Les vaccinations anti-Covid-19 avec AstraZeneca se sont terminées en juillet dernier. Les personnes ayant reçu les doses sont-elles à l’abri pour de bon ou leur faudrait-il, comme cela se voit de plus en plus, une dose de rappel ?
Le Mali durant la première phase de la vaccination anti-Covid-19, avait mis la priorité d’abord sur le personnel soignant, ensuite les malades chroniques et enfin les 50 ans et plus. Le Mali avait reçu 396 000 doses de vaccin AstraZeneca, sur lesquelles il n’avait pu utiliser que moins de 60 000 et dont la date de péremption était le 10 juillet 2021. Dans le cadre de l’initiative Covax, le Mali avait dû « prêter » le reste de son stock à des pays voisins. Cependant, certains avaient reçu une première dose, et la date de leur rappel arrivait à un moment où le Mali n’avait plus de vaccin. Ces vaccinés ont reçu une première dose du vaccin AstraZeneca alors que le Mali vient de recevoir du Johnson & Johnson Janssen. Comment cela va se passer ? Devront-ils tout « reprendre » ? Serait-il possible de « compléter » avec Johnson & Johnson Janssen ?
Selon le Dr. Ibrahim Diarra, directeur de la cellule d’immunisation, de la cellule de lutte anti-Covid-19 au Mali, les personnes ayant reçu la première dose d’AstraZeneca ne sont pas concernées par le vaccin Johnson & Johnson Janssen. Le délai entre la première dose et le rappel est de trois mois. Ces personnes doivent attendre l’arrivée des nouvelles doses d’AstraZeneca, qui vont bientôt arriver au Mali dans les semaines à venir.
« Pour les gens qui ont reçu AstraZeneca, nous avons des orientations de l’OMS qui sont claires : ils ne pourront pas faire de deuxième vaccination avec Johnson Johnson. Selon les conseils donnés, il ne faut pas faire deux molécules différents sur une même personne », précise le Dr. Diarra, directeur de la cellule immunisation.
« Ces doses qui arriveront probablement en septembre permettront de faire le rappel des personnes ayant reçu la première dose. Le Mali est inscrit à l’initiative Covax, qui est un ensemble de donateurs de vaccins pour les pays qui ont des difficultés pour acheter les vaccins. A travers cette initiative Covax, les Etats-Unis d’Amérique viennent de donner au Mali, 151 000 doses du vaccin Johnson & Johnson Janssen. Il y aura en plus d’autres doses d’AstraZeneca », dit le Dr. Diarra.
« Je voudrais préciser que toutes ces personnes ayant reçu la première dose d’AstraZeneca sont toujours dans le délai. Ils n’ont pas à s’inquiéter car le délai d’intervalle est de trois mois. Les secondes livraisons seront au Mali en septembre, il n’y a pas de souci à ce niveau », conclut le directeur de la cellule immunisation.
L’ambassade des États-Unis à Bamako annonce le don par le gouvernement des États-Unis de 151 200 doses du vaccin Johnson & Johnson Janssen contre la Covid-19, dans le cadre des efforts mondiaux du gouvernement américain pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Les vaccins donnés font partie de l’engagement des États-Unis à fournir initialement au moins 25 millions de doses à l’Afrique. Le gouvernement américain a coordonné les répartitions de vaccins par pays en étroite collaboration avec l’Union africaine et les autorités africaines de santé publique. Les doses de vaccins sont arrivées à travers la Facilité Covax, au Mali, le jeudi 5 août 2021, et ont été livrées au ministère de la Santé et du Développement Social.
Les 151 200 doses livrées le 5 août font partie de l’engagement des États-Unis à partager les stocks de vaccins américains avec le monde.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalisme pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.
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VACCINES CONTRE LA COVID-19
Le devoir de vigilance
AstraZeneca, Pfizer BioNTech, Johnson & Johnson Janssen, Moderna… De plus en plus de vaccins sont mis sur le marché. Le Mali est à son deuxième molécule : AstraZeneca et Johnson & Johnson Janssen. Certains, après s’être fait vacciner, relâchent les gestes barrières, pensant avoir une immunité totale et ne pouvant ainsi plus être contaminés et le transmettre. Cependant, qu’en est-il ? Le vaccin empêche-t-il d’attraper la Covid-19 et de le transmettre ?
C’est évident. Être vacciné confère davantage de protection face au virus de Covid-19 que de n’être pas vacciné du tout. Même s’il donne un niveau élevé de protection, le vaccin n’est pas infaillible contre le virus.
Au Mali, beaucoup de personnes n’ont pas encore été vaccinées contre la Covid-19 pour plusieurs raisons : certains ne croient pas à la vaccination, d’autres ne croient pas à AstraZeneca après toute la contre publicité qui a été faite. D’autres encore ont « attendus de voir ».
Cependant, ceux qui ont acceptés de se faire vacciner semble ne plus observer les précautions d’usage. Erreur, affirme les responsables de la cellule de lutte contre la Covid-19.
« Depuis que je me suis fait piquer, je me suis senti libéré. Effectivement, j’ai baissé la garde et je n’observais plus les mesures barrières. C’est avec la nouvelle variante qui sévit au Sénégal que j’ai recommencé à porter la bavette », explique Oumar Diarra, employé de banque, la cinquantaine.
Pour Awa Diallo, vendeuse au marché de Lafiabougou, « depuis que j’ai été vaccinée, je n’ai plus mis de gel ou de masque. Au marché, je n’ai plus peur des contacts ».
« Ceux qui ont été vaccinés et qui ont relâché la vigilance, pensant être à l’abri se trompent. Nous l’avons clairement dit durant la première phase de la campagne de vaccination : même si vous recevez les doses du vaccin, il faut continuer à respecter les mesures barrières et se protéger. Surtout maintenant qu’il y a la variante Delta dans beaucoup de pays », explique Dr. Diarra de la cellule immunisation du comité de lutte contre la Covid-19 au Mali.
« Les dispositions sont en cours, une conférence de presse sera faite pour communiquer des informations relatives à la vaccination par rapport aux doses qui ont été reçues. La cellule de communication s’active. Les vaccinateurs ont reçu les consignes et ils doivent continuer la chaîne d’information de bouche à oreille. Cette communication interpersonnelle est également importante pour informer les vaccinés », explique-t-il.
« On n’est pas à l’abri lorsqu’on est vacciné. Seulement on ne contracte pas les formes graves de la Covid-19. Il n’a pas été prouvé que le vaccin immunise une personne à 100 % », conclut notre interlocuteur.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalisme pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.
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VACCIN ANTI COVID-19
La nouvelle stratégie de vaccination avec Johnson & Johnson Janssen
Après le vaccin AstraZeneca périmé le 10 juillet dernier, le Mali a reçu le jeudi dernier 151 000 doses du vaccin Johnson & Johnson Janssen. Comment ces doses seront-elles réparties ?
A travers l’initiative Covax, le Mali a réceptionné 151 000 doses du vaccin Johnson & Johnson Janssen le jeudi 5 août. La vaccination n’a pas encore commencé mais comment ces doses seront-elles réparties par les autorités chargées de la lutte contre la Covid-19 ?
Le gouvernement du Mali, depuis l’apparition de la Covid-19, a élaboré une « Stratégie de Prise en Charge des Cas et Rupture de la Chaine de Transmission ». Cette stratégie met l’accent sur la mise en place d’un centre d’isolement, d’un centre de confinement, de 3 centres de traitement, la mobilisation des matériels et équipements et des ressources humaines. Donc, cette stratégie a déjà élaboré une stratégie vaccinale qui a fait ses preuves avec l’administration des vaccins AstraZeneca.
« 151 000 doses, c’est comme une goutte d’eau dans le désert. Nous allons prioriser les zones qui sont beaucoup plus à risque comme Bamako, Kayes et les zones qui n’avaient rien reçu lors de la première campagne de vaccination. Il s’agit de Mopti et des autres régions du nord », déclare Dr. Ibrahim Diarra, directeur de la cellule immunisation de la commission de lutte contre la Covid-19.
Le Comité scientifique, bras technique du gouvernement en ce qui concerne la lutte contre la Covid-19, a fait des propositions aux autorités en ce qui concerne les doses de Johnson & Johnson Janssen. En terme d’épicentre de la maladie, c’est Bamako qui est le plus exposé après c’est Kayes. « Donc les premières doses que nous venons de réceptionner vont être réparties entre Bamako, Kayes et les régions du nord à partir de Mopti », explique Dr. Diarra.
« Les autres régions qui n’en auront pas cette fois-ci, seront servies lors des deuxième et troisième livraisons dans les semaines à venir. Sur le plan mondial, c’est la disponibilité des vaccins en quantité qui pose problème, si bien que souvent, l’Organisation mondiale de la Santé (OMVS), est obligée de servir des vaccins aux pays africains de façon séquencée », signale notre interlocuteur.
Le Comité assure que toutes les régions sont des zones à risque. « Mais pour cette première livraison, nous avons décidé de prioriser les régions de Bamako, Kayes et les régions à partir de Mopti parce que ces régions du nord n’ont pas abrité la première phase de la vaccination », ajoute Dr. Diarra.
« Les 151 000 doses qui viennent d’arriver sont insuffisantes. C’est comme une goutte d’eau dans le désert. Mais nous espérons que les Américains vont encore tenir promesse, puisque ce n’est pas la seule livraison attendue non seulement pour Johnson & Johnson Janssen, mais aussi pour AstraZeneca. Pour que les régions ayant reçu la première dose d’AstraZeneca en plus de Bamako puissent avoir leur deuxième dose et pourquoi pas ouvrir la voix à ceux qui n’ont pas encore reçu de doses », conclut le Dr. Diarra, directeur de la cellule immunisation.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalisme pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.