Le combat contre le mariage précoce et la promotion de la santé reproductive restent des préoccupations de l’heure. Conscient de l’impact négatif de ces fléaux sur l’autonomisation de la femme et le développement socioéconomique du pays, la première dame, Kéita Aminata Maïga, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et le Royaume du Danemark, a organisé une session de plaidoyer de haut niveau pour mener une lutte implacable contre ces phénomènes.
Ce plaidoyer de haut niveau en plus de la première dame, a réuni son Altesse Royale la Princesse Mary, princesse héritière du Royaume de Danemark, la représente résidente du UNFPA, Josiane Yaguibou, des membres du gouvernement du Mali, la ministre de la Coopération du développement du Royaume de Danemark, Ulla Tornaes, et plusieurs invités de marque. L’objectif de rencontre était d’engager le gouvernement du Mali et ses partenaires techniques et financiers à s’investir davantage dans la campagne de sensibilisation sur la santé de la reproduction et l’abandon du mariage précoce. Le thème choisi à cette occasion était « Santé de la reproduction et abandon du mariage d’enfant : une dynamique pour l’autonomisation de la Femme ».
Un thème utile et d’actualité
Selon la représentante résidente de l’UNFPA, Josiane Yaguibou, le mariage d’enfant et la santé de la reproduction sont des sujets d’actualité qui doivent intéresser tout le monde. Ces fléaux ont des conséquences lourdes sur la promotion du genre « Le mariage des enfants engendre des conséquences multidimensionnelles au niveau de santé, l’éducation et l’emploi », a-t-elle déploré.
Elle a fait savoir aux participants que les études récentes ont montré que dans les pays en développement, les femmes vivant dans les 20% des ménages les plus pauvres sont généralement celles dont les besoins en matière de planification familiale sont les moins satisfaits. C’est pourquoi, la représentante résidente de l’UNFPA au Mali soutient que « l’accès universel aux soins de santé reproductive peut aider les femmes à surmonter les inégalités d’éducation et de revenus, de réaliser leurs droits et leurs ambitions et de bénéficier de la prospérité partagée pour tous ».
Le continent africain abrité 14 des 20 pays dont le taux de prévalence est le plus élevé en matière de mariage précoce. S’agissant du Mali, les chiffres sont alarmants. «A Mali, 55% des filles sont mariées avant 18 ans et deux filles sur trois sont déjà entrées en vie procréative et 20% des enfants sont mariées avant 15 ans », a regretté Mme Yaguibou.
Une situation qui n’est pas sans conséquence sur la santé de ces franges. « Cette situation a des implications néfastes sur la santé et peut engendrer des fistules obstétricales, des décès maternels, des naissances prématurées. Sur le plan scolaire, beaucoup de ces filles mariées n’achèvent pas leur cursus scolaire, hypothéquant leur chance d’avoir un emploi décent et un avenir radieux », a prévenu Josiane Yaguibou.
Profitant de cette occasion, elle a invité le gouvernement et les partenaires techniques et financiers à plus d’engagement. « Je voudrais saisir l’opportunité que m’offre cette assemblée pour appeler vivement mais humblement à l’action, à la relecture de certains textes législatifs, à la mobilisation de ressources publiques et privées, à l’assistance technique et financière des partenaires au développement, afin d’assurer le maintien de nos filles à l’école, de promouvoir la formation technique, …. », a-t-elle sollicité
Les engagements
Au nom du gouvernement du Mali, les ministres de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, de la Santé et de l’Hygiène publique, de l’Economie et des Finances, des Droits de l’Homme et de la réforme de l’Etat, et de l’Artisanat, ont pris l’engagement de soutenir institutionnellement et financièrement les politiques de santé de la reproduction et de lutte contre le mariage précoce.
Son Altesse Royale la Princesse Mary, princesse héritière du Royaume de Danemark, a salué la mobilisation et l’intérêt accordés à la cause de la fille. Elle a rappelé que la réussite de ce combat contre les droits de la fille nécessite une combinaison de stratégie des différents intervenants, tout en assurant le soutien de son Royaume à la cause de la jeune fille.
La première dame, Kéita Aminata Maïga, a salué l’engagement de son Altesse royale la Princesse Mary, princesse héritière du Royaume de Danemark pour la cause. Elle a promis de tout mettre en œuvre pour soutenir le gouvernement malien dans sa politique de promotion du genre et de l’épanouissement de la fille.
Youssouf Coulibaly