Situation nutritionnelle des enfants au Mali : 38% souffrent de malnutrition chronique

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L’état nutritionnel des enfants au Mali est très préoccupant. Ainsi, selon l’enquête démographique et de santé du Mali-V (EDSM-V), 38% des enfants maliens souffriraient de malnutrition chronique jouant sérieusement sur leur croissance normale, parfois avec un risque élevé de mortalité et de morbidité. 

 

En effet, les enfants mal nourris courent un risque élevé de morbidité et de mortalité. En outre, la malnutrition affecte le développement mental de l’enfant. L’état nutritionnel des enfants, selon EDSM-V est évalué sur la base de mesures anthropométriques.

 

 

“Les mesures du poids et de la taille sont enregistrées pour les enfants nés au cours des cinq années ayant précédé l’EDSM-V. Ces données sur le poids et la taille permettent de calculer les trois indices comme la taille par rapport à l’âge (taille-pour-âge), le poids par rapport à la taille (poids-pour-taille) et le poids par rapport à l’âge (poids-pour-âge)” soulignent les résultats de l’enquête.

 

Il faut indiquer que ces indices sont exprimés en termes de nombre d’unités d’écart-type par rapport à la médiane des normes OMS de la croissance de l’enfant adoptées en 2006. Ainsi, les enfants qui se situent à moins de deux écarts-types en dessous de la médiane de la population de référence, sont considérés comme mal nourris, tandis que ceux qui se situent à moins de trois écarts-types en dessous de la médiane sont considérés comme étant sévèrement mal nourris.  Et, les enfants dont la taille-pour-âge se situe en dessous de moins de deux écarts-types de la médiane de la population de référence sont considérés comme accusant un retard de croissance. Un retard de croissance est le signe d’une malnutrition chronique qui reflète une situation qui est généralement la conséquence d’une alimentation inadéquate et/ou de maladies survenues pendant une période relativement longue ou qui se manifestent à plusieurs reprises comme le paludisme par exemple.

 

 

Dans l’ensemble, 38 % des enfants souffrent de malnutrition chronique contre 19% sous la forme sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement avec l’âge. Il est de 15 % chez les enfants de moins de 6 mois, passe à 24 % chez ceux de 9-11 mois, puis continue d’augmenter pour atteindre un maximum de 48 % à 18-23 mois, pour se maintenir à un niveau élevé après cet âge.

 

Il faut noter aussi que les enfants du milieu rural accusent plus fréquemment un retard de croissance que ceux du milieu urbain (42 % contre 23 %) et que la prévalence de la malnutrition chronique varie d’un minimum de 21 % à Bamako à un maximum de 47 % à Mopti. Elle touche également une proportion élevée d’enfants dans les régions de Mopti (47 %), de Ségou (41 %) et de Sikasso et Koulikoro (40 % chacune), mais aussi de Kayes (34 %). Par ailleurs, les résultats montrent que le niveau de malnutrition chronique est nettement influencé par le niveau d’instruction de la mère. Car, il est de 40 % chez les enfants de mère sans instruction, et 32 % parmi ceux dont la mère a un niveau primaire, et la proportion d’enfants atteints de malnutrition chronique passe à 24 % chez ceux dont la mère a un niveau d’instruction secondaire ou plus.

 

 

Les enfants dont le poids-pour-taille est en dessous de moins de deux écarts-types de la médiane de la population de référence sont atteints d’émaciation ou de maigreur. Cette forme de malnutrition aiguë est la conséquence d’une alimentation insuffisante durant la période ayant précédé l’observation et elle peut aussi être le résultat de maladies récentes, surtout la diarrhée. Les résultats montrent que 13 % des enfants sont émaciés dont un peu moins d’un tiers (5 %) sous la forme sévère.

 

 

Le niveau de malnutrition aiguë varie selon la région de résidence : c’est à Mopti (15 %), Ségou (13 %) et Sikasso (13 %) que les niveaux de prévalence de la malnutrition aiguë sont les plus élevés, contre 12 % à Bamako et à Kayes et 11 % à Koulikoro. Le surpoids et l’obésité concernent de plus en plus d’enfants dans les pays en développement, ce qui pourrait constituer dans l’avenir un nouveau problème de santé publique. Alors que 13 % des enfants souffrent d’émaciation, à l’opposé, 2 % d’enfants sont trop gros. C’est dans les régions de Ségou (4 %), Mopti (3 %) et Kayes (3 %) que les proportions d’enfants présentant un surpoids ou sont obèses sont les plus élevées.

 

Les enfants dont le poids-pour-âge se situe en dessous de moins de deux écarts-types de la médiane de la population de référence présentent une insuffisance pondérale. Au Mali, environ 26 % des enfants présentent une insuffisance pondérale dont près d’un tiers sous sa forme sévère.

 

Enfin, il faut signaler que c’est dans les régions de Mopti (32 %), Sikasso (27 %) et de Ségou (26 %) que les enfants sont les plus touchés par l’insuffisance pondérale.

 

Dieudonné Tembely

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