La tension ne retombe pas entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l’Amicale des médecins en spécialisation au Mali (Amesma). Après la tenue des Assemblées générales dans les structures sanitaires de Bamako, la semaine derrière, ces médecins ont manifesté hier mercredi 26 février devant l’Assemblée nationale pour exiger l’adoption d’un statut des CES.
La brouille actuelle entre l’Amicale des médecins en spécialisation au Mali et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dépasse désormais les canaux diplomatiques du décanat de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie. Depuis un certain temps, la relation entre le gouvernement et les médecins en spécialisation a pris un sérieux coup de froid, à la suite du non-paiement des primes de garde des CES, les frais d’inscriptions et pédagogiques, l’implication des CES dans l’élaboration de la convention hospitalo-universitaire et la levée des sanctions à l’encontre de certains camarades. Après maintes tentatives vaines de dialogue avec l’administration de l’Université des sciences techniques et des technologies de Bamako (USTTB), les médecins en spécialisation ont expliqué avoir finalement décidé de prendre leur responsabilité. Hier mercredi 26 février, ils ont manifesté devant l’Assemblée nationale du Mali pour exiger l’adoption d’un statut des certificats d’études en spécialisation. La foule a brandi de nombreuses banderoles marquant son incompréhension, voire sa colère face à l’attitude peu orthodoxe de l’administration universitaire.
Pour d’autres, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique fait fi de leur préoccupation. « C’est un manque de volonté politique face à la nécessité de notre situation. Je ne comprends pas ce qui empêche les autorités d’élaborer une politique claire sur les CES. En octobre 2013, lorsque l’amicale a décidé d’observer une grève pour protester contre les conditions d’études et de travail, la partie gouvernementale a invité à table les belligérants. A l’issue des entretiens, il a été convenu de la mise en place d’une commission technique composée des encadreurs des différents CES, du syndicat national de la santé et de l’action sociale et de l’Amesma. Cette commission avait la lourde tâche d’œuvre à la résolution des difficultés des CES de façon globale et durable » a déclaré le secrétaire à l’information, Florent Dakouo. Avant de dire que les efforts de la commission ont permis au ministre d’intervenir à temps. « Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné a demandé les encadreurs d’assurer la formation des CES avant que le décanat apporte le support de justification. Mais, l’administration fait la sourde oreille », a-t-il martelé.
En prenant la parole, le secrétaire général des médecins CES, Drissa Sangaré, a remercié le ministre de la Santé pour le combat qu’il mène pour la formation continue. « Le ministère met à la disposition du décanat de la Faculté de médecine 300.000FCfa par étudiant pour les frais de formation. Le problème, des deux années, est lié au fait que la DFM du ministère de la Santé exige que les sommes reçues soient justifiées. Sans quoi, il ne pourra pas payer les frais de formation pour cette année. Le Doyen Ibrahima Maïga n’a pas pu faire cela. Pis, le Doyen Ibrahima Maiga et le chef de service pédiatrie, Pr Toumani Sidibé exigent que les étudiants s’acquittent de ces frais. Chose que nous n’allons jamais faire», a-t-il dénoncé. Avant de justifier que la présence à la représentation du peuple est l’adoption d’un statut. « Ce document-cadre de politique et plan stratégique, va constituer le cadre légal et réglementaire définissant les missions essentielles des CES », a-t-il précisé.
Le 1e vice-président de l’AN, Mamadou Tounkara en recevant le mémorandum des manifestants, a assuré les « porteurs de blouses » que l’hémicycle entreprendra des démarches pour une résolution définitive de leurs problèmes. « L’assemblée mettra ses moyens d’action à profit pour la création d’un statut de C.E.S. en spécifiant les conditions d’affectation dans les EPH et la révision des arrêtés sur la spécialisation au Mali en termes de durée et d’évaluations », a-t-il promu.
Nabila Ibrahim Sogoba
Ils s’en foutent tant qu’ils ont le pouvoir car se feront soigner à l’étranger. Pauvres maliens!!!Leur situation est triste, pire que celle des étudiants de 4-6e années de médecine en France et celle des autres internes dans la sous-région.
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