Pour lutter contre le paludisme, des chercheurs maliens, constitués de scientifiques, de spécialistes en engagement communautaire avec les parties prenantes travaillent à introduire dans la nature des moustiques génétiquement modifiés, incapables de se reproduire.
Considéré comme un projet de recherche, “Target Malaria” est un consortium de recherches à but non lucratif qui travaille pour mettre au point une approche novatrice basée sur une technologie nouvelle.
Pour ce faire, quatre villages de la région de Koulikoro vont utiliser des moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre l’anophèle, vecteur du paludisme.
Pour cette expérimentation, les villages de Tiénéguébougou, Ouassorola, Sogolombougou et Kaba Bougou sont retenus. Dans ces villages, l’équipe collecte des moustiques pour approfondir les informations sur le complexe Anophèles Gambiae. L’objectif est de réduire la transmission du paludisme en réduisant le nombre de moustiques. En plus, le but de ce projet, Target Malaria est de mettre au point une approche novatrice basée sur une technologie nouvelle qui arrêtera le paludisme avant sa transmission aux humains.
Pour Bakara Dicko, responsable de l’engagement des parties prenantes, “l’étape du Mali est à une étape précoce. Il s’agit de la première phase du projet appelé le moustique mâle stérile”.
Suivant ses explications, “dans un premier temps, l’équipe va travailler sur des moustiques Anophèles dont les mâles sont stériles et auto-limitatif en milieu confiné au laboratoire”. Et à M. Dicko d’ajouter que ce laboratoire répond aux normes internationales de biosécurité. “L’un des piliers du projet est l’engagement des parties prenantes. Nous dialoguons avec la population, le gouvernement, la société civile, les structures de recherches, les organisations de lutte contre les OGM, et toute personne ou organisation qui peuvent avoir un intérêt pour le projet afin d’avoir leurs observations et suggestions et identifier leurs préoccupations”, a précisé M. Dicko.
Aux dires de Bakara Dicko, “l’équipe va dialoguer avec le gouvernement du Mali en vue de développer un outil durable, économique et à long terme qui puisse lutter contre le paludisme. Il s’agit aussi de l’obtention de l’accord et l’approbation des parties prenantes, en complément des autorisations et permis réglementaire”.
Plus explicite, M. Dicko donne également des détails : “Le projet a été au niveau national. Tant qu’il y a des risques de santé, le projet ne sera pas autorisé. Ce sont des moustiques qui ne piquent pas. Ils seront dans un endroit bien protégés. Nous collaborons avec les autorités de tutelle, les conseillers externes et les communautés locales pour répondre aux préoccupations et d’identifier correctement les risques potentiels. Le moustique mâle stérile a fait l’objet d’évaluations scientifiques pour s’assurer qu’il ne comportait pas de risques significatifs pour la santé humaine, animale ou pour l’environnement”.
En clair, Bakara Dicko a précisé que l’idée est d’utiliser des moustiques mâles génétiquement modifiés qui transmettront un gène tueur à leur progéniture avant qu’elle n’atteigne l’âge de se reproduire. “Ces moustiques transgéniques n’ont aucune incidence négative sanitaire et environnementale “, a-t-il affirmé.
Précision de taille : ces moustiques ont une durée de vie de 2 à 3 semaines maximum et un rayon de déplacement de 200 mètres.
Adama Diabaté