Avec 10 280 consultations curatives, 856 accouchements pour près de 300 consultations prénatales pour la seule année écoulée – auxquels s’ajoute les dizaines de milliers de vaccins préventifs administrés aux couches les moins défavorisées -, le Centre de santé confessionnel ”Cherifila” de Banconi aura amplement mérité sa place dans le dispositif sanitaire de la capitale et l’attention que lui accordent les plus hautes autorités. C’est la donne qui a prévalu, en effet, que ledit établissement reçoive, le 03 Mars dernier, la visite de la ministre de Santé et de l’Hygiène Publique. Accompagnée pour la circonstance d’une impressionnante délégation de collaborateurs – des membres de son cabinet et des spécialistes du domaine -, Dr. Marie Madeleine Togo et sa suite ont été accueillies dans le gigantesque établissement avec tous les honneurs et une forte mobilisation de la direction et du personnel.
La visite, qui repose sur une convention entre l’association Ançar Dine et le département de la Santé, a permis de prendre la mesure des merveilles que réalise le joyau sanitaire depuis son existence en 2009, recueillir ses besoins en vue de mieux l’aider á remplir ses missions de service public que sont : contribuer aux objectifs du secteur et partager le récurrent défi de l’accès des populations aux soins de santé.
Accueil des officiels et contact avec les installations ont ainsi jalonné le passage de la Ministre avant d’être reçu par le maître des lieux, le chef spirituel des Ançar Aseid, Ousmane Chérif Madani Haïdara.
Il ressort de tous ces contacts que le centre Chérifila évolue dans la droite de sa vocation principale, à en juger notamment par ses nombreuses prouesses tant dans le domaine de l’intervention chirurgicale et de l’hospitalisation que dans ceux des consultations curatives, de la gestion des urgences, entre autres. Toutes choses qui en font un établissement de référence, à tous points de vue.
La visite a été aussi l’occasion, pour le premier responsable du département de la Santé, de recueillir les nombreux besoins qui assaillent le plus grand espoir sanitaire des habitants du quartier Banconi. Ils se résument, selon le directoire du centre confessionnel, à la pénurie d’équipements, de matériels médicaux et de ressources humaines qualifiées dans certains domaines stratégiques comme les accouchements et la santé Mère-Enfant. S’y ajoute, en outre, la nécessité d’imputer la rémunération des infirmiers et médecins contractuels au fonds PPTE pour soulager le Centre à but non lucratif de ses lourdes charges budgétaires.
La prise en compte de tout ou partie de ces besoins devrait logiquement permettre au Centre Chérifila de mieux affronter le son cap qu’il s’est fixé cette année, à savoir : faire progresser de 12% ses indicateurs du paquet minimum d’activités.
Le cri du cœur n’est point tombé dans une oreille de sourd. Tout en remerciant la direction du centre pour l’accueil réservé à sa délégation, Marie-Madelaine Togo a vivement encouragé les efforts qui permettent lui de jouer un rôle prépondérant dans le dispositif médical du district avant d’y répondre par la diligence appropriée. «Il n’y a pas de problème insurmontable. Il faut seulement accepter de discuter car nous sommes liés les uns aux autres», a –t-elle lancé avant de dépêcher une équipe de la Cellule d’Exécution des Programmes de Renforcement des Infrastructures Sanitaires (CEPRIS) pour une évaluation mieux élaborée des problèmes rencontrés par le Centre Chérifila.
La démarche a aussitôt abouti à la mise à sa disposition d’une chaine de froid ainsi que d’une équipe de formateurs à la pratique de la césarienne. Ce n’est pas tout. Pour le renforcement de ses capacités chirurgicales, le département de la Santé a aussitôt instruit la prise en charge, par le Centre de Santé de Référence de la Commune I, de la formation du personnel du Centre Chérifila dans les interventions à la césarienne. «Il s’agit d’un domaine qui nécessite un bloc opératoire respectueux des normes», nous a confié M. Koumaré, le Directeur national de la Santé, en assurant que la dotation en kits et médicaments interviendra aussitôt après l’étape de la formation du personnel. La gratuité de la césarienne au Mali sera donc bientôt confortée par l’opérationnalité d’une structure supplémentaire dans le domaine.
Ce n’est pas la première fois que le Centre Chérifila de Banconi bénéficie des appuis de l’Etat. Au cours de la même visite, son directoire avait auparavant exprimé toute sa reconnaissance au gouvernement pour un partenariat souvent matérialisé dans une fructueuse et «la franche collaboration» avec la structure sanitaire de la Commune I dont les appuis en «formation, supervision et monitoring ont largement contribué à l’amélioration des indicateurs et qualité de soins».
Abdrahmane KEITA