TRAFIC : La drogue au vu et au su de tous

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Lorsque vous entendez un Malien parodier des sourates du saint Coran ou parler à l’envers sur une place publique, il est à coup sûr à la quête de sa dose quotidienne de drogue qui se vend comme du petit pain à Bamako.

L’écoulement des stupéfiants dans la capitale n’est plus en cachette. En effet, il suffit de faire un tour dans les gares ou bars pour s’en procurer. Pourvu que l’on puisse parler le verlan de ce milieu interlope.

La consommation de drogues à Bamako devient de plus en plus un phénomène inquiétant. On en trouve un peu partout sous diverses formes et avec des personnes bien organisées ou en tout cas qui connaissent bien les clients. Toutes les communes du district sont concernées, mais les quartiers qui offrent le plus de stupéfiants sur le marché sont dans les communes I, II, III, IV et VI.

A Missira et Médina-Coura (Commune II), notamment sur la promenade des Angevins et l’avenue Al-Qods, malgré la présence d’un commissariat de police, les drogues y circulent à flot. Là-bas, il est difficile de faire la différence entre consommateurs et revendeurs.

Un peu vers Bagadadji non loin de la Grande mosquée au milieu des véhicules en transports en commun, l’odeur du chanvre indien et le café panaché vous prend à la gorge et peut, mine de rien, enivrer les âmes sensibles.

En Commune IV, particulièrement au « tournant Magnan » ce sont des apprentis et des petits revendeurs d’articles divers qui s’adonnent à la vente et à la consommation de stup.

Sur la rive droite, à la Gare routière de Sogoniko, on en trouve avec des vendeurs de café, des apprentis chauffeurs et même avec des citoyens a priori au dessus de tout soupçon (les mendiants ou des invalides).

Là-bas, il faut comprendre le jargon pour en avoir, car chaque type de drogue a un nom. Ainsi les avertis ou du moins les consommateurs et les revendeurs ne vous écoutent que lorsque vous parlez de : « bléblé, laguiné, denkeledemèba, wusulan, gabakuruni, cri-cra, coc, ou vrai-tabac ».

Idrissa Sako

 

M. K.  : A la charge de ses parents

M. K., un jeune de 28 ans, est victime de la drogue. Vivant avec ses parents dans un quartier chic de la capitale, il avait tout pour réussir.

De père fonctionnaire international, il est aujourd’hui condamné, car atteint d’un gravissime mal du cœur. Ses parents ayant des moyens l’amenaient constamment à l’hôpital pour lui épurer le sang.

Aujourd’hui, condamné à vivre dans la solitude, il constitue une véritable charge pour ses parents.

Amadou Waïgalo

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