Sit-in des internes du Point G : Policiers et agents de la garde nationales, pillards ou pyromanes, saccagent le «village»

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C’est n’est plus un secret depuis le mois de mars dernier, les étudiants de la Faculté de médecine de pharmacie et d’odontostomatologie ont manifesté leur ras-le-bol sur la mauvaise condition des internes jusque dans la cour du ministère de l’Education, Mohamed Lamine Traoré, incompétent face à la situation. Finalement, le malheur est tombé sur nos frères étrangers qui viennent chez nous pour la quête du savoir. Alors qu’ils n’ont rien à voir dans la crise qui végète au Point G.

Communément appelé par les étudiants en médecine, le village. Cette partie du point G est composée de concessions occupées par les étrangers qui y vivent en communauté dans l’harmonie. Parmi eux, on distingue des béninois, des camerounais, des nigériens, des gabonais, etc.

Hier mercredi, 15 novembre, les forces de l’ordre, il s’agit des éléments de la police et de la garde nationale ont pourchassés les étudiants jusque dans les concessions du village. N’ayant pu mettre la main sur les étudiants, ils ont changés de stratégie en défonçant porte et fenêtre des chambres pour s’emparer des objets luxueux, comme les portables, les montres et les bijoux. Après le passage des flics voleurs et pyromanes dans les chambres de pauvres étudiants étrangers, les larmes aux yeux, racontent leur calvaire douloureux dans une atmosphère polluée.

Selon Aurore Kadia,  Béninoise 7e année : «Comme vous voyez, je suis vraiment déçu du comportement des agents maliens. Maintenant, je ne sais plus quoi faire, ni où aller me plaindre. J’étais dans ma chambre quand ils faisaient cette opération. Comme je partage la chambre avec une amie, ils ont brûlé le panier où nous avions toutes nos affaires. Je souffre et je ne sais pas quoi dire. Enfin, je demande à l’Etat malien de venir à notre secours sinon nous ne pourrons jamais nous en sortir».

A DIARRA

 


Accrochages entre internes Point G et forces de l’ordre

La tension est montée d’un cran le 15 novembre dernier entre les internes de l’hôpital du Pont G, le comité Aeem de l’Ecole de médecine et les éléments des forces de sécurité dépêchés sur les lieux pour tenter de dissuader une meute d’étudiants déchaînés, visiblement très en colère.

En réaction au bras de fer qui les avait opposé aux barbouzes de la sécurité nationale le 13 novembre dernier, les internes de Gabriel Touré, les nerfs à fleur de peau, sont sortis de leurs gonds pour assener leur vérité à qui de droit. Au cours de leur sit-in organisé en face du Point G, les grévistes piaillaient : «500 Fcfa ou plus rien». Une position tranchée sur la quelle ils ne compte plus céder. Objectif des grévistes : c’est de tout faire pour amener l’Etat à majorer leur pécule journalier de 120 Fcfa a 500 Fcfa. «Nous n’accepterons aucun montant en-dessous de cette somme», avertit une étudiante interne.

Pour la journée d’hier mercredi, le mot d’ordre était d’arrêter non seulement de travailler, mais d’empêcher également le personnel administratif de l’hôpital d’accéder au bureau. «Une façon pour nous, explique cet étudiant, de nous faire entendre des autorités ».

C’est donc dans un tohu-bohu général que des éléments de la sécurité, police et garde nationale, ont largué sur les manifestants des grenades la criminogènes. Un véritable combat s’en est suivi. A chaque gaz lancé, les étudiants répliquaient à coup de pierres et de bâtons. Au cours de la bataille quelques étudiants seront arrêtés pendant que les forces de sécurité commencèrent à enregistrer des blessés dans leurs rangs. 

Qui met le feu aux poudres  au Point G ?

Qui a donné l’ordre aux forces de l’ordre de bastonner bêtement et brutalement les internes qui ne font que réclamer à juste titre leurs droits ? Comment peut-on larguer des grenades lacrymogènes dans un hôpital sans se soucier des malades ? Ces interrogations alimentent le débat au petit quartier du Point G.

Tôt le matin, policiers et gardes ont envahit Point G pour empêcher les étudiants tenir leur sit-in. Les agents ont d’abord bouclé l’entrée de la Faculté de médecine puis de l’hôpital. Comme «l’homme propose, Dieu dispose», les étudiants, malins et avisés, ont séchés les cours pour un affrontement frontal contre les hommes de tenue. Au lieu des étudiants paniques, ce sont les porteurs d’uniforme qui ont vite cédé à la panique. Ils se cherchaient avec la canne de l’aveugle. Ainsi, ils semèrent partout le désordre. Même les simples visiteurs qui n’avaient rien à avoir avec le mouvement ont été tabassés à l’intérieur du plus grand hôpital du Mali.

Les hostilités se sont poursuivies pendant des heures. L’air était irrespirable au point G et ses alentours immédiats.

A en croire un médecin, le directeur de l’hôpital et son adjoint sont contre les intérêts des internes. Ce qui explique, selon lui, la lenteur pour le règlement de cette crise qui prévaut depuis belle lurette au Point G.

Il faut signaler aussi la désolidarisation des médecins qui ont oublié qu’ils étaient internes avant d’être médecin.

A DIARRA, M DABO

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