Dans le cadre du projet d’accroissement de la demande et de l’utilisation des services de santé de la reproduction et de planification familiale dans certaines régions du Mali, le Ministère de la communication, avec l’appui de l’UNICEF et de la Banque Mondiale, a instruit les journalistes sur la santé de la reproduction et la planification familiale.
La santé de la reproduction et la planification familiale sanitaires nécessitent une attention particulière, vu le manque de sensibilisation en la matière et les enjeux démographiques, socio-économiques et culturels qui s’imposent aux foyers pour le développement d’un pays.
Pour remédier à ces manquements, une formation de trois jours, tenue du 18 au 20 septembre dernier à Fana au profit des hommes de médias, a porté sur la planification familiale et l’espacement idéal des grossesses pour la santé (PEIGS), le rôle et la responsabilité des medias dans la sensibilisation sur la santé de la reproduction et la planification familiale, la sensibilisation pour inciter les foyers à changer de comportements.
En ce qui concerne les précautions à prendre pour un meilleur planning familial et une santé reproductive rassurante, Abdramane Haidara, médecin formateur au CSREF de Fana a appelé à plus de vigilance et enseigné quelques notions médicales de base.
« Il faut un intervalle de 6 (six) mois entre un avortement et une nouvelle grossesse, et de 2 (deux) ans entre un accouchement et une nouvelle grossesse pour une fertilité saine », a-t-il requis. Il a aussi inculqué sur la régulation, le contrôle, la limitation, et l’espacement des naissances.
Ses camarades formateurs ont renchéri en donnant plus d’explications sur les processus de la reproduction, de la conception à la naissance de l’enfant, du cycle menstruel, de la puberté chez le jeune homme et la jeune fille, et des normes à suivre en cas de complications.
Dans leurs explications, il s’est dégagé que le manque de compréhension des parents, la peur des jeunes filles de se faire traiter de tous les noms, la réticence des femmes par rapport aux rumeurs autour des effets secondaires de la planification familiale et les idées préconçues sont les difficultés auxquelles sont souvent confrontés les agents de santé pendant les campagnes de sensibilisation.
Nécessité de sensibiliser Fana
Avec ses 277.598 habitants et ses 7319 km² de superficie, Fana connait un accroissement annuel total de 3,6%. D’où le choix porté sur la localité pour sensibiliser sa population.
Elle dispose, grâce au gouvernement malien et ses partenaires, d’un arsenal sanitaire adéquat et de ressources humaines compétentes pour la prise en charge et le suivi des populations affectées. Il s’agit de deux aires de santé, 50 agents de santé communautaires, 56 relais de santé et de tous les dispositifs sanitaires pour le recensement.
Des témoignages édificateurs
Les journalistes ont effectués des visites de terrains où ils se sont imprégnés du travail que font les agents de santé auprès des populations.
Malgré quelques difficultés persistantes, les campagnes de sensibilisation et le marketing social ont eu des impacts plutôt positifs sur les publics ciblés.
Mama Traoré, bénéficiaire du planning familial: « Je ne me suis pas encore mariée, mais les agents de santé communautaires m’ont expliqué les spécificités de la planification familiale, ses avantages et les différentes techniques pour le faire. J’ai donc parlé de cela à mon entourage, il m’a soutenue et les autres aussi vont l’adopter».
Aminata Traoré, bénéficiaire du planning familial : « J’ai subi une césarienne, il y a peu. Je fais donc attention à ne pas tomber enceinte, car je pourrais tomber malade et rencontrer beaucoup d’autres difficultés. Je suis venue prendre conseils dans un centre de santé et je pense que la planification familiale est la meilleure solution qui s’offre à moi. »
Mme Traoré Bintou Sissoko, présidente de l’association des femmes de Fana : « Les jeunes et leurs parents doivent être sensibilisés. Si on a rencontré certaines difficultés concernant la planification et la santé de la reproduction, c’est dû au manque de sensibilisation et à l’incompréhension que provoquent les rumeurs. Si tout le monde se retrouve au même niveau d’information, les choses iront mieux dans les années à venir. »
Il faut souligner que cette initiative répond aux aspirations du Président de la République, son excellence M. Ibrahim Boubacar Keita, de promouvoir la santé de la femme et de l’enfant, qui sont l’avenir de notre pays.
Nia FASSOUKOYE