SOS Hépatites: A quand la prise en charge globale des malades?

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Présidée par Mme Touré Djénéba Samaké, sage-femme à la retraite et «rescapée» d’une hépatite C, SOS Hépatites Mali est une association qui est née le 5 janvier 2006 à Bamako. Son ambition principale est d’assister toutes les personnes infectées ou affectées par une forme quelconque d’hépatite.

Pour ce faire, SOS Hépatites a récemment convoqué une conférence de presse, afin d’informer l’opinion nationale et internationale de la nécessité pour notre pays de mettre en œuvre une politique nationale de lutte et de prise en charge des hépatites, à l’instar des Programmes Palu, Tuberculose ou Sida. Car la 4ème priorité de santé publique de l’OMS, depuis 2010 est une tueuse silencieuse au Mali, dans la mesure où plus de 90% des malades ne savent même pas qu’ils sont infectées et parce que les traitements et analyses de laboratoire coûtent excessivement cher, soit de 8 à 10 millions par patient, étant donné qu’il doit se rendre à l’étranger pour espérer être pris en charge médicalement.

La prévalence des hépatites dans notre pays est 20 fois supérieure à celle du VIH Sida et, bien que la vaccination contre l’Hépatite B, la seule disponible, ait été incluse dans le PEV depuis 2003, le dépistage laisse à désirer, alors que nombre d’hépatites sont contagieuses C’est pourquoi, après une présentation pointue du Pr Anselme Konaté, spécialiste de ces pathologies, Mme Touré Djénéba Samaké a plaidé pour une prise en compte globale des hépatites par nos autorités: dépistage, analyses de laboratoire, traitements et campagnes de sensibilisation des populations y compris. Car, en effet, même s’il existe de réels espoirs de guérison des malades, les molécules nécessaires à leurs traitements ne sont pas disponibles, ou alors à un coût prohibitif pour le niveau de vie du Malien lambda.

En termes de communication, SOS hépatites prône l’instauration d’une Journée de lutte contre les hépatites, causes principales des fibroses et autres cancers du foie au Mali, ce qui permettrait de vulgariser la vaccination contre l’hépatite B, d’inciter au dépistage volontaire et gratuit et de créer des synergies d’actions entre l’association, les structures socio-sanitaires, les ONGs, la presse et des bailleurs de fonds et partenaires techniques potentiels.

Toutes choses qui permettront d’atteindre les objectifs principaux de SOS Hépatites: l’orientation, l’accompagnement et le counselling des malades.
Ramata Diaouré

Les sages-femmes du Mali à l’assaut de la fistule

L’association des sages-femmes du Mali a déclaré, à l’occasion de la célébration de la journée internationale, privilégier désormais la lutte contre la fistule. Mme Dicko Fatoumata, sa présidente, a confié aux journalistes que l’objectif était de sensibiliser la population et les agents de santé sur la fistule obstétricale, l’importance de fréquenter à temps les centres de santé et les méfaits des mariages et grossesses précoces. Le Pr Kalilou Ouattara, chirurgien, expliquera que la fistule est la communication de deux organes, liée à l’accouchement, avant d’ajouter que la fistuleuse est une femme qui a échappé à la mort, l’excision étant la première cause de cette pathologie au Mali. Le représentant de l’USAID, Dr Oumar Touré, a, quant à lui, présenté le projet Intrahealth «Fistule à cœur». Il s’agit de prévenir que la jeune fille n’accouche pas avant 18 ans, de faire un plan d’accouchement, de prévoir une césarienne pour un bon accouchement et de former des chirurgiens pour la prise en charge des fistuleuses. Pr Dolo, le dernier à prendre la parole, a argué que chacun de nous avait une place prépondérante dans cette lutte. «La fistule est un vecteur de classification du niveau de développement. C’est une question citoyenne. La fistule est toujours un échec de l’accouchement».
Pierre Fo’o Medjo

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