Pour le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, la décision de réforme en profondeur du système de santé pour corriger les maux et créer la dynamique en vue d’améliorer l’état de santé de la population, est liée à plusieurs constats amers.
Le Président de la République a lancé, hier au Centre internationale de conférences de Bamako, l’atelier de validation de réforme du système de santé au Mali qui se tient du 25 au 28 février.
Dans son discours, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Pr Samba Sowa a signalé que cette réforme est une réponse à la lettre de mission du Président de la République adressée au gouvernement: « … adopter une réforme visant à améliorer l’offre de soins de qualité par le relèvement du plateau technique des services sanitaires sur l’ensemble du territoire national ».
Selon le ministre, cette réforme est plus qu’indispensable pour plusieurs raisons.
Premièrement, la mortalité infantile a augmenté de 95 à 101 décès pour 1 000 naissances vivantes entre 2012 et 2018. Et M.sow de rappeler que la mortalité maternelle reste l’une des pires dans la région avec 587 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015.
Deuxièmement, le système de santé fortement dégradé aujourd’hui a besoin d’une réforme en profondeur : « Cet état de fait est exacerbé par la crise socio-sécuritaire, la forte croissance et le changement démographique, ainsi que l’urbanisation ».
Troisièmement, l’investissement du gouvernement dans la santé et la politique de recouvrement des coûts doivent être revisités : « En effet, le Mali n’a dépensé que 0,85% du PIB en soins de santé et 4,32% du budget national révisé en 2018. Les frais d’utilisation quant à eux représentent un obstacle financier majeur aux soins de santé. En effet 46% de la population ayant besoin de soins n’aurait pas utilisé les services de santé parce qu’ils sont trop chers ».
A en croire le ministre Sow, c’est donc conscient de cette situation et de ses causes, que le Gouvernement s’est engagé dans une réforme en profondeur du système de santé afin de corriger ces maux et créer la dynamique qui lui permettra d’améliorer de façon significative et durable l’état de santé de sa population.
Au cours des premières années, dira-t-il, la réforme sera axée sur les soins de santé primaire. A la demande du ministre de la santé et de l’hygiène publique, le président de la République, a annoncé la gratuité des soins curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes (en périodes pré et post natale), les services de planification familiale et les premiers soins d’urgence. IBK a également déclaré la prise en charge dans le dispositif de santé des Agents de Santé Communautaire (ASC) offrant des services essentiels sans frais aux communautés.
En outre, pour le ministre, une réforme du système ASACO-CSCom est nécessaire pour résoudre les problèmes majeurs qui paralysent le système de soins primaires : « La réforme des soins de santé primaire commencera immédiatement et son coût annuel, hors dépenses d’investissement, est estimé à 6 milliards de FCFA la première année, 2019, et augmentera à 69 milliards de FCFA en 2022 ». Selon lui, ceci demandera d’augmenter le budget national alloué au Ministère de la santé et de l’hygiène Publique sur les 4 prochaines années pour atteindre au moins 6% en 2022.
Y. Doumbia