La rencontre des ministres de la Santé de l’UA sur la santé de la reproduction s’ouvre demain jeudi au Centre international des conférences Joachim Chissano de la capitale mozambicaine. Il s’agira, pour ces décideurs, de faire le « check-up » de la Déclaration d’engagement sur la santé de la reproduction (SR) des Etats membres de l’Union, signée à Abuja (Nigeria) en 2003.
« L’accès universel aux services intégrés en matière de sexualité et de reproduction en Afrique » : C’est le thème d’une session spéciale de l’Union africaine (UA) à Maputo (Mozambique) sur la santé de la reproduction en Afrique. Les participants devront, à l’issue de leur conclave, adopter un plan d’action concret susceptible d’amplifier l’engagement des pays africains dans le domaine de la sexualité responsable et de la santé de la reproduction. Il sera donc largement question de redynamiser le planning familial en vue de réduire les besoins non satisfaits.
Lundi, au cours d’échanges, les experts de l’UA, après avoir discuté des bonnes pratiques, des coûts et des pratiques néfastes, ont dressé un tableau assez préoccupant de la SR et de la lutte contre le VIH/Sida en Afrique. Difficile accès aux services de planning familial, grossesses non désirées ou maternités précoces, avortements clandestins, explosion du taux de prévalence au VIH, manque de personnel qualifié… sont des obstacles à la réalisation de l’objectif de santé fixé à 2015. Ces difficultés ont été qualifiées « d’attentat au développement » par un expert. Il faut dire qu’en dépit des engagements et des efforts perceptibles ça ou là (gratuite des antiretroviraux et de la césarienne dans de nombreux pays), la situation de la SR, globalement, reste critique. Et découle en partie du poids de la culture. Alors même qu’elles n’ont aucun but thérapeutique, les mutilations génitales féminines (MGF) ont toujours cours dans 28 pays africains.
« Ce sont des violations des droits de la femme », a commenté un autre expert de l’Union, qui a invite les pays membres de l’Union à des efforts supplémentaires s’ils souhaitent facilement atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui est aussi une lutte contre la pauvreté. C’est ainsi que les Etats doivent investir davantage dans l’intégration des services de santé de la reproduction, notamment en utilisant une bonne partie des ressources issues de l’annulation de la dette pour les Pays pauvres très endettés (PPTE). Car, aux dires de Linda Gatter de la Fondation Bill et Melinda Gates, l’intégration des services de santé (PF, lutte contre les IST et le VIH/Sida) est d’autant plus urgente que 25 % des femmes enceintes en Afrique de l’Est sont positives au virus de l’immuno-defience humaine.
La Fondation, consciente des difficultés, a promis de s’investir dans la recherche et dans le plaidoyer. Plusieurs organismes du système des Nations unies (OMS, Unicef, Pam, UNFPA), des ONG internationales (IPPF, Population Référence Bureau) participent aux travaux des experts qui prennent fin ce soir.
Abdoul M. Thiam
(Envoyé spécial a Maputo)
Les défis de l’Afrique subsaharienne
Les défis que l’Afrique subsaharienne doit relever, alors qu’elle s’efforce les OMD, demeure les plus redoutables au monde selon l’UNFPA. Comptant 34 des 50 pays les moins avancés de la planète, l’Afrique, indique-t-elle, fait face a une crise persistante faite de pauvreté et de conditions de santé précaire, qui se caractérise par les taux de fécondité ainsi que les taux de mortalité maternelle, infantile et d’adultes les plus élevés au monde. Face a cette situation, le monde s’est engagé à assurer l’accès universel aux soins de santé en matière de reproduction d’ici à 2015. Néanmoins, ni cet objectif ni le droit à la santé en matière de reproduction sur lequel il repose ne peuvent être réalisés sans un approvisionnement fiable et une utilisation convenable des contraceptifs, préservatifs et autres fournitures essentielles de santé en matière de reproduction, affirme le document du Fonds des Nations unies pour la population.
Abdoul M. Thiam
(Envoyé spécial a Maputo)
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