Vaccination saisonnière et chimio-prévention du paludisme saisonnier : La nouvelle stratégie fait ses preuves

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Le lundi 6 août 2021 a eu lieu à Bamako, la présentation des résultats des recherches sur la vaccination saisonnière avec le vaccin RTSS (Mosquirix) en combinaison ou pas avec chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS). Lesdites recherches ont été conduites par l’équipe du Professeur Alassane Dicko au MRTC, en collaboration avec l’équipe du professeur Jean Bosco Ouedraogo de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé au Burkina Faso et celle du professeur Sir Brian Greenwood de London School of hygiène and Tropical Médicine, du Royaume-Uni qui aurait la coordination. 

La présentation a eu lieu à la faveur d’une conférence de presse organisée par le Programme national de lutte contre le paludisme. A noter que ces résultats ont été publiés dans la très prestigieuse revue scientifique américaine « New England Journal of Médicine », le 25 août 2021 et sont en train de faire l’objet de beaucoup de commentaires dans la presse internationale. Environ 6 000 enfants âgés de 5 à 17 mois dont 3 143 au Mali notamment à Bougouni, Koumantou et Ouelessebougou et le reste à Houndé au Burkina Faso ont été inclus dans l’étude en avril 2017. Ils étaient répartis individuellement en trois groupes. Les enfants du groupe 1 ont reçu la CPS seulement en 2017, 2018 et 2019. Les enfants du groupe 2 le vaccin RTSS d’avril à juin 2017 et une dose de rappel en juin 2018 et en juin 2019. Les enfants du groupe 3 ont reçu la combinaison des deux interventions.  A entendre le Pr. Dicko, les enfants qui ont reçu le vaccin RTSS, seulement ont un niveau de protection contre le paludisme similaire à celui de la CPS.

Comparée à la CPS seule, l’addiction du vaccin RTSS à la CPS réduit davantage l’incidence des hospitalisations pour le paludisme grave de 70 % et celle des décès liés au paludisme pourrait être obtenue avec l’ajout du vaccin RTSS à la CPS chez les enfants de moins de 5 ans. A rappeler que la CPS est une stratégie de lutte contre le paludisme recommandée par l’OMS depuis 2012 et largement mise en œuvre au Mali, au Burkina Faso et les autres pays du sahel. Elle consiste à administrer des médicaments antipaludiques aux enfants pendant la période de haute transmission pour prévenir le paludisme. Près de 22 millions d’enfants ont reçu la CPS en 2019 selon l’OMS.

A en croire M. Dicko, la vaccination saisonnière avec le vaccin RTSS s’est également avérée aussi efficace que la CPS pour protéger contre les accès palustres paludisme clinique. Selon le rapport mondial sur le paludisme 2020 de l’OMS, il y a eu 229 millions de cas de paludisme et environ 409 000 décès dus au paludisme en 2019, la plupart survenant chez des enfants de moins de cinq ans. 94 % des cas et des décès surviennent en Afrique au sud du Sahara. Ce qui dénote un  progrès de baisse des cas et des décès dus au paludisme ces dernières années dans la plupart des pays.

L’étude a été financée par le Medical Research Council du Royaume-Uni et le Centre pour l’innovation et l’accès aux vaccins de PATH. Le vaccin RTSS a été donné par GlaxoSmithKline.

 

Ibrahima Ndiaye

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