L’opération consiste à remonter l’information sanitaire par l’utilisation du téléphone mobile.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont devenus au fil des ans un moyen incontournable de renforcement du système de santé grâce, entre autres, à la démultiplication de l’enseignement. Le développement de la télésanté et de l’informatique médicale inscrit dans le Programme de développement sanitaire et social (PRODESS) atteste de la volonté des pouvoirs publics d’utiliser les TIC dans le domaine sanitaire. Cette volonté s’est aussi matérialisée par la création d’une Agence de télésanté et d’informatique (ANTIM), un établissement public à caractère scientifique et technologique doté d’une autonomie de gestion, et la mise en place d’un site web du ministère de la Santé. Malgré ces avancées significatives et les efforts du département à travers ses services spécialisés, la remontée de l’information sanitaire de qualité reste problématique, handicapant la prise de décision et réduisant l’efficacité du système sanitaire. L’accès à l’information en temps réel dans le système de santé étant nécessaire à l’amélioration de la santé des populations, la mise en place d’une flotte mobile pour la santé apparaît comme un bon moyen d’améliorer la disponibilité et la qualité des données factuelles ainsi que la prise de décision. La méthode va réduire les pertes d’information lors du recueil sur les supports papiers et lors de la transmission radiophonique des données. Dans le même temps, elle va améliorer les standards d’exploitation des données et le circuit de recueil et de remontée des informations. On va le vérifier avec le lancement, voilà deux mois, du projet d’utilisation de la téléphonie mobile pour la surveillance des décès maternels, néonatals ainsi que le monitorage des produits de la contraception.
Ce projet s’appuie sur une collaboration entre la direction nationale de la santé, l’ANTIM et l’UNFPA (le Fonds des Nations Unies pour la population). Notre système de santé entre ainsi de plain-pied dans l’utilisation des technologies mobiles pour supporter les services de santé connue sous le nom de mHealth. Ce nouveau concept constitue un moyen efficace de transmettre de façon fiable et en temps réel des données sanitaires. La prise de décision s’en trouve accélérée et le système de santé amélioré. Pour que le mHealth donne son plein effet, le système de santé doit disposer d’une flotte mobile (de téléphones portables) qui jouera le rôle d’une autoroute par laquelle les données de santé passeront. Le ministère de la Santé et l’ANTIM en collaboration avec la société de téléphonie mobile Orange-Mali, ont ainsi déployé une flotte mobile de 590 lignes reparties entre Koulikoro et Ségou. Le lancement du projet a eu lieu lundi à l’hôtel de l’Amitié sous la présidence du ministre de la Santé, Mme Diallo Madeleine Ba. C’était en présence des directeurs généraux d’Orange-Mali, Alioune N’Diaye, et de l’ANTIM, le Dr Ousmane Ly, du secrétaire général du ministère des Postes et des Nouvelles technologies, Boubacar Sidiki Walbani, et du chef du cabinet du ministère de la Communication, Mme Rokia Cissé. L’ambition du projet, a précisé Mme Diallo Madeleine Ba, est d’équiper à terme chaque professionnel de santé afin de tirer le meilleur des technologies mobiles en faveur du système de santé malien.
Le directeur général d’Orange-Mali a expliqué que le partenariat que son entreprise scelle avec l’ANTIM est conçu autour d’un projet innovant, une première en matière de santé dans notre pays, en Afrique et dans toutes les filiales du groupe France-Télécom. Il permettra d’impulser le développement des usages de la télémédecine dans la prise en charge des patients grâce aux nouvelles applications du secteur des télécommunications. A travers ce partenariat, Orange-Mali souhaite soutenir les dynamiques engagées en matière de télémédecine dans notre pays. De nouvelles formes de pratiques médicales vont accompagner le déploiement de la télémédecine dans tous les districts sanitaires et dans la limite de la couverture de réseau Orange. L’opération favorisera l’innovation afin de répondre de manière transversale et pluridisciplinaire aux besoins de santé des patients. Alioune N’Diaye a demandé à l’ANTIM un usage expert de cet outil révolutionnaire pour la transmission et l’échange de données médicales fiables et exploitables à tout moment. Une convention relative à la mise en place effective du projet a été signée par les directeurs d’Orange-Mali et de l’ANTIM.