Stratégie Soins Essentiels dans la Communauté (SEC) : Garantir la survie des enfants de 0 à 5 ans

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Mener le plaidoyer auprès du Gouvernement, des Partenaires Techniques et Financiers et des acteurs du développement, en donnant plus de visibilité aux actions de prévention et de prise en charge menées par les agents de santé communautaires (ASC), telles étaient les ambitions de la mission itinérante de capitalisation des SEC qui vient de sillonner les régions de Kayes, Sikasso, Mopti et Ségou.
Organisée par le ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies en collaboration avec le Ministère de la Santé, avec l’appui technique et financier de l’UNICEF, elle a permis à un groupe de journalistes de toucher du doigt les impacts positifs de la stratégie Soins Essentiels dans la Communauté (SEC) et d’en apprécier les enjeux et contraintes.
Si les résultats obtenus par le Mali dans le cadre de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile sont encourageants, ils sont malheureusement encore très insuffisants. Parmi les stratégies développées au niveau communautaire pour faire face à cette problématique en vue d’atteindre les Objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le Développement (OMD), la mise en œuvre du paquet de soins SEC par des agents de santé communautaires (ASC) figure en bonne place.
Se définissant comme le continuum de la Stratégie Nationale pour la Survie de l’Enfant (SNSE) au Mali, les SEC sont un «ensemble de services et d’actions préventifs, curatifs et promotionnels, ayant une efficacité scientifiquement prouvée,  socialement acceptables, accessibles géographiquement et financièrement et mis en œuvre avec, et au sein de, la communauté pour réduire la morbidité et la mortalité au niveau des ménages et des familles». Leur cible principale est les enfants de 0 à 5 ans.
De juin 2011 à novembre 2012, 1 788 ASC ont été recrutés, formés, équipés et installés dans les régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti, grâce à un partenariat exemplaire entre l’Etat, les Collectivités et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) du Mali ainsi qu’entre les PTF eux-mêmes sur le terrain. D’un niveau minimum équivalent au DEF, ces ASC sont le plus souvent des ex matrones ou aides-soignants qui, après différents tests d’évaluation, ont suivi un cursus théorique et pratique avant d’être formellement recrutés et installés sur leurs sites respectifs.
Ces villages n’ont pas été choisis au hasard. Ils sont d’un accès géographique très ardu ou se situent dans un rayon de 5 à 20 kilomètres autour d’un Centre de santé Communautaire, dont le Directeur Technique est le premier superviseur de l’ASC, sous le contrôle, bien sûr, des Médecins Chefs des Centres de Santé de référence des aires de Santé concernées. Le plus souvent, ce sont les villageois qui ont fourni à leur ASC un logement et un local pour travailler sereinement, témoignage de leur forte adhésion à l’initiative.
En plus des éléments du paquet de soins relevant des relais communautaires (promotion nutritionnelle, distribution à base communautaire, pratiques familiales essentielles), l’ASC, qui couvre quelques villages satellites en plus de son site d’installation (en moyenne 1 500 habitants), a en charge les Soins Simples au Nouveau-né; la Planification familiale; la Prise en charge de la malnutrition modérée; la Prise en charge du paludisme simple par les CTA après diagnostic (Test de Dépistage Rapide); la Prise en charge de la diarrhée par les SRO / Zinc; la Prise en charge de la pneumonie (Infection Respiratoire Aigüe) par l’Amoxicilline et la Référence au CSCOM des cas compliqués.
Outre les médicaments et autres intrants gratuits et payants qui constituent sa dotation initiale, l’ASC est équipé de thermomètres, balances mère et enfant, bandes de Shakir pour le dépistage de la malnutrition, imperméables, bottes, vélo, lampes, et d’outils de collecte de données et de procédures de consultation, comme les fiches intégrées de prise en charge des enfants malades, les registres de consultations curatives et les fiches de gestion financière, entre autres.
D’avril 2011 à mars 2012, les ASC déjà installés ont pris en charge 17 227 cas de paludisme, 9 522 cas de diarrhées et 12 560 cas d’IRA chez des enfants de 0 à 5 ans vivant dans leurs communautés respectives, soit près de 20% de l’ensemble des épisodes de ces maladies dans cette tranche d’âge, pathologies qui n’auraient certainement pas été acheminés vers les CSCOM des aires de santé concernées, ou alors tardivement et à grands frais, engageant le pronostic vital de certains enfants.
C’est au rapprochement entre jeune patients et soins de santé que s’attelle prioritairement la stratégie SEC, en installant au plus près des familles des professionnels parlant les langues du terroir. De la prise en charge des cas à la référence – évacuation, les ASC ont déjà prouvé la pertinence de cette approche, plébiscitée par tous nos interlocuteurs partout où nous sommes allés. S’y ajoute leur travail de communication pour le changement de comportement en matière d’hygiène, d’assainissement, de lutte contre le paludisme et ses vecteurs, en bref de promotion de la santé pour tous.
Malgré l’ampleur des défis qui restent à relever et les contraintes multiformes auxquelles il faut faire face, une  appropriation pérenne des acquis de la stratégie SEC au Mali par tous les acteurs est indispensable. C’est seulement à ce prix que nous garantirons la survie de tous nos enfants, donc que nous assurerons l’avenir et le développement durable du Mali.
Ramata Diaouré

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