Situation du Cholera au Mali : Il n’y a pas péril en la demeure 

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Dans le cadre de la surveillance de la propagation de l’épidémie de cholera qui sévit au Mali depuis le 05 juillet 2011, le Directeur National de la Santé, Dr Mamadou Namory Traoré accompagné d’une forte délégation a sillonné les zones infectées. De retour, les autorités sanitaires font état d’un bilan de 419 cas dont 23 décès soit un taux de létalité de 5,48%. L’information a été donnée lors d’un point de presse le vendredi dernier à la direction nationale de santé.

Le choléra n’existe pas qu’au Mali seulement, il est enregistré en début d’année 2011, dans beaucoup de pays d’Afrique comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée Conakry, le Libéria, le Niger, le Nigéria et le Togo.

Au Mali, selon les autorités compétentes, l’épidémie semble avoir commencé dans le village de Worowol (Aire centrale du district de Youwarou) par deux exploitantes de bois reçues respectivement les 05 et 08 juillet 2011. Depuis cette date, l’épidémie s’est propagée dans 10 districts sanitaires des régions de Mopti et Tombouctou. Il s’agit du district sanitaire de Youwarou (Séby, Youwarou, Guidio), Niafunké, Diré, Goundam, Gourma Rharhous, Tombouctou, Mopti, Bandiangara, Douentza et Djénné. A cette date-ci, 419 cas sont enregistrés dont 23 décès.

Cette propagation rapide et étendue s’explique par les facteurs comme : la consommation d’eau du fleuve non traitée (tous les premiers cas interrogés y ont été associés) ; les voyages par pinasses (promiscuité entre voyageurs et les multiples escales au niveau des campements de pêcheurs et foires) ; l’absence de points d’eau potable et la défécation en plein air notamment dans les campements des pêcheurs et enfin la non observation de la pratique du lavage des mains au savon.
L’intervention des services sanitaire
Selon le Directeur National de la Santé, la Direction Nationale de Santé, les Directions Régionales de la Santé et partenaires ont entrepris de nombreuses actions sur le terrain pour juguler l’épidémie et prévenir d’autres flambées.

Parmi ces actions on peut citer : la diffusion des directives dans les formations sanitaires sur les stratégies de prise en charge des cas, des sujets contacts et sur les mesures préventives ; la mise en place de 30 lazarets à Mopti et 17 à Tombouctou pour une meilleure prise en charge des cas ; le traitement des puits familiaux et communautaires à l’eau de javel ; le renforcement des stocks de médicaments et désinfectants aux niveaux district, régions et national ; la tenue des réunions régulières des comités de gestion des épidémies aux différents niveaux ; l’élaboration de plans de riposte des régions touchées ; la sensibilisation sur la maladie…

Mesures de prévention
Contrairement à une notion communément répandue, le vibrion responsable du choléra est peu transmissible lorsque les règles d’hygiène de base sont respectées. La chloration adaptée de l’eau et les mesures d’hygiène de base suffisent généralement à prévenir les contaminations. Une mobilisation sanitaire est nécessaire en cas d’épidémie, tout comme le développement de l’éducation sanitaire dans les zones infectées.

Ainsi, pour limiter la propagation de la maladie, il est recommandé aux populations des différentes zones infectées de recourir immédiatement aux services de santé en cas de diarrhées et vomissements ; veiller à la recherche active de cas suspects de choléra à bord des pinasses de transport en vue de leur acheminement rapide dans le lazaret le plus proche ; consommer de l’eau potable et éviter la consommation de l’eau du fleuve non traité à l’eau de javel ou à l’aquatabs ; la désinfection des puits et systèmes d’adduction d’eau ; l’approvisionnement des localités touchées en comprimés de désinfection de l’eau de boisson…

Sur la base des observations faites sur le terrain et les plans de riposte mise en place dans les zones endémiques, le Directeur National de la Santé a affirmé qu’il n y n’a pas péril en la demeure. « Si les mesures d’hygiène préventive individuelles et collectives sont observées, on arrivera à bout de l’épidémie » a dit le Dr Mamadou Namory Traoré.
Daouda T. KONATE

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