Le lavage des mains avec le savon aux moments critiques bloque la transmission des agents de maladies diarrhéiques qui constituent la 3e cause de consultation après le paludisme et les infections respiratoires toutes causes confondues. Le geste peut réduire significativement les cas diarrhées de 47 % et diminuer les infections de la peau et le trachome à 50 %, selon les investigations de la division hygiène publique et salubrité du département de la Santé.
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, jeudi 23 octobre, au terrain de Korofina, la Journée internationale du lavage des mains au savon.
C’était sous la présidence du Premier ministre Moussa Mara, qui avait à ses côtés le ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, et des partenaires techniques et financiers.
Le département de la Santé et de l’Hygiène publique a organisé des séances d’informations et de sensibilisation sur la pratique du lavage des mains avec du savon. Selon les enquêtes de la division hygiène publique et salubrité, les maladies diarrhéiques constituent la 3e cause de consultation après le paludisme et les infections respiratoires, toutes causes confondues au Mali.
Cette situation demeure préoccupante. Du fait qu’un enfant sur 5 meurt avant ses 5 ans. Ces chiffres pourraient être réduits si la population adopte le lavage des mains au savon. Or selon EDSM-IV, seuls 15 % des ménages utilisent le savon, la cendre ou tout autre produit pour se laver les mains.
Pour le représentant de l’Organisation mondiale de la santé, Ibrahima Socé-Fall, l’avantage du lavage des mains au savon n’est plus à démontrer. “Il joue un rôle clé dans la prévention de la transmission des maladies diarrhéiques, aussi c’est à travers les mains que se propage la majeure partie des maladies infectieuses. Je voudrais parler de la pandémie de grippe (H1N1) en 2009, et de l’Ebola en 2014 qui ont secoué le monde entier et ont donné une nouvelle dimension à l’observation de cette pratique. Cette pratique est ce qui doit se faire mieux en matière d’hygiène”, a-t-il fait remarquer.
Selon lui, les mains constituent le principal véhicule de propagation des germes pathogènes contenus dans les excréments humains. Ces germes sont à l’origine des maladies oro-fécales comme la shigelloge, les typhoïdes, le choléra et certaines infections respiratoires.
Le ministre de la Femme de l’Enfant et de la Famille a rappelé que l’objectif de cette journée est de renforcer l’appel en faveur de l’amélioration des pratiques d’hygiène. Ceci est en rapport avec l’épidémie à virus Ebola qui sévit présentement dans plusieurs pays ouest africains faisant plus de 4500 morts.
“Il est reconnu que l’hygiène des mains est essentielle pour faire baisser le nombre d’infections liées aux soins. Il contribue à atteindre la réduction de 2/3 de la mortalité des enfants de moins de 5 ans d’ici 2015. Transformer ce geste en un réflexe est un défi que nous devons relever”, a-t-elle insisté.
Bréhima Sogoba