Suspension des services AMO par les pharmaciens privées : La version des faits des deux syndicats!

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Après neuf ans de collaboration avec la Caisse nationale d’Assurance maladie du Mali (Canam) en vue d’améliorer les indicateurs de santé jusque-là préoccupants et étendre la couverture aux soins de santé, les deux syndicats des pharmaciens privés (Synapham et Synappo) ont décidé, en fin de la semaine dernière, de suspendre leurs prestations AMO jusqu’au paiement intégral de toutes les factures échues entre les mains des responsables de la Canam. Pour donner d’amples explications sur les motivations de leur décision, les responsables de deux syndicats étaient, le samedi 30 novembre 2019, face aux journalistes, à la Maison de la presse.

 

D’entrée de jeu, le conférencier principal, Cheick Oumar Dia, a d’abord exprimé son regret que les pharmaciens soient poussés à prendre cette décision de suspension. “Nos entreprises ne peuvent plus supporter ces retards récurrents dans les règlements de factures. Notre outil de travail est nos médicaments. Tant que nous ne payons pas nos fournisseurs, nous n’avons pas accès aux médicaments. Nous ne demandons rien d’extraordinaire”, a-t-il déploré.

Par ailleurs, il a informé les hommes de médias que cela fait neuf ans que les pharmaciens préfinancent le service AMO, mais sont toujours confrontés à des retards récurrents de paiement des factures qui doivent, pourtant, intervenir selon l’article 40 qui les lie à la Canam dans un délai de 15 jours après dépôt des factures. Mais, ce n’est pas tout.

A l’en croire, durant les neuf ans de collaboration, les pharmaciens privés ont été aussi confrontés à beaucoup d’autres difficultés  telles que la prescription de médicaments non conventionnés, la qualité insuffisante des feuilles de soin, les rejets et ajustements non justifiés et le contrôle imposé de la validité des feuilles de soin (cachet à sec, le code établissement, code du médecin, quantité des médicaments, les écarts de prix). “Pour pallier ces difficultés, une commission paritaire composée de la Canam, de la Cmss, de l’Inps et les représentants des pharmaciens a été mise en place. Malgré la résolution de certains problèmes telle que l’attribution d’un code prescripteur, cette commission a rapidement atteint ses limites surtout face au problème récurrent du retard de paiement des factures. Les retards de paiement ont créé des tensions de trésorerie qui fragilisent nos entreprises et entrainement pour certains une faillite programmée. Les multiples promesses non tenues ont finalement entrainé une crise de confiance avec la Canam qui a, aujourd’hui, débouché à la suspension du service AMO dans les pharmacies privées sur toute l’étendue du territoire, suite à l’assemblée générale extraordinaire du 28 novembre 2019”, relate le conférencier.

Selon Cheick Oumar Dia, le retard dans le paiement de facture accusé à la Canam varie entre 2 à 4 mois. “Depuis notre décision, le ministre de la Santé et des Affaires sociales s’est, personnellement, impliqué pour la résolution de la crise et promet un règlement des factures échues d’ici le mardi 3 décembre 2019. Nous saluons son engagement et lui renouvelons notre confiance. Un état des lieux sera fait le mardi 3 décembre 2019 pour donner suite au mouvement”, a indiqué le conférencier.

Par ailleurs, Cheick Oumar Dia a parlé d’une rencontre entre le ministre en charge de la Santé et les syndicats. “Au cours de cette rencontre, nous avons remis un cahier de charges des pharmaciens du Mali au ministre dans lequel nous demandons, entre autres, en plus du règlement de toutes les factures échues sans délai, l’arrêt du préfinancement de l’AMO par les pharmaciens, la dématérialisation des feuilles de soins, le paiement d’un forfait pour le traitement des feuilles de soin, l’instauration d’une pénalité en cas de retard de paiement”, a dit le conférencier.

Mandé Youssoufa

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