Vision 2010 : La prolongation après la revue finale

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L’initiative se poursuivra sous l’appellation de « Vision 2010 Plus 5 » pour se caler sur les Objectifs du millénaire pour le développement.

L’initiative des Premières dames d’Afrique de l’Ouest et du Centre contre la mortalité maternelle et néonatale dénommée « Vision 2010 » sera prolongée de cinq ans. Ainsi en ont décidé les épouses des chefs d’Etat réunies jeudi et vendredi pour une évaluation finale de l’initiative. Celle-ci se poursuivra sous l’appellation de « Vision 2010 Plus 5 ». A l’issue de leurs travaux, les Première dames ont aussi adopté des résolutions. Elles se sont ainsi engagées à pérenniser les idéaux de la Vision 2010, à faire le plaidoyer pour la mise en place dans chacun des pays d’un comité national multisectoriel pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Elles ont aussi souhaité l’appui des chefs d’Etat et de gouvernement, des pouvoirs publics, des organisations internationales et non gouvernementales pour le respect des termes de la résolution des chefs d’Etat prise à Abuja pour allouer 15% du budget à la santé et la mise en œuvre dans chaque pays d’un programme multisectoriel de réduction de la mortalité maternelle et néonatale.

La création d’un environnement favorable à la réalisation des objectifs de la Vision 2010 Plus 5, la mobilisation d’une expertise régionale de haut niveau pour soutenir les différents programmes de réduction de la mortalité maternelle et néonatale et l’application effective des conventions relatives aux droits de la femme et des enfants figurent aussi parmi les résolutions. En outre, il a été souhaité l’ouverture de la Vision 2010 Plus 5 à d’autres régions du continent. La rencontre de Bamako ouverte jeudi matin s’était poursuivie par une plénière et un huis clos de plus de trois heures entre les épouses des chefs d’Etat sur la question de la mortalité maternelle et néonatale et le prolongement de l’initiative pour être en phase avec les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dont l’échéance est fixée à 2015.

La séance était présidée par l’épouse du président de la République, Mme Touré Lobbo Traoré. En plus des Premières dames, des ministres de la Santé, des points focaux et des consultants et experts y ont participé. Les objectifs de la Vision 2010 qui s’inscrivait dans l’optique l’accélération de la réduction de la santé maternelle et néonatale, ont été rappelés par notre ministre de la Santé, Mme Diallo Madeleine Bâ. La Vision, a-t-elle expliqué, est une réponse à la tragédie des décès maternels et néonatals et surtout, l’expression d’une prise de conscience et d’un engament contre ce fléau. Le ministre a aussi évoqué les décès maternels qui sont très souvent liés aux hémorragies, aux infections, aux avortements à risque et à l’hypertension artérielle. Or ces différentes causes sont le plus souvent évitables.

Maria Da Luz Guebuza, la Première dame du Mozambique, a brossé un tableau des indicateurs de santé dans son pays. Le Mozambique est passé de 1600 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 408 décès pour 100 000 naissances vivantes. Le taux d’accouchement assisté, c’est-à-dire avec un personnel qualifié (gynécologue, sage femme ou infirmière obstétricienne), a aussi progressé de 48% en 2006 à 62% en 2010. Quant à Viviane Wade, l’épouse du chef de l’Etat sénégalais, elle a relevé que la période 2001-2010 était très courte pour atteindre les objectifs fixés par Vision 2010. A sa suite, l’épouse du président des Comores, Mme Ikililou Dhoinine Hadidia Aboubacar, a proposé l’élargissement du cadre de concertation de la Vision 2010 à des pays d’Afrique de l’Est. Sur la question, Mme Touré Lobbo Traoré, a précisé que la Vision 2010 concerne en principe les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre mais que la possibilité peut être envisagée de l’étendre à d’autres parties du continent.

Le rapport de la revue finale a été présenté aux Premières dames par le Pr Alihonou Eusèbe. Il a relevé une amélioration des différents indicateurs, même si ceux-ci restent en deçà des prévisions. Il a cité des indicateurs témoins de progrès comme le cas du Burkina Faso qui reste le seul pays africain à allouer 15% du budget d’Etat à la Santé. Le Pr Alihonou Eusèbe a également souligné que le ratio de mortalité maternelle dans 19 pays africains, membre de la Vision, est passé en 2001 de 692 pour 100 000 naissances vivantes à 594 pour 100 000 naissances vivantes en 2010. Pour ce qui concerne les indicateurs de la césarienne, dans tous les pays membres de la Vision, le taux de césarienne demeure inférieur au seuil minimal fixé à 5%.

lundi 10 octobre 2011

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