La crise sanitaire de la COVDI19, jumelée aux grèves des enseignants, ont fait perdre une année académique aux étudiants de la faculté des sciences et techniques du Mali.
-maliweb.net- C’est un secret de polichinelle que les universités et les écoles maliennes vivent des crises depuis des années. Chaque année, les grèves des enseignants, professeurs, et celles des étudiants perturbent l’année académique. La pandémie de la maladie à coronavirus et les mesures de restrictions instruites par les autorités, ont occasionné du retard sur le bon déroulement des cours au niveau des universités en général. Quant à la faculté des sciences et techniques de Bamako, à cause des grèves, et la pandémie, a déclaré l’année 20219-2020 blanche pour ses étudiants, nous informe le Dr Moussa Tamboura secrétaire permanent des sciences et techniques de Bamako.
« Bien avant la crise sanitaire, notre administration avait eu une incompréhension avec l’AEEM sur la question de répartition et distribution des tablettes offertes par l’ancien Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Cette situation avait alors entraîné une certaine perturbation sur le bon déroulement des cours. Notre souhait était de les distribuer aux étudiants les plus méritants, ce qui n’a pas été apprécié par l’AEEM, face à cette situation il y a eu un arrêt des cours à cause du climat d’insécurité installée. », explique le secrétaire permanent de la FST.
Avant de poursuivre, qu’avec la grève observée par les professeurs et la fermeture des écoles pour raison de COVID9, les étudiants n’ont eu qu’un seul mois de cours, et les évaluations n’ont pas pu se tenir, aussi l’année 2019-2020 n’ a pas été validée. « Tous les étudiants ont perdu l’année 2019-2020 à cause de toutes ces perturbations, il y a eu les grèves, la COVID et professeurs sont partis en vacance, il n’ y a pratiquement pas eu de cours l’année dernière», déplore-t-il. Et de rassurer que les mesures de protection contre la COVID19, sont bien respectées par le corps professoral et les étudiants. Plus, le Dr Moussa Tamboura, affirme que les étudiants en chimie et biologie, ont été mis en contribution pour fabriquer des gels désinfectants qui sont mis à disposition du public au niveau de la faculté.
Selon le secrétaire général de l’AEEM (association des élèves et étudiants du Mali), Sirima Seydou Niaré, les étudiants ne sont nullement responsables de ces perturbations. « Nous ne sommes pas allés en grève car nous voulons la stabilité, ce qui nous a amené à préférer la voie de la négociation, nos doléances sont jusque-là sur la table des négociations », se défend le secrétaire général de l’AEEM qui poursuit en disant que la COVID19 n’a pas réellement impactée sur les étudiants. « Nous ne pouvons pas dire que la COVID19, a impacté sur les étudiants car nous n’avons pas enregistré de cas dans nos facultés. », déclare-t-il. Et de poursuivre, qu’ils ont cependant observé les mesures de protection à savoir porter des masques et observer les mesures de distanciation sociale.
Le Secrétaire général de la fédération des Parents d’élèves du Mali, Yacouba Dembélé, pour sa part, déplore la non- implication des parents dans les stratégies de lutte contre la COVID19. « Les grèves des enseignants et la COVID19 contribuent énormément à la crise scolaire. Entre la grève des enseignants et la crise sanitaire, le cycle de la formation a été fortement perturbé. Nous avons plusieurs fois rencontré les enseignants et le gouvernement pour éviter les grèves, malheureusement cela n’a point abouti enfin. S’agissant de la COVID19, nous avons pu constater que contrairement à qui se disait, le matériel n’était pas disponible partout. Au niveau de certaines écoles le dispositif de lavage des mains était absent ». Pour Monsieur Yacouba Dembélé, il y a un relâchement des populations à se protéger de la COVID19, et il rappelle le gouvernement à ses responsabilités pour le respect des mesures barrières.
Pour Oumou Traoré, étudiante en Licence informatique, les étudiants restent les grandes victimes des différentes crises qui touchent les écoles. « Nous sommes les grands perdants. Si nous ne sommes pas dehors parce que les professeurs grèvent, nous le sommes à cause de l’AEEM. Et la COVID19 n’a rien arrangé, les étudiants qui n’ont pas leurs parents à Bamako, ont encore plus souffert que nous autres de tout ça. Mais ça ne change pas, le mieux c’est d’aller dans une école privée ou de sortir du pays quand on a les moyens », se lamente la jeune étudiante d’un ton impuissant.
En effets, dans les structures privées, la vigilance semble de mise sur les mesures barrières, un dispositif de lavage des mains fonctionnel, le masque exigé et les enseignants dispensent les cours normalement à vu d’œil.
Khadydiatou SANOGO/Ce reportage est publié avec le soutien de JDH/JHR-Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.