La campagne de vaccination anti-Covid-19, avec les molécules Johnson & Johnson, a commencé, hier lundi dans la capitale malienne. Sur les 151 000 doses réceptionnées, 11 320 sont reparties entre les Centres de santé de Référence (CSréf) des Communes IV et VI de Bamako retenus pour les vaccinations.
Les autorités en charge de la lutte contre la Covid-19, pour une meilleure coordination, ont concentré la vaccination dans deux Centres de santé de référence, un sur chacune des deux rives. Les Bamakois se font vacciner aux CSRéf de Lafiabougou en Commune IV et de Sogoninko en Commune VI.
Les 151 000 doses de Johnson & Johnson réceptionnées le 5 août dernier sont reparties comme suit : 31 750 pour Kayes, 63 060 pour Mopti 30 050 pour Tombouctou, 8010 pour Gao, 1540 pour Kidal 2440 Taoudenit, 1080 Ménaka, 11 320 pour Bamako et niveau central 1950.
C’est dans une ambiance bruyante que la journée a débuté hier au CSRéf de Sogoninko. « Depuis qu’on a commencé la vaccination ce matin, les gens viennent petit à petit. On espère que les populations continueront à sortir pour venir se faire vacciner », confie Mme Sidibé Kadidiatou Samaké.
Fatoumata Sacko, enseignante, pour sa part, ajoute : « je suis très contente que la vaccination recommence enfin. J’étais vraiment impatiente de me faire vacciner. Maintenant, je serai tranquille dans ma tête ». Moussa Traoré, commerçant, renchérit : « j’étais pressé que cette vaccination commence. En réalité, mes déplacements sont très limités à cause de la carte de vaccination. ». Mohamed Ag Abdrahamane, artisan, « je voyage beaucoup du coup, je me fais vacciner pour avoir la carte de vaccination. C’est vraiment ma motivation réelle ».
Pendant que la vaccination suit son cours dans les centres, la cérémonie officielle de lancement de la 2eme phase de anti-covid-19 Johhson & Johsson se tenait sur le terrain Chaba de Lafiabougou en présence du Premier ministre, de la ministre de la Santé et du Développement social, des professionnels de la santé et également des partenaires techniques et financiers.
Le vaccin Johnson & Johnson est destiné uniquement aux personnes n’ayant jamais fait de vaccination anti-covid-19 et les cibles sont les personnes âgées de 18 ans et plus.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaire Mondiales Canada
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Première campagne de vaccination :
Les leçons
Au Mali, la première campagne de vaccination a commencé en fin mars après que le ministère de la Santé et du Développement social ait réceptionné 396 000 doses du vaccin AstraZeneca. Elle est loin d’avoir été une réussite. Quelles leçons tirer de cette campagne ?
Selon Oumar Diallo, communicant, spécialiste en communication sociale, « la campagne anti covid-19, tout comme la campagne de vaccination au Mali, ont pâti de l’amateurisme des médecins. Ils se sont érigés en communicateurs, et cela a été contre-productif », dit-il.
La communication sociale est un ensemble d’actes communicatifs dont l’objectif est de modifier certaines représentations ou comportements. La vaccination anti-Covid-19, parce qu’elle suscitait de la peur, a vu naître toute sortes de fake-news, souvent appuyées par des images tronquées et truquées.
« Une communication sociale bien menée permet de transmettre des valeurs pour créer et renforcer plus de liens de solidarité ; informer sur des problèmes à caractère social pour ensuite faire prendre conscience ; donner une voix et des pouvoirs aux personnes et surtout changer des idées ou des attitudes qui pourraient être mauvaises pour les personnes aussi bien au niveau individuel que collectif », ajoute Diallo.
Selon le Dr. Seydou Ouattara, chef du service épidémiologique de la direction générale de la santé, chargé de la supervision des centres de santé, le Mali a eu des insuffisances de communication. Cela a beaucoup joué en notre défaveur. « Nous avons eu du mal à arrêter les rumeurs qui circulaient sur les réseaux sociaux et qui allaient dans tous les sens », dit-il.
Les populations n’ont pas été sensibilisées comme il se doit. Notre interlocuteur note également des insuffisances dans l’implication des communautés, des défaillances dans la gestion des rumeurs et un grand manque d’accompagnement des autorités.
Pour la nouvelle campagne de vaccination, les autorités sanitaires affirment avoir tiré les leçons et comptent impliquer plus les spécialistes de la communication à travers le centre national pour l’information, l’éducation, la communication et la sensibilisation, Cniecs.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains, Affaires Mondiales Canada