble engagé à mettre les établissements privés dans les conditions, mais entre-temps, les enseignants vacataires meurent de faim. Le cas de certains chefs de famille est à la limite révoltant. Ils se promènent avec des ordonnances médicales en poche, sans savoir quoi faire. Une triste situation qui interpelle l’honorable Boulkassoum Touré. “Qui ne gagne rien à jouer avec l’honneur et la dignité de pères de familles”, fulmine un de ses employés.
En attendant la subvention, les enseignants vacataires des établissements du secrétaire général de l’AEPAM broient du noir.
A suivre….
Bréhima Sogoba