Santé communautaire : Aidemet ONG veut aider les accoucheuses traditionnelles

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Aidemet ONG a l’ambition d’améliorer et d’évaluer un modèle de collaboration entre les systèmes médicaux traditionnel et classique, impliquant les accoucheuses traditionnelles (AT) dans la gestion des urgences obstétricales et dans la promotion de la maternité à faible risque, dans deux aires de santé du district Kolokani : Massantola et Sabougou , et dans une aire de santé dans le district de Sikasso : Finkolo AC.

“Nous croyons que la participation des AT peut créer des passerelles entre les systèmes traditionnels et conventionnels des soins de santé et contribuer ainsi à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale”, précise Dr. Sergio Giani, chargé des programmes de Aidemet ONG.

“Notre ambition est d’aider à construire une vision africaine de la santé de la communauté, dans le cadre des discussions sur la relance des soins de santé primaires, qui ont été développés à l’occasion du 30e anniversaire d’Alma-Ata”, explique le Pr. Rokia Sanogo, présidente d’Aidemet ONG. L’objectif, selon elle, est de s’assurer que les guérisseurs traditionnels, et en particulier les accoucheuses traditionnelles (AT), peuvent être considérés comme des ressources humaines pour les soins de santé primaires au niveau du village, tout en créant ainsi des ponts entre les systèmes traditionnel et moderne de soins de santé.
La participation d’Aidemet ONG dans le projet collaboratif “Ressources humaines pour la santé en Afrique” (Huraprim), financé par l’UE, vient de son engagement pour le renforcement des systèmes locaux de santé, grâce à un partenariat organisé et évalué entre les systèmes traditionnel et moderne de santé.

Le projet regroupe 6 partenaires africains engagés (5 universités et une organisation à but non lucratif, Aidemet ONG) de différentes parties du continent et trois universités européennes expérimentées. Le projet Huraprim a donné à Aidemet ONG l’occasion de tester son approche sur le terrain et d’évaluer son efficacité au fil du temps pour répondre aux questions prioritaires de santé publique comme la mortalité maternelle et néonatale.

Selon les données préliminaires de l’Enquête démographique et de santé (2012-2013) [1], qui a exclu les régions du Nord du Mali, le risque de mortalité infantile au Mali est estimé à 58 ‰, 35 ‰ pour la mortalité néonatale et 23 ‰ pour la mortalité post-néonatale. L’incidence de la mortalité juvénile est estimée à 42 ‰. En général, le risque de mourir avant 5 ans est de 98 ‰ pour les cinq régions du Sud du Mali ; à savoir : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako. En d’autres termes, environ un enfant sur dix meurt avant l’âge de 5 ans.

Une étude publiée en 2013, concernant l’impact de la formation des AT sur la mortalité et la morbidité maternelles dans les pays d’Afrique sub-saharienne, confirme fortement les hypothèses et la méthodologie d’Aidemet ONG et souligne l’importance des AT, qui pendant des années a été refusée par les experts africains formés en occident, par les médecins et par d’autres scientifiques. Les AT peuvent aider à briser les barrières socio-culturelles dans les interventions des programmes de santé reproductive.

A. D.

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