Mariam Dembélé est vendeuse des médicaments illicites depuis 15 mois dans les rues du quartier de Missabougou à Bamako et les affaires marchent pour elle. «Je vends ses médicaments pour les besoins financiers de ma famille, car mon époux est décédé il y’a de cela 3 ans », raconte-t-elle.
Pourtant Mariam dit être consciente des conséquences de ces médicaments sur la santé des consommateurs. Ces médicaments illicites sont aimés par beaucoup de Maliens qui préfèrent s’adresser aux vendeurs qui sont à proximité au lieu d’aller dans les pharmacies.
Selon Dr.Togo Jules Amadou, Président du COJEP (Collectif des jeunes pharmaciens du Mali) et pharmacien au Csref de Lafiabougou, ces médicaments sont très dangereux pour la santé et cela pour plusieurs raisons. «D’abord, leur provenance est méconnue. Ils sont très souvent mal conditionnés (exposé au soleil) et le plus dangereux est que les vendeurs de ces produits ne connaissent ni les maladies ni les médicaments encore moins le dosage », affirme-t-il.
Pour lui, il va de l’intérêt de la population d’arrêter la consommation de ces médicaments. Puis ajoutera-t-il « pour se faire nous avons déjà entamé des rencontres avec l’ensemble des forces vives de la profession pharmaceutique notamment le conseil national de l’ordre des pharmaciens ».
Ce combat sera possible, à en croire Dr. Togo, avec l’implication des conseils régionaux de l’ordre des pharmaciens, des associations et syndicats de pharmaciens pour mener une énergie d’action contre ce phénomène. D’après le président du COJEP, la réussite de cette action ne peut pas se faire sans l’aide des medias mais aussi des ministères de sécurité, de l’économie et de la justice.
Malgré les dangers, les consommateurs continuent à acheter les médicaments par terre. K.C, une habitante de Sébénicoro, dira qu’elle a l’habitude d’acheter les médicaments de la rue faute de moyens. «Pour un simple mal de tête ou du paludisme on prescrit une ordonnance chère sans compter les frais de consultation », dénonce-t-elle.
Néanmoins, elle garde l’espoir de voir disparaitre ces médicaments grâce à l’assurance Maladie Obligatoire (AMO) qui est en phase de devenir universelle.
Cependant, tout le monde n’achète pas les médicaments de la rue. Madi Diakité, un enseignant, estime qu’il est préférable d’aller à la pharmacie. «Je ne suis pas consommateur de ses médicaments ; ils sont très dangereux et sont mortels », dit-il.
Selon les médecins, les médicaments par terre appelés aussi Pharmacies ambulants ou« médicament de la rue » provoquent des maladies comme le cancer, insuffisance des organes humains, arrêt cardiaque.
Fatoumata Y. Diawara, stagiaire