Le ton n’était pas à la plaisanterie en ce samedi 30 novembre à la Maison de la Presse par les membres du Syndicat National des Pharmacies du Mali (SYNAPHARM) et du Syndicat Autonome des Pharmacies d’Officine Privée (SYNAPPO) qui étaient venus donner des explications aux journalistes suite à la suspension du service AMO dans les officines du Mali suite au retard de paiement de leurs prestations.
–Maliweb.net- D’entrée de jeu, le Dr Dia Cheek Oumar président du SYNAPPO expliquera que depuis l’adaptation au Mali en 2009 de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) qui est basée sur les principes de solidarité, de la contribution, de la mutualisation des risques et du tiers payant. L’assuré cotise d’abord six mois avant d’accéder à la prestation et tous les mois, les prélèvements sont effectués.
Et que les pharmaciens d’officine ont tenu à accompagner l’Etat et à faciliter l’accès aux médicaments de qualité à toutes les couches de la population dès le début du service AMO le 1er mai 2011. Dans le souci de renforcer cette politique sociale, les pharmaciens ont accepté de commencer la prestation AMO avant même de signer les contrats. « Aujourd’hui la majorité des pharmacies sont conventionnées et depuis neuf ans les pharmaciens préfinancent ce service et doivent être remboursés au plus tard 15 jours après le dépôt des factures selon l’article 40 de la convention sectorielle liant la CANAM signé à Bamako , le 18 avril 2011 » Raconte Dr Dia en face des journalistes.
Que dire l’article 40 de la convention « Caisse Nationale d’Assurance Maladie du Mali) et les officines privées. (La caisse procède au paiement intégral du pharmacien dans un délai maximum de 15 jours à compter de la date de réception du décompte et ce par virement bancaire/chèque au compte indiqué dans le dossier d’adhésion. La Caisse adresse simultanément au pharmacien une lettre d’information précisant notamment le montant, la date et la référence du virement effectué ainsi qu’une note explicative des prestations payées. »
Depuis 9 ans de collaboration Dr Dia dira que des difficultés ont jonché le parcours à travers le retard récurrent de paiement ; la prescription de médicament non conventionnés ; la qualité insuffisante des feuilles de soin ; les rejets et ajustements non justifiés ; le contrôle imposé de la validité des feuilles de soins (cachet à sec, le code établissement, code du médecin, quantité des médicaments, les écarts de prix, etc.) Et les retards de paiement ont créé des tensions de trésorerie qui fragilisent leurs entreprises et entrainent pour certaines une faillite programmée. Car il s’agit de la survie de leurs pharmacies qui ne sont que des petites et moyennes entreprises ne bénéficiant ni prêt dans les banques. « Nous sommes à un niveau de rupture de médicaments dans nos officines pour faute de rembourser nos grossistes qui à leurs tours disent qu’ils n’en peuvent plus. Malgré les multiples promesses non tenues ont finalement entrainé une crise de confiance avec la CANAM. C’est malgré nous que nous avons suspendu le service AMO dans les pharmacies privées sur toute l’étendue du territoire suite à l’assemblée générale extraordinaire du 28 novembre 2019 car nous réclamons ce qu’on nous doit comme argent de prestation. A la date du 20 novembre l’INPS a promu de nous verser la somme 1,5 milliards FCFA et la CMSS 2 milliards. Mais pour que nous soyons dans nos droits intégral jusqu’en fin décembre pour mettre fin au problème, la CANAM nous doit 6 milliard FCFA » Nous fulmine Dr Dia
Selon leur cahier de charges, les pharmaciens du Mali demandent sept points :
1 -Le règlement de toutes les factures échues sans délai
2-le respect strict de l’article 40 de la convention sectorielle entre la CANAM et les Officines de Pharmacie.
3-l’instauration d’une pénalité en cas de retard de paiement.
4-le traitement correct de nos feuilles de soins (rejets, ajustements sans motifs valables)
5-le paiement d’un forfait pour le traitement des feuilles de soins.
6-l’arrêt du préfinancement de l’AMO par les pharmaciens.
7-la dématérialisation des feuilles de soins.
Dr Dia dira à la fin de ses explications que leurs souhaits que le Ministre Sidibe qui s’est engagé à faire payer les factures échues au plus tard le mardi 03 décembre puisse tenir sa promesse en cela ils verront ce qu’il a lieu de faire.
Bokoum Abdoul Momini/Maliweb.net