Les Premières dames d’Afrique de l’Ouest et du Centre se retrouvent aujourd’hui dans notre capitale pour une réunion de restitution de l’initiative lancée en 2001 en vue de réduire la mortalité maternelle et néonatale.
En mai 2001, les épouses des chefs d’Etat de 8 pays d’Afrique de l’ouest et du centre s’étaient réunies à Bamako pour se pencher sur le taux très élevé de la mortalité maternelle et néonatale. Ayant fait le constat de l’ampleur du fléau, elles prirent alors une initiative baptisée « Vision 2010 ». Le plaidoyer des Premières Dames devait aboutir à un engagement plus poussé en faveur de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale et orienter les politiques de prise en charge de la santé de la femme et de l’enfant dans nos pays. A cet effet, la Vision s’était assignée l’objectif de réduire d’ici 2010 la mortalité maternelle et néonatale de 50% par rapport à son niveau de 2001 et de 30% la morbidité maternelle et néonatale sur la même période.
Dix ans après, quel bilan tirer de l’initiative ? C’est justement autour de cette évaluation que les Premières dames se retrouvent à nouveau dans notre capitale à la faveur d’une réunion de restitution. La rencontre s’ouvre aujourd’hui au Centre international des conférences de Bamako. La cérémonie d’ouverture sera présidée par le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. La Vision 2010 est conçue pour promouvoir la santé de la mère et de l’enfant dans les pays concernés. Pour sa mise en œuvre, des domaines d’intervention ont été dégagés. Au plan national, un engagement politique et la mobilisation des ressources humaines et financières sont requis. Des efforts de communication sont déployés pour mieux sensibiliser sur les conséquences des mariages précoces, la pratique de l’excision mais aussi sur la nécessité de la représentativité des femmes aux niveaux de décision. Au plan sanitaire, les Premières dames ont préconisé le renforcement des soins obstétricaux d’urgence et l’amélioration de la qualité des soins. Des actions en faveur de la responsabilisation et de la motivation du personnel et de l’amélioration des connaissances de la population sur les enjeux réels de la mortalité, figurent aussi parmi les priorités.
Ces multiples actions et initiatives devaient permettre de réduire la mortalité maternelle et néonatale dans nombre de pays africains et d’accélérer la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). A ce propos, Amadou Dolo, point focal national de la Vision 2010, révélait lors d’une récente conférence de presse que seuls trois pays africains seraient présents au rendez-vous de 2015 pour la réalisation des OMD. Réunies à nouveau à Bamako en décembre 2005 pour une évaluation à mi-parcours, les Premières dames avaient adopté des résolutions. Reconnaissant que toute grossesse est potentiellement à risque, donc une menace pour la vie de la mère et de l’enfant, elles ont pris l’engagement d’œuvrer pour l’inscription de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans l’agenda politique de l’Union africaine (UA). A ce niveau, l’objectif recherché par les épouses de chefs d’Etat était de porter le combat contre la mortalité maternelle et néonatale au même niveau de priorité que la lutte contre le Vih/sida, le paludisme et la tuberculose.
La Vision 2010 s’inscrit dans la complémentarité avec d’autres actions menées précédemment. Il s’agit par exemple de l’initiative prise par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1987 pour une maternité à moindre risque, visant à éveiller les consciences sur la problématique de la mortalité maternelle et néonatale essentiellement dans les pays africains. Car c’est dans ces pays que l’on enregistre le plus grand nombre de décès de femmes en couches et d’enfants des suites de complications liées à la grossesse. Un rapport de l’OMS datant de 2005 situe, dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le nombre de décès maternels entre 500 et 2000 pour 100 000 naissances vivantes. Celui de la mortalité néonatale étant de 45 pour 1000 naissances vivantes. Mais depuis, beaucoup d’efforts ont été menés. La rencontre actuelle s’attachera donc à faire le point des avancées et des insuffisances en vue d’apporter les corrections nécessaires pour véritablement mettre le cap sur l’accélération de la marche vers les OMD. Abdoulaye Nènè Coulibaly, point focal de l’épouse du chef de l’Etat, Mme Touré Lobbo Traoré, a expliqué que la réunion de Bamako effectuera une revue finale et que les Premières dames décideront des perspectives à donner à l’initiative. Il a par ailleurs annoncé que Mme Touré Lobbo Traoré procédera au lancement d’une campagne dénommée : « Tous et Chacun ». Il s’agit d’une autre initiative qui mettra un accent particulier sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans notre pays.
jeudi 6 octobre 2011