Ce vendredi 18 janvier 2019 s’est tenue à l’hôtel Maeva Palace à Hamdalye ACI 2000 de Bamako, l’ouverture de la journée d’information et de sensibilisation des membres des organisations faitières des sociétés coopératives, associations et autres groupements des chambres consulaires et centrales syndicales pour leur adhésion aux mutuelles de santé en vue de renforcer la couverture maladie universelle (CMU). C’était sous la présidence du ministre en charge de la solidarité et de l’action humanitaire, monsieur Hamadou Konaté.
Dans le souci de faire adhérer tout le monde à un régime de sécurité sociale, plus particulièrement à un accès aux meilleurs soins de santé, l’Assemblée nationale du Mali a voté à l’unanimité le mois passé, une loi instituant le régime de la couverture maladie universelle (RAMU) ; un projet dont le processus de mutation a nécessité l’implication de tous les acteurs investis dans la mission de sécurité et prévoyance sociale. Mais, le constat est que sa mise en œuvre efficace va sans doute rencontrer des difficultés dans les secteurs informel, artisanal et agricole d’où l’organisation de cette rencontre d’information et de sensibilisation avec les responsables de ces secteurs cités sur l’importance de faire adhérer les employés de l’informel aux mutuelles de sécurité sociale.
Pour Keffa Dembélé, secrétaire général et représentant d’APCAM, c’est un honneur que le métier agricole et les services affiliés, représentant près de 80% de la population active, bénéficient enfin une assurance sociale, surtout , à cause de la fréquence des accidents de travail, des aléas climatiques et des calamités naturelles dans le domaine. Une occasion pour lui de féliciter et remercier les plus hautes autorités de notre pays pour cette initiative qui rentre aussi dans le cadre du développement durable.
De son côté, le président de l’Union Technique de la Mutualité (UTM), monsieur BabassaDjikiné, trouve que ce projet est la reconnaissance des efforts de développement de la mutualité sur près de deux décennies : « Nous prenons toute la mesure et l’importance de notre rôle au regard du taux de couverture actuelle des mutuelles. Nous sommes prêts pour ce nouveau chalenge pour lequel la politique volontariste de l’état est plus que nécessaire avec plus de moyens en lien avec les enjeux. Nous prenons toute la mesure et l’importance de notre rôle au regard du taux de couverture actuelle des mutuelles».
En ce qui concerne monsieur Yaya Zan Konaté, président de la Fédération Nationale des Santés Communautaires (FENASCOM), celui-ci pense que c’est une immense joie de voir toutes ces structures aussi bien que la société civile en face du ministre de la Solidarité et de l’action humanitaire autour d’un seul objectif, la couverture maladie universelle. Un témoignage de l’engagement du gouvernement en faveur de la réussite et de la promotion de ce projet de mutuelles sociales. Pour lui, cette journée offre également l’opportunité de rappeler les progrès encourageants enregistrés par le Mali afin d’assurer une couverture maladie équitable à tous les citoyens. Il citera également les dispositifs réussis mis en place par l’état , tant sur la couverture sociale, que particulièrement sur la couverture maladie: l’assurance maladie obligatoire, le régime d’assistance médicale, les mutuelles sociales, etc.
Le représentant de l’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers du Mali (APCMM), Mamadou Minkoro Traoré, dira que l’APCMM en collaboration avec d’autres sociétés coopératives a déjà plusieurs fois organisé des séances de travail avec non seulement les artisans en vue de leur adhésion aux mutuelles de santé, mais également avec les structures techniques de prévoyance sociale comme l’INPS et autres pour expliquer et sensibiliser sur les conditions pour bénéficier de leur prestation : l’affiliation, les prestations, les cotisations et les obligations de l’assurance volontaire. À le croire, les statistiques montrent que 78% de la population du Mali ne bénéficie pas d’organisme efficace de protection sociale. Encore, près de quatre millions d’artisans à cause de leur statut circonstanciel dans le domaine artisanal n’ont pas tous de couverture sanitaire, ce qui donne une masse critique de travailleurs manuels à orienter vers les mutuelles de santé.
Pour le ministre de la Solidarité et de l’action humanitaire, Hamadou Konaté, la thématique dont il est question, est d’actualité dans tous les Pays à travers le monde et le nôtre ne saurait rester en marge d’où cette réforme ambitieuse clairement exprimée dans l’engagement politique du président de la République : « Ce symbole fort est une parfaite illustration de son intérêt personnel à rendre effective cette forte aspiration des Maliennes et des Maliens à sortir du cercle vicieux des paiements directs qui engendre des dépenses catastrophiques pour se soigner ».
ISSA DJIGUIBA