Afin de s’assurer de la bonne marche des dispositions prise dans la prévention de l’épidémie du virus Ebola, et du respect des consignes donnés par le Président de la République au cours de sa visite de quelques jours avant, le Premier Ministre Moussa Mara s’est rendu à Kouremale le dimanche 23 novembre 2014, en compagnie d’une très forte délégation, composée du Directeur Exécutif de l’ONU SIDA, de la Directrice Régionale de la Santé de Koulikoro, des représentants de l’OMS, et d’autres partenaires techniques.
La délégation qui a quittée Bamako vers les environs de 7h du matin, a été accueillie à Nougani vers 8h40.Lavage des mains au savon, et prise de la température obligatoire pour toute la délégation ; ensuite la Directrice Régionale de la Sante de Koulikoro, Mme Diahara Traoré, a expliquée aux hôtes, les dispositifs mise en place. En effet, le cordon de Nougani est loin d’être un point de contrôle mis au hasard, il est un point de stop pour tous ceux qui ont pu échapper à un contrôle au niveau de Kourémalé. « Ce cordon de Nougani dispose de cinq agents sanitaires pour la journée et trois agents pour les nuits, et bénéficient d’un matériel complet de contrôle, et d’une zone d’isolement » dixit Mme Diahara Traore. Elle a affirmée que depuis le cas du vieux marabout de Siguiri : « Tous les cas de malades, Ebola ou non, sont bloqués, isolés, et suivis au cordon ». Mais le dispositif de Nougani est confronté à certains problèmes, dont l’école de la zone, qui est fréquentée par des guinéens et des maliens ; mais aussi à des sites d’orpaillages comme Nabidji, Nafando, ou Djoula Fondo, qui sont de véritables zones de risques et pratiquement incontrôlables », nous confie un agent sanitaire. La population de Nougani, quant à elle se dit rassurée par la présence du cordon sanitaire, et assure collaborée pour venir à bout d’Ebola. A 8km de Nougani, la délégation conduite par Moussa Mara, arrive à Kourémalé, frontière entre le Mali et la Guinée. Même procédure sanitaire, lavage des mains et prise de la température. Du coté malien de la frontière, le dispositif mise en place fait voir des agents sanitaires qui sont à pieds d’œuvres, le personnel sanitaire est vigilant. A cet effet le Commandant de la Douane malienne de Kourémalé, M. Diaby Mahamadou n’a pas manqué de rappeler, « qu’il existe trop de poches d’entrée, car Kourémalé est une localité que le Mali partage avec la Guinée, séparée juste par une barrière qui est la zone tampon, un endroit que les populations contournent facilement. Et pour exemple, le vieux marabout, qui a fait la polémique de la clinique Pasteur ne serait pas passé par le poste de contrôle, mais plutôt par l’une des multiples voies de contournement », selon le représentant de l’OMS sur place, M.ID. A quelques pas du cordon de contrôle du Mali, la délégation franchit la barrière séparant les deux pays. Et là, tenez-vous bien, car malgré la gravité de la situation sanitaire, et malgré l’effort que le Président de la République fait pour garder les frontières ouvertes, et cela contre vent et marrée, la prise en charge du coté guinéen, est loin d’être à la hauteur de la menace. Il n’existe jusqu’ à l’heure, aucun dispositif sanitaire sérieux de la part du pays voisin. La Guinée est restée trop légère et même trop négligente sur les dispositifs à prendre à la frontière entre les deux pays. Le représentant de l’OMS, Issa Diallo a signalé zéro cas parmi les contacts qui ont participés à l’enterrement du vieux marabout coté malien. Par contre il affirme que «du côté guinéen, la situation reste ambigüe, mais des enquêtes seraient en cours ».Le niveau de sensibilisation à Kourémalé-Guinée est déplorable, ici, dit-il : « la psychose s’est installée chez les guinéens, au point que certains nous ont confiés qu’il y’a un proverbe qui est né de la situation d’Ebola « tous ceux qui partent à Gukédougou, ne reviennent plus ». Cette ville guinéenne est un endroit où est installée une zone d’isolement. « A noter qu’à Kourémalé, deux(2) cas de malades sont avérés et une centaine de personne serait en observation » selon toujours Issa Diallo. Apres cette étape, la délégation s’est rendue chez le chef de village de Kourémalé, ensuite au CSCOM, où elle a été accueillie par le comité de sensibilisation. Et enfin, la délégation a visitée le centre de transit, mis en place avec l’aide de l’ONG ALIMA. Le Directeur Exécutif de l’ONU SIDA, Michel Sidibé a appelé« à la vigilance et à une cogestion de la situation, car pour lui « le virus n’a pas de frontière ».Le Premier Ministre quant à lui, s’est dit « satisfait des dispositifs maliens, et envisage une rencontre de haut niveau avec les autorités guinéennes » (qui s’est d’ailleurs tenue et dont nous vous livrons le compte rendu) ; afin de conjuguer les efforts pour booster définitivement EBOLA hors de nos frontières.
Boubacar HAIDARA, envoyé spécial
LUTTE CONTRE EBOLA au Mali
Les dispositifs dans les Centres de Santé et Cliniques, sont médiocres
C’est en vue de s’imprégner des mesures de prévention, et surtout des moyens de prise en charge d’un éventuel cas suspect de malade atteint d’Ebola, et notamment éviter tout cas de contamination, que votre journal « Mali-Demain » a dépêché une équipe sur le terrain, afin de faire le tour des centres de santé, des cliniques, et des pharmacies, pour savoir les méthodes mise en place par les uns et les autres pour cet effet. C’est ainsi que pendant plus de 5jours, nous avons enquêté, demandé et sillonné tout Bamako. A la fin de l’investigation, l’équipe sur le terrain est parvenue à ce constat. Lisez plutôt.
Au bout de quelques jours sur le terrain, entre les centres de santé, les cliniques, notre équipe s’est rendu compte d’un engouement de taille au sein de la population à lutter contre le virus EBOLA. Seulement, les dispositifs dans nos différents centres de santé et cliniques, paraissent trop peu face à la hauteur de la menace. Et pour cause, dans chaque endroit visité, il est installé un kit de lavage des mains au savon, c’est déjà un début. Mais une question demeure, si le lavage des mains au savon est un moyen de prévention, est il suffisant ? Peut-il empêcher toute contamination ?
Les centres de santé et les cliniques sont considérés comme les lieux, les plus à même, vu la gravité de la maladie, de pouvoir être en mesure de détecter, de prendre en charge, d’isoler, et d’être doté de moyens adéquats pour arriver à éviter toute contamination. Mais hélas, le constat sur le terrain n’est pas fameux, voir scandalisant car si dans chaque endroit visité par l’équipe d’enquête de « Mali-Demain », il existe un kit de lavage des mains au savon, le dispositif dans chacun de ces endroits n’y va pas plus loin. Pratiquement aucun de ces centres de santé, ne dispose, ni de camera thermique pour la prise de la température à l’immédiat, ni de combinaison pour les agents, pour éviter leur contamination, ni de zone d’isolement pour un éventuel cas suspect, encore moins d’un agent véritablement spécialisé dans la prise en charge d’un cas d’EBOLA. Cela serait dû, selon certains agents sanitaires et promoteurs de cliniques interviewés, à un manque de moyen financier. Donc de toutes les cliniques et centres de santé visité, bien que nous éviterons de citer de nom, il est clair que le dispositif en place, ne rivalise guère avec la hauteur de la menace. Il serait alors temps puisque au jour d’aujourd’hui, nous savons que le Mali, au même titre que n’importe quel autre pays, est loin d’être à l’abri d’une épidémie, vulnérable comme tous les autres pays, que la lutte contre Ebola, cesse d’être un discours vin, que les différents cas et décès déjà enregistrés, éveillent la conscience de tous sur la dangerosité et la rapidité de la maladie. Que l’avarisme, ou l’attente d’une aide quelconque, que notre propre volonté à survivre, ne nous soit préjudiciable et que le département de la santé, huit mois, durant, a trompé le peuple malien par ses reportages biaisés, voir, un vrai mensonge d’Etat.
De ce fait, il est urgent que des sanctions tombent et que les citoyennes face du respect des mesures sanitaires, une préoccupation nationale et pour toujours. Que chacun à son niveau se responsabilise, se sente concerné, et s’emploie à faire un sacrifice ultime, en attendant que cette mauvaise et dangereuse période passe. Mieux vaut tôt que tard, car si Ebola tue, la vie elle n’a pas de prix.
En tout cas, dans les établissements publics et privés, le corps enseignants, a pris à bras le corps cette menace que les élèves et étudiants se sont déjà appropriés. Le seul lot de satisfaction réelle par rapport à la prévention contre Ebola au Mali. Et tenez-vous bien, ce n’est que la semaine dernière que le département de la Santé a commencé la formation des agents sanitaires face à cette épidémie. Où est le sérieux ?
Boubacar Haidara
Epidémie d’Ebola.
La psychose tue plus que le virus.
Ebola, puisque c’est de cela que nous parlons, a crée, depuis le premier cas découvert au Mali, un vent de panique au sein de la population. Mais encore plus dangereux, cette situation de psychose générale qui s’est emparée de la population depuis le cas de l’infirmier et du vieux marabout de la clinique Pasteur. Cette psychose, le jeune Amadou, 14ans, résidant à Badalabougou avec sa famille, en a fait les frais. En effet, Amadou, atteint d’une très forte fièvre, de fortes migraines, suivies de vomissement, s’est vu rejeté par sa famille, par peur, à un tel point que même sa mère lui a refusée toute assistance .Controversé et très affecté par la maladie, le jeune Amadou se confia à un réparateur de vieille chaussures, prés de chez lui. Ce dernier le conduit à un centre de santé, par pitié en dépit de ses maigres moyens financiers, là bas, il s’est avéré que le jeune Amadou, souffrait de paludisme, assez grave d’ailleurs. La psychose que l’incompréhension de la maladie Ebola a semée au sein de la population une vraie psychose. La situation d’Ebola est telle que des victimes risquent de payer aux prix forts alors même qu’elles ne sont ni de loin, ni de prés, atteintes par le virus Ebola. Et pour exemple, il y’a quelque temps deux cas similaires se sont produits, un, au poste de contrôle de Niamana, et un autre cas au grand marché de Bamako. Dans les deux cas, les victimes avaient un saignement du nez, dû à la forte chaleur, un phénomène très répandu au Mali. Les deux personnes dont l’une est même une vieille dame ont failli se faire immolées, lynchées par la foule, pour une maladie qu’elle n’avait pas. Il est important, et même vitale, que la communication axée à faire comprendre à la population et dans sa couche la plus retranchée, et analphabète, soit renforcée, car si la sensibilisation jusqu’à là diffusée est comprise par certains, d’autres par contre, ne vous condamnerons juste parce que vous avez éternué ou pire parce que vous transpirez.
Boubacar Haidara
J’ai une pensee pieuse envers tous ces morts d’ebola et parmi eux au Dr Diomande que j’ai rencontre pendant une dizaine de minutes ou un peu plus apparemment le jour même ou le patient guinéen est decede. J’etais impressionne par le professionnalisme de ce jeune collègue complètement different de cet autre qui m’a visite dans le meme bureau il y a trois ans un certain Pr Ahamar traore ou qq chose de ce genre… un mauvais souvenir… Un pied de nez a la profession…
C’est triste d’apprendre que ce docteur la est decede d’ebola…. Paix a son âme.. Condoléances a la famille. Je suis convaincu que c’est par dévotion a sa profession comme toujours qu’il a perdu la vie et en rien il n’était pas dans la combine pasteur qui savait bien que le malade arrivait avec cette forte suspicion. le dr a du foncer sur le vieux avec une insuffisance rénale avant de réaliser l’origine du patient et ses antécédents il s’est fait sérieusement contaminer et les autres ont été incapables de le sauver.
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