Santé publique, Hypertension : le tueur silencieux

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L’hypertension artérielle, ou haute pression sanguine, se caractérise par une pression anormalement forte du sang sur la paroi des artères. En situation de stress ou durant un effort physique, il est normal que la tension artérielle s’élève. Mais chez les personnes hypertendues, la tension reste élevée en tout temps, même au repos ou en l’absence de stress.

 

L’hypertension, très répandue dans notre pays, longtemps considérée comme une maladie de la vieillesse, s’attaque de plus en plus aux jeunes. Elle est un important facteur de risque pour plusieurs maladies : troubles cardiaques et vasculaires, des problèmes de reins.

Comme l’hypertension artérielle ne s’accompagne généralement d’aucun symptôme, un nombre important d’hypertendus ignorent leur état – c’est d’ailleurs pourquoi on la surnomme le “tueur silencieux”.

 

Prévalence

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 30 % des hommes et 50 % des femmes âgées de 65 ans à 75 ans souffrent d’hypertension artérielle. Sa fréquence augmente avec l’âge, mais de nos jours, elle touche des populations de plus en plus jeunes. Au Mali, le taux de prévalence est en hausse.

L’hypertension est classée parmi les maladies non transmissibles. Très fréquente en Afrique, elle constitue de nos jours un problème de santé publique. Le traitement très coûteux. Les malades finissent par succomber. Si la situation ne s’améliore pas, on estime qu’en 2025, le nombre d’hypertendus dans le monde aura atteint 1,56 milliard d’individus, soit une augmentation de prévalence de 60 %.

 

Les types d’hypertension artérielle et leurs causes

L’hypertension primaire (ou “essentielle”) représente environ 90 % des cas. Elle est causée par une multitude de facteurs dont les effets s’accumulent avec les années. Les principaux sont liés à l’âge, à l’hérédité (surtout pour les hommes) et aux habitudes de vie. Ainsi, l’obésité, la sédentarité, le tabagisme, l’abus d’alcool et le stress contribuent à l’hypertension artérielle. Ce type d’hypertension apparaît le plus souvent graduellement à partir de 50 ans, mais peut aussi survenir avant cet âge.

Une forte consommation de sel est également associée à une élévation de la pression artérielle. Or, selon une enquête menée par Statistique Canada, plus de 85 % des hommes et 60 % des femmes ont un apport en sel ou sodium qui dépasse la limite supérieure recommandée de 2300 mg par jour.

L’hypertension secondaire peut résulter d’un autre problème de santé, comme un problème rénal ou endocrinien ou une anomalie congénitale de l’aorte. Elle peut aussi provenir de l’usage fréquent de certains médicaments, par exemple les anti-inflammatoires, qui créent une rétention d’eau et de sel, les bronchodilatateurs, qui ont un effet stimulant sur le cœur et les décongestionnants nasaux, en raison de l’éphédrine qu’ils contiennent (une substance dont l’effet ressemble à celui de l’adrénaline sécrétée en situation de stress).

Elle peut aussi provenir de la consommation de drogues illégales, telles la cocaïne et les amphétamines. L’hypertension secondaire apparaît plus soudainement et la tension artérielle est souvent plus élevée.

 

Mieux comprendre la mesure de la tension artérielle

La tension artérielle se compose des pressions systolique et diastolique, lesquelles sont mesurées en millimètres de mercure, ou mm Hg.

La pression systolique correspond à la pression du sang quand le cœur se contracte et envoie le sang dans les artères. Elle assure un apport de sang partout à travers le corps.

La pression diastolique est la pression qui continue de s’exercer sur les artères entre chaque contraction. A ce moment, le cœur se détend et reprend son volume, ce qui permet aux cavités cardiaques de se remplir de sang. Cette pression tend à augmenter avec l’âge, mais passé le cap de la soixantaine, elle diminue graduellement en raison de l’affaiblissement des vaisseaux sanguins du corps.

Ainsi, lorsqu’on parle d’une tension de 120/80, 120 correspond à la pression systolique, et 80 à la pression diastolique.

Ousmane Daou

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