Les assises nationales sur la table ronde sur la Santé, du développement social et de la promotion de la femme ont eu lieu du 29 au 31 janvier 2018 à Bamako. À la suite d’échanges fructueux sur les maux de la santé, les participants ont formulé de nombreuses recommandations.
L’objectif de ces assises, qui ont enregistré la participation de plus de 500 participants, était d’identifier les pistes de solutions afin d’anticiper les conflits menaçant la stabilité et la paix sociale. Il s’agissait également de renouer le dialogue entre les différents acteurs du secteur de la santé, du développement social et de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ; débattre des principales causes des conflits sociaux dans le secteur et l’identification des obstacles et des contraintes possibles ; proposer des solutions idoines à court et moyen termes ; proposer une feuille de route de mise en œuvre des recommandations.
Les participants repartis en commissions ont discuté sur trois thématiques spécifiques du dialogue social, à savoir la gouvernance dans le secteur de la santé, l’offre des services dans la santé et le financement du secteur de la santé.
Au titre des propositions pour améliorer considérablement le secteur de la santé au Mali, les participants ont formulé des recommandations dans le cadre de l’offre des services, de la gouvernance et le financement du secteur de la santé.
L’offre de services au niveau de la santé
Il a été proposé : l’application stricte des textes en vigueur, des normes et procédures y compris ceux relatifs au Schéma Directeur d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels (SDADME) ; l’octroi des licences d’exploitation, la gestion des CSCom, aux instances du PRODESS, à la Loi hospitalière ; la mise en cohérence des politiques et décisions relatives à la formation et au recrutement des matrones et aides-soignants ; la mise en place d’un système d’évaluation de la performance du personnel et l’assurance de son application ; l’élargissement et la mise en œuvre du système d’accréditation/certification des structures socio-sanitaires permettant d’introduire une dynamique d’amélioration de la qualité et de régulation du système ; l’accélération de la déconcentration effective des services du développement social au niveau commune ; la construction des Services locaux du développement social et de l’économie solidaire et de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ; le renforcement des ressources humaines en quantité et en qualité ; le renforcement de l’accueil dans les structures de santé.
Le renforcement de la lutte contre les épidémies-urgences-catastrophes ; le renforcement de la transfusion sanguine notamment au niveau des régions ; l’amélioration de la motivation du personnel ; le renforcement des équipements y compris leur maintenance ; l’amélioration de l’hygiène/assainissement dans les établissements de santé ont été souhaités par les acteurs.
La gouvernance dans le domaine de la santé
Les participants recommandent le développement des conventions de prestations de services sur l’informatisation et la télémédecine avec les structures de santé ; d’accorder plus d’attention aux nouvelles régions notamment en matière de ressources humaines qualifiées ; l’appropriation de l’initiative «Deux millions de travailleurs communautaires de l’Union Africaine» pour réduire le gap de personnel ; la concertation entre les départements du secteur santé et celui du ministère de l’Enseignement supérieur sur la question des écoles publiques et privées de formation en santé et en sciences sociales ; le renvoi de la question sur le statut particulier du personnel socio-sanitaire à la table ronde sur les négociations syndicales ; le soutien des autorités aux réformes en cours.
Le financement des services de la santé
À ce niveau, plusieurs propositions ont été faites : l’adoption diligente et le financement de la stratégie nationale de la Couverture sanitaire universelle (CSU) ; la mise en place de systèmes de financements innovants ; la Promotion du principe d’équilibre des comptes des structures en comblant le gap éventuel par des subventions basées sur des contrats de performance, des donations…
La mise en place d’un mécanisme impliquant l’Etat, les collectivités et les bénéficiaires pour le suivi/évaluation de l’utilisation des ressources financières transférées aux collectivités ; l’initiation des concertations et échanges avec le ministère de l’Economie et des Finances sur le financement du secteur de la santé (MSHP, MSAH, MPFEF), en tenant compte des objectifs à atteindre ; la création d’une synergie entre l’octroi des subventions au monde agricole et l’adhésion à une mutuelle de santé ; la gratuité de la prise en charge de la femme enceinte, en post-partum et du nouveau-né avec un forfait obstétrical et un forfait pour l’enfant jusqu’à l’âge de cinq ans sur subvention de l’Etat, sont entre autres recommandations faites par les participants.
Wassolo