Ces dernières années, les sociétés sucrières du Mali (Sukala-SA et N-Sukala) ont été secouées par une crise de confiance entre les directions et les comités syndicaux qui n’ont cessé de dénoncer la violation des droits des travailleurs à travers l’observation de nombreux mots d’ordre de grève.
Les mauvaises conditions de travail dans ces sociétés sucrières et les grèves intempestives des travailleurs ont longtemps défrayé la chronique. Cette crise de confiance a beaucoup joué sur la performance de ces sociétés qui ont frôlé le pire, du moins, si des dispositions n’étaient pas prises à temps.
Pour juguler cette crise qui n’a que trop duré, la direction de N-Sukala et les comités syndicaux ont décidé d’enterrer la hache de guerre en scellant, il y a plus d’un mois, un accord de conciliation qui prend en compte les principales revendications des travailleurs de ces sociétés. Cela, pour le bien de la société mais aussi pour le bonheur de l’ensemble de ses travailleurs.
Il nous est revenu que cet accord de conciliation a été conclu entre la direction de N-Sukala et les comités syndicaux grâce à la médiation de la direction régionale de Ségou. Dans cet accord, la direction générale de N-Sukala accepte et s’engage d’établir des contrats à durée indéterminée (CDI) et des contrats à durée déterminée (CDD) aux travailleurs, conformément aux dispositions du Code du Travail en République du Mali ; de fournir des dotations en tenues de travail, y compris les chaussures de sécurité aux travailleurs ; d’élaborer un accord d’établissement qui sera le socle de la gestion des ressources humaines au sein de la société ; de construire des logements sociaux aux travailleurs. Aussi, la direction s’engage dans l’accord de conciliation de nommer désormais le personnel décisionnel sans népotisme tout en respectant l’adéquation poste emploi.
Si Beaucoup de revendications des travailleurs de N-Sukala ont été prises en compte par l’accord de conciliation, d’autres revendications et pas des moindres demeurent. Il s’agit des revendications relatives à la sécurité sociale des travailleurs et l’augmentation des salaires. Ces points feront l’objet des prochaines négociations entre la direction de N-Sukala et les comités syndicaux.
A noter Rappelons que les conséquences de la mauvaise gestion des ressources humaines sont palpables à N-Sukala qui connait aujourd’hui de sérieuses difficultés en termes de finances et de qualité de produits. Mais l’espoir semble permis, surtout avec la signature l’accord de conciliation entre la direction et le comité syndical.
Rappelons qu’avec un personnel d’environ 1500 agents, N-Sukala a une capacité de production de 100 000 tonnes de sucre par an. Mais à cause des nombreuses difficultés, elle ne produit que 50 à 60 000 tonnes de sucre par an.
Sidiki Berthé