Santé de la reproduction et planification familiale : L’association MusoYiriwaton entend toucher 2 millions de femmes d’ici 2017

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Expliquer et sensibiliser les femmes sur les biens faits de l’espacement des naissances à travers l’utilisation des méthodes contraceptives. C’est le combat que l’Association MusoYiriwaton mène pour l’autonomisation des femmes du quartier de Sabalibougou en Commune V du district.  Ainsi, elle a mis à profit la célébration du 8 mars, journée internationale de la femme, pour organiser une conférence débat sur la planification familiale. C’était le vendredi dans l’enceinte de la Maison de la femme de la rive droite.

Au Mali, selon les EDSM V (2012-2013), le taux de mortalité maternelle reste élevé. Il passe de 582 pour 100 000 naissances vivantes en 2001, à 464 pour 100 000 naissances vivantes en 2006 et 368 pour 100 000 naissances vivantes en 2012. Malgré les progrès réalisés, le taux de prévalence contraceptive reste toujours faible : 10,3% en 2012, relève la même enquête. Il y a donc nécessité de renforcer les stratégies existantes et développer de nouvelles pistes pour toucher le maximum de femmes. C’est ce qu’a compris l’association MusoYiriwaton de Sabalibougou qui n’entend pas rester en marge du mouvement. C’est pourquoi, en partenariat avec KeneyaJemu Kan, un projet  de l’Usaid, elle a organisé une journée de sensibilisation sur la planification familiale avec distribution gratuite de produits contraceptifs.

La conférence débat était animée par les spécialistes du centre de santé de référence de la Commune V. Il s’agit de la sage-femme Traoré Mariam Samaké et du Dr Ousmane Ba, représentant le médecin chef.  Cette journée a été riche en échange d’informations et de sensibilisations sur la planification familiale.

Les thèmes développés ont porté sur les rumeurs qui entourent la planification, ses différentes méthodes et ses effets secondaires et l’espacement des naissances.

Selon Dr Traoré Mariam, au Centre de santé de référence de la commune V, une mauvaise planification des naissances est la cause de nombreux décès au Mali. De ses explications, il apparait que la planification constitue un frein à la mortalité néonatale, infantile et maternelle.  De même que les grossesses indésirées et les avortements clandestins. ” L’utilisation de la planification familiale peut éviter ces morts en permettant aux jeunes femmes d’éviter les grossesses précoces, ne sont pas désirées et sont trop rapprochées ” a-t-elle affirmé. Avant d’ajouter que les effets secondaires ne sont pas des alibis pour ne pas se planifier. Car, d’après elle, tout médicament a un effet secondaire. ” Il suffit juste de retourner au centre de santé pour qu’une solution soit trouvée ” a-t-elle conseillé aux femmes.

Mme Camara  Kadiatou Mallé, présidente de l’Association, dira que la tenue de la journée a été bénéfique. Elle a permis, en effet,  de dissiper beaucoup de malentendus autour de la planification familiale.  ” Nos objectifs ont été atteints. Dans la mesure où les femmes sont sorties massivement pour venir s’informer. Cette journée de sensibilisationpourra donc aider les femmes à se prendre en charge et à prendre soins d’elles-mêmes, afin de ne pas être exposées aux risques de morts néonatales ou maternelles.”

” A travers cette journée, nous avons été édifiés sur beaucoup de choses.  Comme les effets secondaires qui sont normaux d’après les explications de la sagefemme ” a-t-elle fait remarquer. ” Nous avons aussi compris qu’on ne doit pas faire l’automédication en matière de planification. L’avis d’un spécialiste est toujours mieux pour éviter les désagréments ” ajoute Mme Camara.

” Aujourd’hui, j’ai compris que la planification est un moyen permettant à la femme de maintenir l’harmonie dans son foyer en espaçant les naissances et non en les limitants. A travers les précisions données par la sagefemme, j’ai su  que certaines rumeurs sur la planification familiale sont fausses. En somme j’ai relevé que la planification permet l’autonomisation de la femme. J’ai aussi compris qu’en matière de planification familiale il est nécessaire d’aller vers un centre de santé au lieu de s’en procurer directement à la pharmacie”, a  confié Mme Diallo Fanta Traoré, participante à la journée de sensibilisation.” En tout cas,  nous voulons que ce genre d’initiative soit multiplié pour permettre à nous, les femmes, qui n’avons pas fait de longues études d’être mieux informées ” a souhaité une participante.

RamataTembely

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