Dans trois jours s’ouvrira à Genève la session annuelle de l’Assemblée mondiale de la Santé sous l’égide de l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé. Cette année, l’épidémie oblige, ce sera pour la première fois sous forme de visioconférence.
Depuis le début de l’année, l’épidémie de la COVID-19 fait rage dans le monde entier, portant le chiffre total des cas confirmés à plus de 4 millions, et des morts à près de 300 mille. Depuis un siècle, jamais le monde a connu une crise sanitaire aussi grave. Quand une maison bascule sous la tempête, la solidité de son pilier s’avère primordiale. Alors le pilier du système mondial de la santé, c’est l’OMS. Il faut qu’elle tienne bon.
En tant qu’organisation la plus professionnelle et renommée du genre, l’OMS a joué sa partition irremplaçable face à cette crise. Sous la direction de son DG, Dr. Tedros, le monde a su réagir aussitôt que les premiers cas de contamination ont été signalés. Le 10 janvier dernier déjà, l’OMS a publié un complet d’orientations techniques. Le 3 février, la diffusion du plan stratégique de préparation et de riposte de la communauté internationale. Du 16 au 24 février, la mission des experts internationaux en Chine. Le 13 mars, la création du Fonds de solidarité pour lutter contre le coronavirus. Le 19 mars, le lancement de l’essai “Solidarity”… Indéniablement, l’OMS constitue un maillon central de la coopération internationale, sans oublier sa compétence pionnière dans la recherche du vaccin et des thérapies, mots-clés d’ailleurs pour freiner définitivement la dissémination du virus. Sida, Ebola ou Corona, nous avons besoin de l’OMS pour commander le combat mondial, car c’est en gagnant ensemble la victoire que l’Humanité devient plus forte.
Aujourd’hui, un grand nombre croissant de pays et d’organisations se sont inscrits dans l’union sacrée sanitaire de l’OMS, tout en renforçant la coopération et le partage des expériences précieuses. En Europe comme en Afrique, de la réunion d’information à la mobilisation de la population, en passant par la remise de matériel sanitaire, on voit les efforts en commun sous la coordination de l’OMS. Ici à Bamako, quand je vois partout son infatigable représentant, je suis profondément touché car la présence de l’OMS en Afrique est plus que jamais rassurante.
Quant à la Chine, elle apporte son soutien ferme à l’OMS sous forme de contribution financière supplémentaire de 30 millions de dollars, d’aides médicales à plus de 140 pays et 4 organisations internationales, et de visioconférences médicales avec plus de 150 pays. Défenseur ferme du système multilatéral des Nations unies, la Chine appelle à défendre le destin commun de l’Humanité à travers des efforts en commun devant les défis majeurs.
Cependant en pleine guerre contre l’épidémie, certaines puissances se hâtent à saboter les fruits de la coopération internationale en menaçant de suspendre le financement à l’OMS et de démarrer une évaluation inopportune sur l’OMS, avec de fausses accusations sans aucun fondement. Quand on a du mal à gérer son propre problème, surtout quand on a le temps suffisant de réagir et les moyens les plus sophistiqués, vaut mieux chercher des solutions à l’intérieur au lieu de jeter la responsabilité à l’extérieur. En tout cas l’heure n’est pas de politiser la question purement sanitaire, encore moins de diaboliser l’OMS. L’essentiel est de sauver la vie et de faire la recherche scientifique. La plupart du pays du monde attendent que l’OMS concentre ses efforts dans ce combat et joue son rôle primordial dans le système mondial de la santé. Nous ne tolérerons pas que le calcul politique individuel l’emporte sur l’intérêt général de la santé du monde entier. Les pays en voie de développement ne toléreront surtout pas qu’ils soient marginalisés et victimes de ces manoeuvres politiques injustes.
Un proverbe universel dit ceci: “C’est grâce au capitaine que le navire avance dans la bonne direction.” Nous sommes tous sur le même bateau qui traverse une mer troublante. Pour ne pas chavirer, soutenons notre capitaine, soutenons l’OMS!
ZHU Liying
Ambassadeur de Chine au Mali