Ténenkou : la guerre contre la poliomyélite se poursuit

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Ce cercle est exempt de cas déclaré de poliomyélite. Mais, des mesures préventives sont prises pour prémunir même les enfants vaccinés.

La poliomyélite n’est peut être plus un problème de santé publique au Mali. Mais la situation épidémiologique demeure inquiétante. Car on assiste par endroit à une résurgence de la maladie. Selon le médecin chef du CSREF de Tenenkou, le Dr Amadou Tiémoko Coulibaly, il s’agit d’une infection virale très contagieuse touchant principalement les enfants de moins de 5 ans. Tout débute selon lui par une fièvre à 39°. En 2 ou 3 jours ; s’installent les paralysies surtout des membres inférieurs. Une infection sur 200, dit le médecin se solde par une paralysie irréversible des jambes. D’après le Dr Coulibaly la transmission du virus se fait par l’eau, des aliments contaminés ou par sécrétions pharyngées d’une personne infectée et qu’il existe 3 types de virus. C’est le type 3 qui est le plus dangereux selon lui. Le Mali est sur le point d’éradiquer définitivement le mal par des campagnes répétitives de vaccination. A Tenenkou par exemple en 5è Région on ne rencontre plus d’enfants paralysés du fait de la poliomyélite.

Le Nigéria était le seul pays d’Afrique qui a enregistré le plus grand nombre de cas d’infection soit 21 cas. L’Afrique qui ne représente qu’un pour cent de la prévalence mondiale est en passe d’éradiquer le mal. Selon le Dr Youssouf Traoré consultant de l’OMS, le Mali qui était à 4 cas, s’est retrouvé à 7 cas l’année dernière et cette année 9 cas ont été confirmés (Mopti en tête du peloton avec 4 cas, Sikasso 3 cas, Tombouctou 2 cas, le district de Bamako 1 cas). Deux cas du Mali ont été importés de la Côte d’Ivoire et de la Guinée. A Tenenkou malgré le bon pourcentage de la dernière vaccination, l’équipe du monitorage a retrouvé après le passage des vaccinateurs, sept enfants non vaccinés. Selon les spécialistes l’importation du virus de d’autres pays, la pauvreté des pays africains, l’analphabétisme et la réticence de certains parents à la vaccination ainsi que la méconnaissance même de la maladie sont autant de facteurs qui facilitent la persistance de la maladie. Tenenkou a décidé de venir au bout des derniers poliovirus sauvages. Pour faire face à cette épidémie, le CSREF de Tenenkou avec l’appui technique et financier de ses partenaires au développement comme l’OMS, l’UNICEF, le Rotary international, vient d’organiser cette année, une sixième campagne des JNV antipolio. Le sous préfet de Tenenkou Namankan Touré, représentant le préfet, a donné ce vendredi 28 octobre 2011, le coup d’envoi de cette campagne au domicile du Pasteur de Tenenkou en donnant deux premières gouttes précieuses à un bébé. En faisant ce geste qui sauve, le représentant du pouvoir public a dit à la population : « la victoire est à nos portes, les moyens à notre portée, alors ne baissons pas les bras. Seule la vaccination protège ! ».

Pendant quatre jours, sur 66 380 enfants de 0 à 59 mois ciblés, 69 717 enfants ont été vaccinés avec près de 80 000 doses de vaccin par 334 vaccinateurs repartis en 167 équipes dans les 21 CSCOM du cercle sous l’œil attentif de 51 superviseurs locaux, 2 superviseurs régionaux, 1 consultant et un moniteur indépendant OMS/Mali qui ont suivi de bout en bout les opérations sur le terrain. Cette présente opération a donné un taux de couverture vaccinal de 105,03% contre au total dans la région de 872 319 enfants vaccinés avec un taux de 105,67%. L’on se rappelle que dans le souci de renforcer l’immunité des enfants pour interrompre la circulation Polio Virus Sauvage, Tenenkou avait déjà effectué deux autres tours de ratissages et la dernière campagne de vaccination a atteint 106,61%. Occasion pour le consultant de l’OMS et le préfet adjoint Issoufiana Maïga, qui présidait la réunion du comité de pilotage de ces JNV contre la polio à Tenenkou, d’appeler à persévérer dans l’effort, tout en corrigeant les insuffisances. Parallèlement à Tenenkou on continue les vaccinations de routine. Parce qu’un rapport récent du Conseil de Surveillance de l’Initiative Mondiale pour l’Eradication de la Polio (CSIMEP), s’inquiète de la capacité du Mali comme d’autre pays affectés, à respecter l’objectif global d’éradication de la polio d’ici 2012 à moins que des mesures efficaces soient rapidement mises en pratique.

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