L’information a été donnée le vendredi 5 Août 2011 à la Direction Nationale de la Santé lors d’une conférence de presse animée principalement par le Directeur National de la Santé, Dr Mamadou Namory Traoré qui avait à ses côtés ses confrères de l’INRSP, de l’OMS, du Laboratoire national,…
En effet, dans son introduction liminaire, le Dr Mamadou Namory Traoré a rappelé que l’épidémie de choléra sévit depuis le 5 juillet dans 10 districts sanitaires des régions de Mopti et Tombouctou. A la date du 3 Août 2011, a-t-il fait savoir, 419 cas dont 23 décès ont été enregistrés soit un taux de létalité de 5,48%. Des prélèvements de selles examinés au laboratoire national, a-t-il rappelé, se sont révélés positifs au vibrio cholorae 01, sérotype Ogawa, le 19/07/2011, d’où la déclaration de l’épidémie par les autorités nationales.
L’épidémie semble avoir commencé dans le village de Worowo (Aire centrale du District de Youwarou) par deux exploitantes de bois reçues au CSRéf de Youwarou respectivement les 5 et 8 juillet 2011.
Elle a ensuite touché d’autres localités du district sanitaire de Youwarou (Séby, Youwarou et Guidio), puis les districts sanitaires de Diré, Niafunké, Goundam, Gourma Rharhous et Tombouctou. Des cas ont été également enregistrés dans les districts sanitaires de Mopti, Bandiagara, Douentza et Djenné.
Cette propagation rapide pourrait s’expliquer par entre autres facteurs : la consommation de l’eau du fleuve non traité, l’absence de points d’eau potable et la défécation en plein air notamment dans les campements de pêcheurs, la non observation de la pratique du lavage des mains au savon,…
Outre les investigations menées par les districts sanitaires, les DRS, la DNS et les partenaires, a en croire le Directeur National de la Santé, de nombreuses actions ont été conduites sur le terrain pour juguler le fléau et prévenir d’autres victimes. On peut citer, entre autres, la diffusion des directives dans les formations sanitaires sur les stratégies de prise en charge des cas, des sujets contacts et sur les mesures préventives, la mise en place de 30 lazarets à Mopti et 17 à Tombouctou pour une meilleure prise en charge des cas, le traitement des puits familiaux et communautaires à l’eau de javel, la tenue des réunions régulières des comités de gestion des épidémies aux différents niveaux, district, région et niveau national, l’élaboration des plans de riposte des régions touchées, l’information du grand public par une conférence de presse,…
Par rapport aux mesures préventives, il est recommandé de sensibiliser les populations en vue du recours rapide aux services de santé en cas de diarrhées et vomissements, veiller à la recherche active de cas suspects de choléra à bord des pinasses de transport en vue de leur acheminement rapide dans le lazaret le plus proche, sensibiliser la population à la consommation d’eau potable et éviter la consommation de l’eau du fleuve non traitée, rendre disponible les comprimés de désinfection de l’eau de boisson(aquatabs) dans les familles des localités touchées et celles à haut risque en vue de la désinfection des eaux à usage domestique,…
Moussa Touré