Le samedi 12 mai 2018, la fédération nationale du collectif des organisations féminines FENACOF- MALI en partenariat avec Girl génération a procédé au lancement de son projet de lutte contre les mutilations génitales féminines MGF. Une séance d’information et de sensibilisation qui s’est tenue à la maison de la femme de la rive droite du district de Bamako. C’était en présence de M. Sangaré, représentant du maire de la commune V, Mme Sow Kadidiatou Togola coordinatrice du projet, le représentant du ministère de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille et représentante de girl generation , Mme Dembélé Oulématou Sow personne ne ressource, ancienne leader de la FENACOF…
C’est dans la commune V du district de Bamako que commence cette campagne d’information et de sensibilisation. Elle cible les organisations de femmes et de jeunes, les leaders traditionnels, les autorités locales et religieuses du Mali en générale et ceux de Bamako, Kati et Siby, en particulier. Les objectifs spécifiques de cette séance d’information et de sensibilisation sont entre autres amener les populations à comprendre les effets néfastes des MGF, encourager la communication sociale pour aller vers le changement de comportement en vue de protéger la santé des filles ; amener la population notamment les femmes et les filles à s’engager en faveur de la lutte contre les MGF.
A l’entame de ses propos, M. Sangaré représentant du maire de commune V a réaffirmé tout son intérêt pour la tenue de cette séance de sensibilisation. Selon lui, nous devons faire une union sacrée pour éradiquer cette pratique séculaire dont les conséquences sont de ne jours dramatiques. Vu l’importance du sujet, le maire et toute sa commune sont prêts à accompagner le projet. Les mutilations génitales féminines, notamment l’excision est reconnue à travers le monde comme un crime contre l’humanité. Bien qu’elle soit longtemps perçue comme un acte purificateur, l’évolution et le développement nous révèlent qu’elle a de graves conséquences médicales comme : infection, kystes, incontinence, contamination par le VIH. Sans compter les conséquences sociales, psychologiques voire économiques.
Afin de conscientiser les populations dont les chiffres en la matière sont très éloquents et qui vont à peu près 89%, la FENACOF entend jouer pleinement sa partition.
Pour M.Youssouf Bagayako paneliste, il ne s’agit plus de rester dans les anciennes pratiques juste parce que c’est la tradition, mais faire une critique pour chercher à améliorer les bonnes d’entre elles et rompre avec celles qui ne pas sont compatibles avec notre vie actuelle . Il informe les participants que les ministères de tutelles travaillent d’arrachepied pour protéger la santé des enfants et des filles.
Quant à Mme Dembélé Oulématou Sow , elle dira que cette pratique n’a pas de fondement religieux . Selon elle, les autorités doivent aller au-delà des sensibilisations, elles doivent suivre des sanctions à l’image de certains pays voisin .Il suffit de faire un tour aux hôpitaux ou de rapprocher certains spécialistes en charge des victimes de ses atrocités pour comprendre les effets néfastes que cette pratique peut causer. La présidente nationale de la CAFO lance un vibrant cri de cœur à la jeunesse, celui de se réveiller afin de prendre en main sa destinée. Elle dit être d’accord du fait de la grandeur du défi et de faiblesse des moyens mais que cela vaut mieux que de ne rien tenter. Elle appelle enfin la population à écouter et à accompagner toujours avec grand intérêt les projets de développement qui leur sont souvent proposés parce qu’ils sont toujours là pour l’intérêt de la population.
Issa Djiguiba