Bamako fera le point des acquis et des insuffisances dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale engagée dans les pays africains des régions ouest et centre.
La revue finale de la Vision 2010 se tient depuis hier au Centre international des conférences qui a revêtu ses plus beaux atours pour accueillir les hôtes de marque. Le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, a présidé l’ouverture des travaux d’une session caractérisée par une forte participation des Premières dames : Mme Touré Lobbo Traoré, Mme Antoinette Sassou Nguesso du Congo, Mme Ikililou Dhoinine Hadidja Aboubacar des Comores, Mme Mariama Mame Sanha de la Guinée Bissau, Mme Aissata Mahamadou Issoufou du Niger, Mme Chantal Compaoré du Burkina, Mme Maria Da Luz Guebuza du Mozambique, Mme Djéné Kaba Condé de Guinée Conakry, Mme Dominique Ouattara de Côte d’Ivoire et Mme Viviane Wade du Sénégal.
On y notait aussi la présence de l’épouse du président de l’Union africaine (UA), Mme Jean Ping et de représentantes d’autres Premières dames. La revue finale procédera à l’évaluation de la Vision 2010, une initiative des Premières dames pour réduire l’incidence de la mortalité maternelle et néonatale dans les pays africains. Il s’agit d’un drame qui continue de préoccuper le monde. Malheureusement, les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirment, une fois de plus, cette situation. Chaque année, le monde enregistre 500 000 décès maternels et 11 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans.
Ce sinistre tableau a incité les Premières dames africaines qui assurent le leadership dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, de développer font un plaidoyer dans le cadre de la Vision 2010. Elles n’entendent plus voir mourir leurs soeurs et enfants dans certaines conditions. Elles veulent donc obtenir des pouvoirs publics, mais aussi des partenaires techniques et financiers, un engagement et un soutien en faveur de stratégies nationales efficaces de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Il convient cependant de noter que la réduction de la mortalité maternelle et néonatale sur notre continent, n’est pas l’affaire des seules épouses de chefs d’Etat.
Elle nécessite la mobilisation de toutes les compétences face à un fléau qui interpelle la conscience humaine car il est inadmissible de continuer à voir les Africaines mourir en couches, faute de soins de santé de qualité. Toutes les actions engagées dans ce combat s’inscrivent dans une vision globale d’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. L’histoire de la Vision 2010 a commencé à s’écrire à Bamako en 2001, a expliqué Mme Touré Lobbo Traoré qui a rendu hommage à la Première dame d’alors, Mme Konaré Adam Bâ, pour le rôle majeur qu’elle a joué dans l’organisation de cette belle initiative.
La revue actuelle s’attachera à faire le point des acquis et des insuffisances dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, engagée dans les pays africains, notamment ceux de la région ouest et centre. Nous sommes, a précisé l’épouse du chef de l’Etat, à l’heure du bilan, c’est-à-dire de l’évaluation des programmes, des stratégies et politiques mis en œuvre pour atteindre les objectifs contenus dans la Vison 2010 à savoir réduire la mortalité maternelle de 50% d’ici 2010 par rapport à son niveau de 2001 et de 30% la morbidité maternelle et néonatale pour la même période.
Cette Vision 2010, était-elle trop ambitieuse ? Assurément non, a jugé la Première dame en soulignant la somme d’ambition nécessaire pour faire reculer le fléau de la mortalité maternelle et néonatale que les prouesses de la médecine rendent chaque jour un peu plus inacceptable. Mme Touré Lobbo Traoré a souligné à ce propos les avancées enregistrées dans notre pays dans le cadre de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale : « les progrès accomplis, au cours des dix dernières années, même insuffisants, sont le fruit de l’engagement de nos chefs d’Etat, de gouvernement, avec l’appui de pays amis et institutions partenaires qui soutiennent nos politiques ». A titre d’exemple, elle a cité la gratuité de la césarienne depuis 2005, du traitement antipaludique pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Il y a eu aussi la gratuité des antirétroviraux depuis 2006 et la multiplication des centres de prévention de la transmission mère-enfant du Vih/sida (PTME) à plus de 300 sites fonctionnels aujourd’hui. L’intervention de la Première dame du Mali a été précédée de celles du maire du District, Adama Sangaré, et du représentant résident de l’Unicef, chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF), Marcel Rudasingwa. Le premier a rappelé la sensibilité et l’engagement des Premières dames pour les causes majeures et les a remerciées d’avoir montré la voie du salut.
Le chef de file des partenaires a, lui, relevé que l’analyse des acquis imposera trois évidences aux Premières dames. Il s’agit, a-t-il énuméré, de la part du budget de la santé qui croit lentement par rapport aux besoins ; de l’insuffisance des ressources humaines, notamment les sages femmes et des procédures de décaissent assez lourdes. Le président de la République a, lui, souhaité, aux Premières dames d’Afrique de l’Ouest et du Centre, la bienvenue en terre africaine du Mali avant de leur demander de transmettre ses chaleureuses et fraternelles salutations à ses homologues africains. Amadou Toumani Touré a ensuite solennellement ouvert les travaux. Il recevra aujourd’hui à Koulouba, les Premières dames qui visiteront ensuite le Parc national du Mali. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, des membres du gouvernement, des élus de la nation, des représentants du corps diplomatique et du directeur exécutif de l’Onusida, notre compatriote Michel Sidibé. Il y a avait aussi des points focaux nationaux, des points focaux de Premières dames et de nombreux experts.
jeudi 6 octobre 2011