Une enquête du magazine “60 Millions de consommateurs” tire la sonnette d’alarme sur la présence de produits dangereux pour les nourrissons.
Des résidus de substances toxiques ont été retrouvés dans la majorité des couches-culottes testées par le magazine 60 Millions de consommateurs, qui publie une enquête dans son numéro paru ce mardi 24 janvier. Sur douze références de couches testées, y compris des produits étiquetés « écologiques », dix contiennent au moins une substance indésirable, déplore le mensuel. Des composés organiques volatils (COV) irritants et neurotoxiques comme le toluène ou le styrène sont présents dans neuf des produits testés. Les teneurs sont inférieures aux seuils réglementaires, mais ces seuils ont été définis en cas d’inhalation : « Il n’y a pas aujourd’hui d’évaluation du risque pour le cas de couches appliquées directement sur la peau, toute la journée », souligne Victoire N’Sondé, auteur de l’enquête.
Un modèle, des couches Carrefour pourtant estampillées « Eco Planet », recèle en plus des traces de l’herbicide glyphosate, irritant et cancérigène probable, et d’hydrocarbures toxiques, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), selon le magazine. Joint par l’AFP, Carrefour a souligné que l’ensemble de ses couches « respect[ait] scrupuleusement la réglementation en vigueur ». Les « Baby Dry » de Pampers (marque de Procter & Gamble), de leur côté, contiennent des traces de deux autres pesticides classés cancérigènes possibles, ainsi que de dioxines et furanes, soupçonnés de perturber le système hormonal, selon l’analyse de 60 Millions de consommateurs. Seules deux références ne comportaient aucune des substances recherchées : celles de la marque de distributeur E.Leclerc et les couches « Love & Green », « seule couche écologique de l’essai qui réussit son pari ».
Les nourrissons sont « particulièrement sensibles aux substances toxiques »
Le magazine 60 Millions de consommateurs indique que ces substances sont présentes « à l’état de résidus » et « en dessous des seuils fixés par la réglementation », quand de tels seuils existent. Mais, les nourrissons étant « particulièrement sensibles aux substances toxiques […], le principe de précaution doit prévaloir » et « tout résidu soupçonné de risques toxiques doit être écarté des couches pour bébé », d’autant que les bébés sont déjà exposés à ces substances via leurs jouets ou l’alimentation. « Les bons résultats de deux marques de notre échantillonnage montrent que cet objectif est atteignable », ajoute 60 Millions de consommateurs.
Le magazine regrette par ailleurs que la réglementation n’oblige pas à afficher la composition des couches, contrairement aux cosmétiques et produits de toilette. Les couches-culottes sont essentiellement composées de cellulose (une fibre issue du bois), d’un film et d’un gel absorbant en matière plastique. Les substances toxiques pourraient provenir des solvants et des procédés chimiques employés lors de la fabrication, des produits servant à blanchir la cellulose ou encore des pesticides utilisés pour cultiver les céréales dont est issu l’amidon présent dans certains modèles, avance le magazine.