Les thérapies comportementales et cognitives sont une branche de la psychothérapie destinée à aider les personnes à surmonter leurs problèmes émotionnelles. Elles nous permettent de lutter contre le catastrophisme qui consiste à s’imaginer toutes sortes de désastre à partir d’un événement négatif relativement peu important. Cet article comporte trois exemples de catastrophisme qui vous aideront à éviter vos erreurs de pensée.
Des études en psychopathologie clinique ont révélé que pour le traitement de l’anxiété et de la dépression, les thérapies comportementales et cognitives sont plus efficaces que l’utilisation des médicaments seulement. Le terme thérapie décrit une approche systématique destinée à combattre un problème, une maladie. L’adjectif comportementale fait référence à tous les actes accomplis, à savoir ce que vous dites, la manière dont vous essayez de résoudre les problèmes et comment vous agissez. Le comportement englobe à la fois l’action et l’inaction. Par exemple, vous mordre la langue au lieu de dire ce que vous pensez est un comportement, même si vous essayez de ne pas faire quelque chose. L’adjectif cognitif concerne les processus mentaux tels que la pensée. Il fait référence à tout ce qui se passe dans votre esprit : rêves, souvenirs, images, pensées. Les thérapies comportementales et cognitives fonctionnent sur le principe que vous pouvez avoir une vie plus heureuse et productive si vos pensées sont saines.
Donc, si vous vous sentez extrêmement mal, il y a de fortes chances pour que vous raisonniez mal. Les erreurs de pensée sont des bévues que tout un chacun commet de temps en temps. A l’instar du virus qui nuit au traitement efficace des informations par votre ordinateur, les erreurs de pensée vous empêchent de procéder à des évaluations pertinentes de vos expériences. Pour illustrer ces propos, la compréhension du Catastrophisme s’impose. Il faut rappeler que le catastrophisme consiste à s’imaginer toutes sortes de désastre à partir d’un événement négatif relativement peu important. Voici trois exemples de catastrophisme.
Premièrement : Vous êtes à une fête et vous tombez dans un parterre de fleurs. Vous vous relevez et filez directement chez vous en concluant que tout le monde a vu votre plongeon et s’est moqué de vous. Face à un tel fait, vous devez garder le sens des proportions. Même si tout le monde vous a vu vous étaler dans le parterre de fleurs, êtes-vous tout à fait sûr que personne n’a compati ? Vous n’êtes certainement pas la première personne à trébucher en public. Il y a de grandes chances que les gens soient bien moins intéressés par votre mésaventure que vous ne le pensez. Tomber lors d’une fête n’est pas génial, mais cela ne fait pas une ligne dans la chronique mondaine des journaux.
Deuxièmement : Vous attendez le retour de votre fille qui est allée au cinéma avec des amis. Il est 00h00 et elle n’est pas arrivée. Vous commencez à vous imaginer qu’un ami imprudent au volant lui a proposé de la ramener, la voiture est impliquée dans une collision, les secours sont sur place et vous vous voyez pleurer sur sa tombe.
Ici, vous devez envisager des explications moins terrifiantes. Quelles peuvent être les autres raisons au retard de votre fille ? Passer outre la permission de 00h00 n’est il pas un comportement logique d’adolescent ? Et si le film était peut être plus long que prévu ? Elle s’est plongée dans une discussion avec ses amis et n’a pas vu le temps passé. Ne soyez pas accaparé par des émotions extrêmes au point d’être surpris de voir votre fille dans l’embrasure de la porte désolée d’avoir loupé le bus.
Troisièmement : Votre nouveau fiancé décline une invitation à diner avec vos parents. Avant même de lui avoir laissé l’occasion de s’expliquer, vous raccrochez le téléphone et estimez que c’est sa façon de vous dire que sortir avec vous était vraiment une erreur. Vous pensez que vous ne retrouvez jamais personne et que vous allez mourir vieille et abandonnée. Vous devez ici, examiner les preuves.
Disposez-vous de suffisamment d’informations pour en conclure que votre fiancé veut vous quitter ? Vous a-t-il déjà donné des raisons de penser de la sorte ? Rechercher les preuves qui démentent votre scénario catastrophe. Par exemple, avez-vous passé ensemble plus de moments agréables que désagréables ?
Adeptes du catastrophisme, nombre de personnes malchanceuses considèrent à tort une bévue comme un désastre social, associe un retard à un accident de voiture ou un léger désaccord à un rejet pur et simple. Tuez les scénarios catastrophes dans l’œuf en les considérant à leur juste valeur : ce ne sont que des pensées. Lorsque vous vous surprenez à envisager les pires scénarios, essayez d’appliquer les stratégies suivantes : Gardez le sens des proportions ; Envisager des explications moins terrifiantes ; Examiner les preuves ; Concentrer vous sur ce que vous pouvez faire pour affronter la situation.
Quelle que soit l’ampleur du travestissement de la réalité produit par votre esprit, le monde ne va pas s’arrêter de tourner pour autant, même si ce que vous avez imaginé se produit. Vous êtes très probablement bien plus capable de survivre à des événements pénibles ou gênants que vous ne le pensez. L’être humain est très résistant ! Ce n’est pas le monde extérieur qui est la cause de nos émotions et de notre humeur, mais seulement la représentation que l’on en a et les pensées qui nous traversent l’esprit.
MOUSSA BALLA KANOUTE
PSYCHOLOGUE