Vente de produit sanguin : Le projet de loi relatif au sang humain et ses dérivés, une solution ?

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Bien que strictement interdits au Mali, la vente et l’achat du sang n’échappent toujours pas au circuit frauduleux. Selon le directeur général du Centre national de Transfusion sanguine (CNTS), Dr. Amadou B. Diarra, l’adoption du projet de loi relatif au sang humain et ses dérivés va mieux cerner la problématique. 

Le directeur général du Centre national de Transfusion sanguine (CNTS), Dr. Amadou B. Diarra, à la conférence de presse de la semaine de collecte de sang de l’association Swch-Africa, vendredi dernier, a été interpellé sur l’épineuse question de la vente de sang « par certains personnels de santé ».

Le CNTS, selon son directeur général, est en train de combattre de pieds fermes ce phénomène.  « Le réseau existe partout, mais c’est à la population de nous aider à les démanteler parce que ça porte préjudice à l’image du centre, mais également contribue à décourager les donneurs volontaires », a-t-il laissé entendre.

Pour Dr. Amadou B. Diarra, ceux qui achètent ces poches de sang courent un danger à leur patient.  « Le sang doit être conservé entre 2 et 6°C de température. Quand la chaîne de froid est entamée, elle ne doit être rompue que lorsqu’on doit transfuser le patient en question », précise-t-il. Et d’ajouter que les portes du centre sont grandement ouvertes à tous ceux qui sont prêts à les aider dans cette lutte. « Toute personne prise dans la vente du sang, qu’il soit personnel du CNTS ou d’autres structures sanitaires, sera remise à la police », a-t-il prévenu.

Quelle sanction pour les personnes interceptées ? « Toute vente de produit de sang est interdite au Mali », précise le directeur général. Il affirme que « leur service travaille avec un arrêté de 1992. Un arrêté, note-t-il, « qui ne clarifie pas bien les sanctions au niveau des textes ».

Selon le conférencier, il y a un projet de loi actuellement sur la table du gouvernement qui prend en compte cet aspect. « Le présent projet de loi prend en compte tous les aspects des sanctions, aux amendes jusqu’aux emprisonnements en fonction de la gravité des faits. Il est déjà passé en conseil des ministres. Il reste maintenant que le projet passe devant l’assemblée ou le CNT pour l’adoption », a-t-il annoncé.

En effet, le conseil des ministres, en sa session du 6 novembre 2019, a adopté le projet de loi relatif au sang humain et ses dérivés. Selon le ministère de la Santé et du Développement social, « le présent projet de loi vise à renforcer le cadre juridique national par la prise en compte des nouvelles connaissances scientifiques en matière de transfusion sanguine ». 

Le projet de loi adopté permettra, selon le ministère, d’améliorer la disponibilité du sang humain et ses dérivés à l’échelle nationale et de clarifier les rôles des différents acteurs. Une loi qui va mettre fin à la vente dans les centres de santé ?  Beaucoup l’espèrent.

Kadiatou Mouyi Doumbia 

 

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