Les analyses réalisées par les douanes ont décelé trois fois plus de cadmium et d’arsenic, sept fois plus de mercure et huit fois plus de plomb dans les cigarettes de contrebande.
Avec la nouvelle hausse du prix du tabac, le marché des cigarettes frelatées risque d’être dopé. En France, on estime que 22,6% des cigarettes fumées n’ont pas été achetées dans un bureau de tabac, et sur cet ensemble, 15,7% sont des cigarettes de contrebande ou de contrefaçon, estime le cabinet d’audit et d’expertise KPMG dans un rapport rendu en décembre dernier.
Mais les fumeurs qui seraient tentés de faire des économies doivent connaître les risques que représentent ces cigarettes. Non seulement leur goût est bien différent, mais elles sont bien plus dangereuses pour la santé que celles vendues dans le commerce.
Le laboratoire des douanes françaises à Marseille (Bouches-du-Rhône) décortique et analyse les produits saisis. Le détail de leurs découvertes fait froid dans le dos, comme le rapportent Midi Libre et Europe 1. Passage en revue du contenu de ces cigarettes vendues sous le manteau ou sur internet.
Le tabac
On savait déjà qu’une cigarette classique contenait de nombreux produits toxiques, mais leur concentration est trois fois plus importante dans celles de contrebande. On y retrouve ainsi en moyenne trois fois plus de cadmium et d’arsenic, sept fois plus de mercure et huit fois plus de plomb, rapporte Europe 1.
Et le reste de la liste des autres produits découverts fait froid dans le dos. Les analyses ont notamment décelé du ciment, de la sciure de bois, du plastique, des morceaux de tissu, des cheveux, mais aussi des poils de bêtes et même des déjections de souris.
Le filtre
Il est normalement constitué de ouate. Un produit relativement cher qui est souvent remplacé par du plastique, le polypropylène, habituellement utilisé dans l’industrie et notamment pour les tapis. On imagine aisément la toxicité d’un tel produit au contact de la fumée et de la chaleur.
Le papier
Le papier ne répond pas non plus aux normes européennes. Il doit notamment s’arrêter de brûler tout seul lorsque la cigarette n’est pas utilisée, afin d’éviter les incendies. Le papier des cigarettes analysées ne possède pas cette propriété.
Le paquet
Avant, pour repérer des cigarettes de contrefaçon, il suffisait souvent de regarder si l’avertissement sanitaire, comme “fumer tue”, figurait ou non sur le paquet. Désormais, ce seul indice ne suffit plus. Ainsi, selon les policiers chinois, les faussaires seraient en mesure d’imiter plus de 60 modèles d’emballages de Marlboro, en fonction des pays auxquels ils sont destinés. Les paquets frelatés prévus pour la vente en France sont ainsi frappés de l’avertissement sanitaire rendu obligatoire par la loi, rapporte